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Par francesco le 14 Décembre 2018 à 18:40
"Le Testament" de Georges Brassens
Je serai triste comme un saule
Quand le Dieu qui partout me suit
Me dira, la main sur l'épaule
"Va-t'en voir là-haut si j'y suis"
Alors, du ciel et de la terre
Il me faudra faire mon deuil
Est-il encor debout le chêne
Ou le sapin de mon cercueil
S'il faut aller au cimetière
J'prendrai le chemin le plus long
J'ferai la tombe buissonnière
J'quitterai la vie à reculons
Tant pis si les croqu'-morts me grondent
Tant pis s'ils me croient fou à lier
Je veux partir pour l'autre monde
Par le chemin des écoliers
Avant d'aller conter fleurette
Aux belles âmes des damnées
Je rêv' d'encore une amourette
Je rêv' d'encor m'enjuponner
Encore un' fois dire : "Je t'aime"
Encore un' fois perdre le nord
En effeuillant le chrysanthème
Qui est la marguerite des morts
Dieu veuill' que ma veuve s'alarme
En enterrant son compagnon
Et qu'pour lui fair' verser des larmes
Il n'y ait pas besoin d'oignon
Qu'elle prenne en secondes noces
Un époux de mon acabit
Il pourra profiter d'mes bottes
Et d'mes pantoufl's et d'mes habits
Qu'il boiv' mon vin, qu'il aim' ma femme
Qu'il fum' ma pipe et mon tabac
Mais que jamais - mort de mon âme
Jamais il ne fouette mes chats
Quoique je n'aie pas un atome
Une ombre de méchanceté
S'il fouett' mes chats, y'a un fantôme
Qui viendra le persécuter
Ici-gît une feuille morte
Ici finit mon testament
On a marque dessus ma porte
"Fermé pour caus' d'enterrement"
J'ai quitté la vie sans rancune
J'aurai plus jamais mal aux dents
Me v'là dans la fosse commune
La fosse commune du temps
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Par francesco le 17 Août 2018 à 00:15
Guy Béart
J'ai pris la route et je conduis
Dans une boite à travers nuit
Dans une machine en acier
Une machine de sorcier
Il y a du sable dans les freins
Un avertisseur en airain
Qui crie à chaque carrefour
"À qui le tour ? À qui le tour ?"
{Refrain x2:}
Cercueil à roulettes
Tombeau à moteur
Aussi vite que je vis, je meurs
Je pars les cheveux dans le vent
Oui, mais je pars les pieds devant
J'aurai plus de mal que de peur
Je porte ma planche et mes fleurs
Dans ce cimetière ambulant
Où la couronne est un volant
Mon sapin est horizontal
Il tourne, cet arbre en métal
{au Refrain, x2}
Je fais feu de mes quatre roues
Je creuse moi-même mon trou
Au virage en deux ou trois chocs
Je creuse mon trou dans le roc
Je suis si bien dans mon auto
Renversée au flanc du coteau
Je suis déjà dans le tiroir
Et vous passerez sans me voir
{au Refrain, x2}
Je dors cette nuit au grand air
Mon souffle dans l'herbe se perd
Ma dernière étoile a pâli
Je rêve dans mon dernier lit
Ces chants d'oiseaux, je les entends
Je crois bien qu'il fera beau temps
Il y aura dans les chemins
Des fiancés main dans la main
{au Refrain, x2}
Aussi vite que je vis, je meurs
Pa la ba la ba la pam...
