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    Jeanne

    Paroles et Musique: Georges Brassens 1962

    Chez Jeanne, la Jeanne
    Son auberge est ouverte aux gens sans feu ni lieu
    On pourrait l'appeler l'auberge de Bon Dieu
    S'il n'en existait déjà une
    La dernière où l'on peut entrer
    Sans frapper, sans montrer patte blanche

    Chez Jeanne, la Jeanne
    On est n'importe qui, on vient n'importe quand
    Et, comme par miracle, par enchantement
    On fait partie de la famille
    Dans son cœur, en s'poussant un peu
    Reste encore une petite place

    La Jeanne, la Jeanne
    Elle est pauvre et sa table est souvent mal servie
    Mais le peu qu'on y trouve assouvit pour la vie
    Par la façon qu'elle le donne
    Son pain ressemble à du gâteau
    Et son eau à du vin comme deux gouttes d'eau

    La Jeanne, la Jeanne
    On la paie quand on peut des prix mirobolants
    Un baiser sur son front ou sur ses cheveux blancs
    Un semblant d'accord de guitare
    L'adresse d'un chat échaudé
    Ou d'un chien tout crotté comm' pourboire

    La Jeanne, la Jeanne
    Dans ses ros's et ses choux n'a pas trouvé d'enfant
    Qu'on aime et qu'on défend contre les quatre vents
    Et qu'on accroche à son corsage
    Et qu'on arrose avec son lait
    D'autres qu'elle en seraient tout's chagrines

    Mais Jeanne, la Jeanne
    Ne s'en soucie pas plus que de colin-tampon
    Etre mère de trois poulpiquets, à quoi bon
    Quand elle est mère universelle
    Quand tous les enfants de la terre
    De la mer et du ciel sont à elle


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  •                                               Paroles: Paul Fort. Musique: Georges Brassens

    Cette gerbe est pour vous Manon des jours heureux
    Pour vous cette autre, eh! oui, Jeanne des soirs troublants

    Plus souple vers l'azur et déchiré des Sylphes
    Voilà tout un bouquet de roses pour Thérèse

    Où donc est-il son fin petit nez qui renifle?
    Au paradis? eh! non, cendre au Père-Lachaise

    Plus haut, cet arbre d'eau qui rechute pleureur
    En saule d'Orphélie, est pour vous, Amélie

    Et pour vous ma douceur, ma douleur, ma folie!
    Germaine Tourangelle, ô vous la plus jolie

    Le fluide arc-en-ciel s'égrenant sur mon cœur

     


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  • Colombine

    Paroles: Paul Verlaine. Musique: Georges Brassens

    Léandre le sot,
    Pierrot qui d'un saut
    De puce
    Franchit le buisson,
    Cassandre sous son
    Capuce,

    Arlequin aussi,
    Cet aigrefin si
    Fantasque,
    Aux costumes fous,
    Les yeux luisant sous
    Son masque,

    Do, mi, sol, mi, fa,
    Tout ce monde va,
    Rit, chante
    Et danse devant
    Une frêle enfant
    Méchante

    Dont les yeux pervers
    Comme les yeux verts
    Des chattes
    Gardent ses appas
    Et disent:
    "A bas Les pattes!"

    L'implacable enfant,
    Preste et relevant
    Ses jupes,
    La rose au chapeau,
    Conduit son troupeau
    De dupes!


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  •                                                                                      Nadine a Oilpé - Richard Gotainer

    À oilpé Nadine, si t'es toujours à oilpé, hé
    Comment je fais moi, Nadine à oilpé, pour te déshabiller?
    À oilpé Nadine, si t'es toujours à oilpé, hé
    Comment je fais moi, Nadine à oilpé, pour te déshabiller?

