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Par francesco le 1 Décembre 2017 à 22:39
Armand Pierre vassiliu
C' pauv' gosse naquit dans la misère
Aussitôt on lui demanda
S'il voulait vivre avec sa mère
Puisqu'il n'avait plus de papa
C'était un pauv' gars
Qui s'appelait Armand
Y n'avait pas d'papa
Y n'avait pas d'maman
Mais un jour pendant la têtée
Trouvant la nounou un peu plate
Il lui souffla dans les nénés
Jusqu'à c'que la nounou éclate
C'était un pauv' gars
Qui s'appelait Armand
Y n'avait pas d'papa
Y n'avait pas d'mamanSon père disparut à treize ans
Un soir dans la cour de l'école
Alors qu'il jouait gentiment
A la balle et à pigeon vole
C'était un pauv' gars
Qui s'appelait Armand
Y n'avait pas d'papa
Y n'avait pas d'maman
Sa mère qui avait la jaunisse
L'avait r'filée à son amant
Qui attendait l'moment propice
Pour la repasser à Armand
C'était un pauv' gars
Qui s'appelait Armand
Y n'avait pas d'papa
Y n'avait pas d'maman
La seule fille qui en fut amoureuse
Ne savait que garder ses moutons
Elle lui r'fila la fièvre aphteuse
Et c'est lui qui garda ses boutons.
vassiliu-pierre/paroles-armand
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Par francesco le 18 Novembre 2017 à 12:06
Jacques Brel/Madeleine
Ce soir, j'attends Madeleine
J'ai apporté du lilas
J'en apporte toutes les s'maines
Madeleine elle aime bien ça
Ce soir, j'attends Madeleine
On prendra le tram trente-trois
Pour manger des frites chez Eugène
Madeleine elle aime tant ça
Madeleine c'est mon Noël
C'est mon Amérique à moi
Même qu'elle est trop bien pour moi
Comme dit son cousin Joël
Mais ce soir, j'attends Madeleine
On ira au cinéma
Je lui dirai des "je t'aime"
Madeleine elle aime tant ça
Elle est tellement jolie
Elle est tellement tout ça
Elle est toute ma vie
Madeleine que j'attends là
Ce soir, j'attends Madeleine
Mais il pleut sur mes lilas
Il pleut comme toutes les s'maines
Et Madeleine n'arrive pas
Ce soir, j'attends Madeleine
C'est trop tard pour l' tram trente-trois
Trop tard pour les frites d'Eugène
Madeleine n'arrive pas
Madeleine c'est mon horizon
C'est mon Amérique à moi
Même qu'elle est trop bien pour moi
Comme dit son cousin Gaston
Mais ce soir, j'attends Madeleine
Il me reste le cinéma
J’ pourrai lui dire des "je t'aime"
Madeleine elle aime tant ça
Elle est tellement jolie
Elle est tellement tout ça
Elle est toute ma vie
Madeleine qui n'arrive pas
Ce soir, j'attendais Madeleine
Mais j'ai jeté mes lilas
J' les ai j'tés comme toutes les s'maines
Madeleine ne viendra pas
Ce soir, j'attendais Madeleine
C'est fichu pour l' cinéma
Je reste avec mes "je t'aime"
Madeleine ne viendra pas
Madeleine c'est mon espoir
C'est mon Amérique à moi
Mais sûr qu'elle est trop bien pour moi
Comme dit son cousin Gaspard
Ce soir, j'attendais Madeleine
Tiens le dernier tram s'en va
On doit fermer chez Eugène
Madeleine ne viendra pas
Elle est, elle est pourtant tellement jolie
Elle est, pourtant, tellement tout ça
Elle est, pourtant, toute ma vie
Madeleine qui n’ viendra pas
Mais demain, j'attendrai Madeleine
Je rapporterai du lilas
J'en rapporterai toute la s'maine
Madeleine elle aimera ça
Demain, j'attendrai Madeleine
On prendra le tram trente-trois
Pour manger des frites chez Eugène
Madeleine elle aimera ça
Madeleine c'est mon espoir
C'est mon Amérique à moi
Tant pis si elle est trop bien pour moi
Comme dit son cousin Gaspard
Demain, j'attendrai Madeleine
On ira au cinéma
Je lui dirai des "je t'aime"
Et Madeleine, elle aimera ça
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Par francesco le 9 Novembre 2017 à 09:59
Parole Francis Cabrel L'homme qui marche