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Par francesco le 7 Août 2018 à 09:49
Serge Reggiani
♪ La Vieillesse ♪
Où et quand viendra-t-elle et comment sera-t-elle
en robe de velours ou vêtue de dentelle
chargée de nostalgie ou porteuse d'ivresse, la vieillesse
deviendrai-je un vieux singe un vieux fou un vieux con
mandarin sclérosé radoteur ou bougon
ou me donnera-t-elle un peu de sa sagesse, la vieillesse
viendra-t-elle comme une amie
comme une dame aux cheveux blancs
À l'air paisible et souriant qui viendrait partager mes
nuits
ou comme l'ultime adversaire
celle qui reste à vaincre encore
avant de rencontrer la mort et de s'endormir sous la terre
où et quand viendra-t-elle et comment sera-t-elle
en robe de velours ou vêtue de dentelle
chargée de nostalgie ou porteuse d'ivresse, la vieillesse
fera-t-elle de moi un sinistre dévot
préoccupé de dieu beaucoup plus qu'il ne faut
ou me donnera-t-elle droit à la paresse, la vieillesse
serai-je comme un arbre sec qui semble défier le temps
et qui supporte bravement des coups de hache, des coups de
bec
ou le vieux beau qui vieillit mal et regarde avec
inquiétude
son beau crâne qui se dénude et ses dents qui se font la
malle
où et quand viendra-t-elle et comment sera-t-elle
en robe de velours ou vêtue de dentelle
chargée de nostalgie ou porteuse d'ivresse, la vieillesse
je dis qu'il est trop tôt, je sais qu'il est tard
je veux être un vieil homme sans être un vieillard
et vivre chaque instant tout le temps que me laisse, la
jeunesse
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Par francesco le 25 Juillet 2018 à 22:37
Michel Rivard
Oh! Petits enfants, faites un effort
C'est votre papa qui s'endort
Arrêtez de courir
Non, ça ne me fait plus rire
Ne me faites pas mourir
De ma belle mort
Demain je dois travailler
J'ai votre vie à gagner
Oh! Petits enfants,
Fermez vos petits yeux
Serrez vos petits poings
Jusqu'à demain
Dormez!
Allez!
Oh! Petits enfants,
Soyez gentils
Pour votre papa qui vieillit
Il est sorti hier soir
Il est rentré trop tard
Il ne veut que revoir
Son grand lit!
Il vous aime, croyez-moi,
Surtout
Quand vous êtes en pyjama
Demain soir, c'est promis,
Nous jouerons jusqu'à minuit
Je ferai le train, le cheval
Et le chien!
Allez, dormez!
Oh! Petits enfants,
Faites un effort
C'est votre papa qui s'endort!
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Par francesco le 20 Juillet 2018 à 09:50
Les Funérailles d'antan
Jadis, les parents des morts vous mettaient dans le bain
De bonne grâce ils en f'saient profiter les copains
" Y a un mort à la maison, si le cœur vous en dit
Venez l'pleurer avec nous sur le coup de midi... "
Mais les vivants aujourd'hui n'sont plus si généreux
Quand ils possèdent un mort ils le gardent pour eux
C'est la raison pour laquell', depuis quelques années
Des tas d'enterrements vous passent sous le nezMais où sont les funéraill's d'antan ?
Les petits corbillards, corbillards, corbillards, corbillards
De nos grands-pères
Qui suivaient la route en cahotant
Les petits macchabées, macchabées, macchabées, macchabées
Ronds et prospères
Quand les héritiers étaient contents
Au fossoyeur, au croqu'-mort, au curé, aux chevaux même
Ils payaient un verre
Elles sont révolues
Elles ont fait leur temps
Les belles pom, pom, pom, pom, pom, pompes funèbres
On ne les r'verra plus
Et c'est bien attristant
Les belles pompes funèbres de nos vingt ansMaintenant, les corbillards à tombeau grand ouvert
Emportent les trépassés jusqu'au diable vauvert
Les malheureux n'ont mêm' plus le plaisir enfantin
D'voir leurs héritiers marron marcher dans le crottin
L'autre semain' des salauds, à cent quarante à l'heur'
Vers un cimetièr' minable emportaient un des leurs
Quand, sur un arbre en bois dur, ils se sont aplatis
On s'aperçut qu'le mort avait fait des petitsMais où sont les funéraill's d'antan ?
Les petits corbillards, corbillards, corbillards, corbillards
De nos grands-pères
Qui suivaient la route en cahotant
Les petits macchabées, macchabées, macchabées, macchabées
Ronds et prospères
Quand les héritiers étaient contents
Au fossoyeur, au croqu'-mort, au curé, aux chevaux même
Ils payaient un verre
Elles sont révolues
Elles ont fait leur temps
Les belles pom, pom, pom, pom, pom, pompes funèbres
On ne les r'verra plus
Et c'est bien attristant
Les belles pompes funèbres de nos vingt ansPlutôt qu'd'avoir des obsèqu's manquant de fioritur's
J'aim'rais mieux, tout compte fait, m'passer de sépultur'
J'aim'rais mieux mourir dans l'eau, dans le feu, n'importe où
Et même, à la grand' rigueur, ne pas mourir du tout
O, que renaisse le temps des morts bouffis d'orgueil
L'époque des m'as-tu-vu-dans-mon-joli-cercueil
Où, quitte à tout dépenser jusqu'au dernier écu
Les gens avaient à cœur d'mourir plus haut qu'leur cul
Les gens avaient à cœur de mourir plus haut que leur culParoliers : Georges Charles Brassens
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