    Jolie Nadine et moi, dis-moi, comment j'm'amuse avec le zip
    Si de toi-même tu saques les nippes?
    Jolie Nadine, dis où, où, où il est le mystère,
    Le kiffe, sans fermeture éclair? À oilpé, où elle est la
    magie?
    Nadine jolie

    À oilpé Nadine, si t'es toujours à oilpé, hé
    Comment je fais moi, Nadine à oilpé, pour te déshabiller?

    Jolie Nadine, toute nue, toute nue, je te veux nue sous tes
    atours
    Nue avec rubans tout autour
    Jolie Nadine, frou-frous, enfile les bas, chérie
    Frou-frous, mets les jolis habits.
    Cache, cache, cache le fruit, cache le frifri, Nadine jolie.
    Le taffetas, le nylon, la mousseline, night in white satin
    Qu'est-ce que t'es belle dans la zibeline, oooooh Nadine

    À oilpé Nadine, si t'es toujours à oilpé, hé
    Comment je fais moi, Nadine à oilpé, pour te déshabiller?

    Jolie Nadine, cool, cool, remets la culotte une minute
    Même si y a le feu au calbute
    Jolie Nadine, va, va, va chercher les bottines
    Aboule, amène la crinoline
    Cache, cache, cache le fruit, cache le frifri, Nadine jolie.
    À poil c'est "has been", c'est obsolète, c'est obsolète
    Laissez passer les femmes à voile
    À poil c'est "has been", c'est obsolète, c'est obsolète
    Halte à la femme à poil!

    À oilpé Nadine, si t'es toujours à oilpé, hé
    Comment je fais moi, Nadine à oilpé, pour te déshabiller?


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  •                                                                     Gilles Vigneault

    Madame Adrienne

    Madame Adrienne c’est une infirmière
    Qu’un chagrin d’amour exila très tôt
    Ses enfants sont ceux qu’le malheur génère
    Et qu’on abandonn’ dans les hôpitaux…

    C’qui fait qu’au moment de prendr’ sa retraite
    Madame Adrienne avait sept enfants
    Trois petits garçons et quatre fillettes
    Qui vivaient chez elle et disaient… Maman !

    Elle ne fait peur à personne
    Et pas plus de bruit que son pas
    Elle ouvre à tout enfant qui sonne
    Mais les journaux n’en parlent pas…

    Elle avait vingt ans la belle Adrienne
    Quand son amoureux devint son amant.
    Leur bonheur durait depuis six semaines
    Quand elle eut compris… qu’elle était maman !

    L’honneur., . en ce temps voulait qu’on s’exile!
    Garder le secret et faire semblant
    Qu’on avait trouvé du travail en ville
    Et qu’on reviendrait… pour le jour de l’an!

    Elle ne fait peur…

    Âgé de trois jours, baptisé Étienne…
    L’enfant de l’amour était adopté.
    On persuada la belle Adrienne
    Qu’ainsi son secret serait bien gardé.
    Le sort est cruel pour la fille-mère,
    Mais avec le temps, les témoins s’en vont…
    Elle est devenue la belle infirmière
    Et n’a retenu… qu’à peine un prénom!

    Elle ne fait peur à personne…

    Il faut vous dire ici
    Que Madame Adrienne
    Pour ses quatre-vingts ans
    Tenait toujours maison
    Et faisait son marché.
    Et… faisait des neuvaines
    Rêvant de retrouver
    Un beau jour… son garçon!
    Or, un matin d’hiver,
    L’ainée des quatre filles
    Qui vivait avec elle et la suivait partout
    La trouva affaiblie et se plaignant beaucoup…
    Malgré les : « Je vais bien » et
    « Ce n’est pas la peine! »
    Armande a décidé : J’appelle un médecin.
    Vint donc un homme âgé,
    Au bord de la retraite
    Qui remplaçait parfois un confrère occupé.
    Il s’informe, il ausculte,
    Examine et questionne
    Et prescrit du repos.
    La patiente à son tour
    Se reprend à parler de sa vie d’infirmière.
    Puis d’un chagrin d’amour
    Et de l’enfant perdu
    Puis de la barbarie au masque de vertu
    Qui bannissait l’enfant
    Le privant de sa mère
    Au nom d’une morale
    Insensible à l’amour!
    Je reviendrai vous voir!
    Il revient tous les jours.
    C’est qu’il a soixante ans
    Et qu’il s’appelle Étienne.
    Il sait que sa maman s’appelait Adrienne
    Et qu’il fut adopté…
    Il sait bien où et quand…

