•                  Pauvre martin     Brassens

    Avec une bêche à l'épaule,
    Avec, à la lèvre, un doux chant,
    Avec, à la lèvre, un doux chant,
    Avec, à l'âme, un grand courage,
    Il s'en allait trimer aux champs!

    Pauvre Martin, pauvre misère,
    Creuse la terre, creuse le temps!

    Pour gagner le pain de sa vie,
    De l'aurore jusqu'au couchant,
    De l'aurore jusqu'au couchant,
    Il s'en allait bêcher la terre
    En tous les lieux, par tous les temps!

    Pauvre Martin, pauvre misère,
    Creuse la terre, creuse le temps!

    Sans laisser voir, sur son visage,
    Ni l'air jaloux ni l'air méchant,
    Ni l'air jaloux ni l'air méchant,
    Il retournait le champ des autres,
    Toujours bêchant, toujours bêchant!

    Pauvre Martin, pauvre misère,
    Creuse la terre, creuse le temps!

    Et quand la mort lui a fait signe
    De labourer son dernier champ,
    De labourer son dernier champ,
    Il creusa lui-même sa tombe
    En faisant vite, en se cachant...

    Pauvre Martin, pauvre misère,
    Creuse la terre, creuse le temps!

    Il creusa lui-même sa tombe
    En faisant vite, en se cachant,
    En faisant vite, en se cachant,
    Et s'y étendit sans rien dire
    Pour ne pas déranger les gens...

    Pauvre Martin, pauvre misère,
    Dors sous la terre, dors sous le temps!

     


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  •                                                  Georges Brassens

    Malgré la bise qui mord
    La pauvre vieille de somme
    Va ramasser du bois mort
    Pour chauffer Bonhomme
    Bonhomme qui va mourir
    De mort naturelle

    Mélancolique, elle va
    A travers la forêt blême
    Où jadis elle rêva
    De celui qu'elle aime
    Qu'elle aime et qui va mourir
    De mort naturelle

    Rien n'arrêtera le cours
    De la vieille qui moissonne
    Le bois mort de ses doigts gourds
    Ni rien ni personne
    Car Bonhomme va mourir
    De mort naturelle

    Non, rien ne l'arrêtera
    Ni cette voix de malheur
    Qui dit : " Quand tu rentreras
    Chez toi, tout à l'heure
    Bonhomm' sera déjà mort
    De mort naturelle "

    Ni cette autre et sombre voix
    Montant du plus profond d'elle
    Lui rappeler que, parfois
    Il fut infidèle
    Car Bonhomme, il va mourir
    De mort naturelle


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  • Paroles de la chanson : Guy Béart

    Mourir en vacances
    C'est la mort douce par excellence
    Mourir en congé
    Quand tout est léger
    Mourir en vacances
    Ce sera ma dernière chance
    L'air est calme et flou, les gens sont doux
    Tout le monde est gentil et s'en fout
    Mourir en vacances
    Comme ça, par inadvertance
    Grâce à un couteau
    Ou dans une auto
    Ou bien de moi-même
    En tenant ta photo que j'aime
    J'ai de l'encre rouge à mon poignet
    Mon cœur n'est plus qu'un bruit éloigné
    Ce bon téléphone
    Ne veut plus répondre à personne
    Le 12 et le 13
    Sont quelque part ailleurs à l'aise
    L'hôpital n'a pas voulu de moi
    La police aussi et c'est la loi

    Mourir en vacances
    Dans la plus belle indifférence
    Mourir de loisir
    Sans aucun désir
    Mourir en vacances
    Dans les meilleures circonstances
    Dans l'eau tiède près de la radio
    Qui me berce avec un air idiot
    À midi hier
    J'ai visité des cimetières
    Savez-vous qu'ils sont
    Ouverts en toutes les saisons
    Même le dimanche et la Toussaint ?
    Ce n'est pas normal et c'est malsain

    Mourir en vacances
    Dans l'éternelle nonchalance
    Un jour férié
    Sans me réveiller
    Quand tu reviendras
    Tu te jetteras dans mes bras
    Nous mourrons à deux le grand amour
    Enfin en vacances pour toujours (x2)

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  •                   ♪ Hôtel-Dieu ♪

    Pour une femme morte dans votre hôpital
    Je réclame, Dieu, votre grâce
    Si votre paradis n'est pas ornemental
    Gardez-lui sa petite place
    La voix au téléphone oubliait la pitié
    Alors, j'ai couru dans la ville
    Elle ne bougeait plus déjà d'une moitié,
    L'autre est maintenant immobile
    Bien qu'elle fût noyée à demi par la nuit
    Sa parole était violence
    Elle m'a dit "Appelle ce docteur" et lui
    Il a fait venir l'ambulance
    Ô temps cent fois présent du progrès merveilleux,
    Quand la vie et la mort vont vite
    Où va ce chariot qui court dans l'Hôtel-Dieu,
    L'hôtel où personne n'habite?
    D'une main qui pleurait de l'encre sur la mort
    Il fallut remplir quelques fiches
    Moi, je pris le métro, l'hôpital prit son corps
    Ni lui ni elle n'étaient riches
    Je revins chaque fois dans les moments permis
    J'apportais quelques friandises
    Elle me souriait d'un sourire à demi,
    De l'eau tombait sur sa chemise
    Elle ne bougeait plus, alors elle a pris froid
    On avait ouvert la fenêtre
    Une infirmière neutre aux gestes maladroits
    En son hôtel, Dieu n'est pas maître
    La mère m'embrassa sur la main, me bénit
    Et moi je ne pouvais rien dire,
    En marmonnant "Allons, c'est fini, c'est fini"
    Toujours dans un demi-sourire
    Cette femme a péché, cette femme a menti
    Elle a pensé des choses vaines
    Elle a couru, souffert, élevé deux petits,
    Si l'autre vie est incertaine
    Et si vous êtes là et si vous êtes mûr,
    Que sa course soit terminée!
    On l'a mise à Pantin dans un coin près du mur,
    Derrière, on voit des cheminées

                                   Guy Béart 


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  •    Le jour où nous serons vieux 
    Paroles et Musique Bernard HAILLANT 
    25 avril 1967


    1. Merci pour ce rayon de soleil sur mes lèvres
    Qui me délie la langue et m'incite à chanter,
    Merci pour cette eau forte qui me guérit ma fièvre
    De ses pleines gorgées de vigueur, de santé.
    Je t'aime sans savoir et soutire ton lait
    Qui me repaït de joie, qui ne saurait tarir,
    Jamais tu ne croiras que tu m'as tant donné,
    Tu m'as réenfanté et je voudrais te dire

    Refrain
    Que le jour où nous serons vieux,
    Au dernier soir de notre hiver, 
    Tu sais, tu pourras être fière 
    D'avoir rendu un homme heureux...


    2. Merci pour cette brise qui veut que je respire
    Et pour cet ouragan qui redresse mes reins,
    Merci pour un seul mot où l'espoir sait sourire
    Et pour ces poésies rejaillies de ton sein ;
    Pardon si je te pille, si je te mets à nu,
    Et s'il me faut ta chair, ton sang pour me nourrir,
    Toi, qui toujours me donnes et ne veux de reçu
    Quand je n'ai à t'offrir que ces vers pour te dire

    Coda
    Que le jour ou nous serons vieux,
    Au dernier soir de notre hiver, 
    Tu sais, tu pourras être fière 
    D'avoir rendu un homme heureux ;
    Le jour où les yeux dans les yeux 
    D'un baiser nous quitterons la terre,
    Oh tu sais, tu pourras être fière 
    D'avoir rendu un homme 
    heureux.

     



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