    Elle dit souvent, Madame Adrienne
    Que les grands bonheurs ont le pas très lent.
    Elle aura cent ans dans les trois semaines
    Et sur son passé s’est repris vingt ans… !
    Les enfants perdus qu’étaient sa famille
    Ont tous des enfants… qu’elle gâte un peu…
    Elle a les joues ros’s et les yeux qui brillent
    Et plein de projets pour chacun d’entre eux…

    Elle ne fait peur à personne
    Et pas plus de bruit que son pas
    Elle ouvre à tout enfant qui sonne
    Mais les journaux n’en parleront pas…


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  •                                                                                   Pierre Bachelet - Emmanuelle parole

    Mélodie d'amour chante le cœur d'Emmanuelle
    Qui bat cœur à corps perdu
    Mélodie d'amour chante le cœur d'Emmanuelle
    Qui vit corps à cœur déçu

    Tu es encore
    Presque une enfant
    Tu n'as connu
    Qu'un seul amant
    Mais à vingt ans
    Pour rester sage
    L'amour est un
    Trop long voyage

    Mélodie d'amour chante le cœur d'Emmanuelle
    Qui bat cœur à corps perdu
    Mélodie d'amour chante le cœur d'Emmanuelle
    Qui vit corps à cœur déçu

    L'amour à cœur
    Tu l'as rêvé
    L'amour à corps
    Tu l'as trouvé
    Tu es en somme
    Devant les hommes
    Comme un soupir
    Sur leur désir

    Mélodie d'amour chante le cœur d'Emmanuelle
    Qui bat cœur à corps perdu
    Mélodie d'amour chante le cœur d'Emmanuelle
    Qui vit corps à cœur déçu

    Tu es si belle
    Cherche le cœur
    Trouve les pleurs
    Cherche toujours
    Cherche plus loin
    Viendra l'amour
    Sur ton chemin

    Mélodie d'amour chante le cœur d'Emmanuelle
    Qui bat cœur à corps perdu
    Mélodie d'amour chante le cœur d'Emmanuelle
    Qui vit corps à cœur déçu


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  •                                                                    Gérard Manset

    Si notre ciel est toujours gris

    Et si notre ventre est rempli

    De pourriture

    Ce n'est pas tant la nourriture

    Qu'il en soit ainsi par l'exemple

    Et tous les dieux de nos temples


    Sous leur crâne en poussière

    On dirait qu'ils sont fiers

    De leurs idées


    Sur leurs chevaux rayés

    Les canons enrayés

    De la beauté

    Vivent les hommes


    N'oubliez pas non plus

    Qu'on ne reconnait plus

    Ses amis


    Les rides entrecroisées

    Le visage froissé

    De brebis

    Vivent les hommes


    Ils ont petits, grandis, démesurés

    N'essayez de les mesurer


    Ils ont des horizons plus hauts que des maisons

    De dix étages et bien plus hauts que les nuages


    Ils ont des horizons plus hauts que des maisons

    De dix étages et bien plus hauts que les nuages


    Le chagrin les domine

    Comme un vieux puits de mine

    Abandonné


    Les profonds souterrains

    Qui leur creusent les reins

    Condamnés

    Vivent les hommes


    Chaque jour affairés

    Le long des voies ferrées

    De banlieue


    Les voilà qui s'installent

    A table, les mains sales

    Au milieu


    Ils ont petits, grandis, démesurés

    N'essayez de les mesurer


    {Ils ont des horizons plus hauts que des maisons

    De dix étages et bien plus hauts que les nuages.}


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  •                                                             Je Reviens Fanny - Charles Aznavour

    Des fois j'ai fait le tour du monde
    Laissant la brune pour la blonde
    Mi prisonnier mi libre comme l'air
    Je croyais qu'on cherche ses rêves
    Sous d'autres cieux sur d'autres grèves
    Comme on cherche un point d'eau dans le désert
    Mais au bout des jours, des mois et des années
    Quand j'ai pu mettre un peu d'ordre en mes idées
    Sans prendre un instant de répit
    J'ai repris le chemin du pays
    Me voici
    Je reviens
    Vers ceux que j'aime
    Je reviens
    Toujours le même
    Vers ce coin
    De ma tendre bohème
    Je reviens
    À folle allure
    Je reviens
    Je vous assure
    De plus loin
    Que m'avait porté l'aventure
    Je n'ai ni connu la gloire
    Ni amasser l'or
    Mais je suis par la mémoire
    Riche comme un lord
    Je reviens de ces voyages
    Je reviens un peu plus sage
    Juste assez pour ne plus m'en aller
    Regardez
    Je reviens
    La joie me guide
    Je reviens
    Les yeux humides
    Sans un brin d'aigreur
    Mais plus de rides
    Je reviens
    Seul sans escorte
    Je reviens
    L'espoir me porte
    Les copains
    Ouvrez où j'enfonce la porte
    Je suis là décor facile
    Pris au jour le jour
    Je veux un corps fragile
    Donner mon amour
    Je reviens
    Ça roule et tangue
    Je reviens
    Parler ma langue
    Et dire les mots que j'ai gardés
    À une fille de mon quartier
    Je reviens aimer et être aimé


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    Je suis l'homme, je suis l'enfant,
    Je suis la femme noire, la femme jaune,
    L'homme noir, l'homme jaune, L'homme blanc
    Je suis l'oiseau
    Et le poisson et la tortue
    Et le cheval qui court.
    Je suis l'herbe et l'arbre.
    Je suis la mer et la montagne.
    Si je fais du mal à une partie de moi,
    A l'enfant qui est en moi,
    A la femme qui est en moi,
    De n'importe quel pays,
    De n'importe quelle couleur,
    Je me fais du mal à moi-même.
    Aussi ai-je souvent mal
    A toutes ces parties de moi
    Mutilées, torturées, affamées,
    En quelque lieu du monde.
    Le jour approche
    Où je serai entière et entier,
    Où j'aurai assumé ma féminitude,
    Ma mâlitude, ma négritude,
    Ma jaunitude.
    Je suis l'homme, je suis l'enfant,
    Je suis la femme noire, la femme jaune,
    L'homme noir, l'homme jaune, L'homme blanc

                                                                                               Julos Beaucarne


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  •                                                                     Claude Nougaro

    Armstrong, je ne suis pas noir
    Je suis blanc de peau
    Quand on veut chanter l'espoir
    Quel manque de pot
    Oui, j'ai beau voir le ciel, l'oiseau
    Rien, rien, rien ne luit là-haut
    Les anges zéro
    Je suis blanc de peau
    Armstrong, tu te fends la poire
    On voit toutes tes dents
    Moi, je broie plutôt du noir
    Du noir en dedans
    Chante pour moi, louis, oh oui
    Chante, chante, chante, ça tient chaud
    J'ai froid, oh moi
    Qui suis blanc de peau
    Armstrong, la vie, quelle histoire? C'est pas très marrant
    Qu'on l'écrive blanc sur noir
    Ou bien noir sur blanc
    On voit surtout du rouge, du rouge
    Sang, sang, sans trêve ni repos
    Qu'on soit, ma foi
    Noir ou blanc de peau
    Armstrong, un jour, tôt ou tard
    On n'est que des os
    Est-ce que les tiens seront noirs?

    Ce serait rigolo
    Allez louis,

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