Derrière chaque fenêtreLes visages se cachentTout le monde est venuVoir passer l'homme qui marcheVu d'ici ça paraît tellement facileOn dirait qu'il est tenu par des filsIl en est tellement venuDes gens de toutes sortesDepuis longtemps déjàOn n'ouvre plus les portesRespirer, c'est toute une histoireTellement l'air est mauvaisSur les trottoirsRegardez bien: C'est le dernierNous on marchait avantC'était y'a longtempsC'est presque oubliéj'aimerais bien l'aider maisC'est le dernier...Entre les voitures qui sautentEt les avions qui tombentIl pourra chercher longtempsQuelqu'un qui lui répondeIl appelle, mais on n'ouvrira pasOn s'est tous fait pièger au moins une foisRegardez bien: C'est le dernierNous on marchait avantC'était y'a longtempsC'est presque oubliéj'aimerais bien l'aider maisC'est le dernier...Il marche entre les nuages de gaz et de poussièreIl laisse à chaque pas comme des tâches de lumièreÇa fait des images par terre...Au prochain coin de rueL'homme va disparaîtreOn va rester longtempsLe nez à nos fenêtresA se dire qu'on est bien dans nos maisonsEntre les grilles de fer des aérations
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Par francesco le 24 Septembre 2017 à 16:45Publicité♪ Je Rêvais D'hommes Frères ♪
Michel Bühler
Je rêvais d'hommes frères
Et j'avais quoi ? Vingt ans ?
La démarche légère
Et le cœur palpitant
J'avais le regard clair
D'un qui s'en va confiant
C'est sûr que l'allais faire
Bien mieux que ceux d'avant
La famine ou la guerre
C'est chose qui dépend
De décisions premières
Et du choix des vivants
La raison, la lumière
Guidaient mes pas d'enfant
Qui allait mettre à terre
Tous les trop vieux tourments
Maintenant que l'hiver
Et ses nuages blancs
Et ses arbres austères
Se pointent à mon tournant
Maintenant qu'il s'avère
Que j'ai fait largement
A bord de la galère
La moitié de mon temps
Sans faire d'inventaire
Sans jouer le bilan
Je regarde en arrière
Quelquefois, rarement
Que d'amis, de compères
Que de rires et de chants
Que d'envie d'autres mers
Que de soleils brûlants
Comme jadis et naguère
J'habite obstinément
Un lieu où le vulgaire
Se mêle aux bonnes gens
Un pays de contraire
Frileux et désolant
Fermé dans ses frontières
Et qui est mien pourtant
Lorsque me désespère
Son brunissant présent
Je prends en solitaire
Le sentier montant
Là-haut, face au mystère
Venant du firmament
J'écoute l'univers
Et je salue le vent
Faudrait une manière
De remerciement
Pour l'amour qui éclaire
Intérieurement
La maison tout entière
Depuis bien des printemps
Pour tes yeux bruns ou verts
Ça dépend du moment
Pour ta chanson d'hier
Dans le soleil levant
Pour l'heure où tes paupières
Se ferment doucement
Pour la vie que l'on gère
Comme on peut, bien souvent
Pour la vie qu'on espère
Pour la vie simplement
On apporte sa pierre
Dessus le bâtiment
La pauvre primevère
Naît à chaque printemps
Etais-je une poussière
Ou bien un diamant ?
Qui fixe le critère ?
Qui rend le jugement ?
J'avais l'âme sincère
Et mon petit talent
Est-ce qu'on exagère
A vouloir le beau temps ?
Suivais-je une chimère ?
Suis-je trop innocent ?
Je rêvais d'hommes frères
J'en rêve follement
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Par francesco le 24 Septembre 2017 à 16:06
♪ Simone ou Gaston ♪ Michel Bühler
Je l'appelle Simone ou Gaston,
Selon qu'elle met son pantalon,
Sa robe à fleurs.
Elle me répond: "Salut, l'ami,
Qu'est-ce que tu racontes aujourd'hui,
Ça va l'humeur?"
On s'est rencontrés par hasard,
Classique: dans un bistro un r'gard,
Comme par erreur.
J' sais pas son âge, j' sais pas son nom,
Je l'appelle Simone ou Gaston.
Quand elle passe la soirée chez moi
Elle me raconte la vie, c'est pas
Toujours tout gai.
Elle s' fend la pipe d'vant la télé,
Politicards, publicité,
Débilité...
Ah qu'on ne ressemble jamais
A ces pantins aseptisés,
Manipulés!
Plus tard elle s'endort dans mes bras,
Quand elle passe la soirée chez moi.
Elle dit: "Qu'est-ce qu'on va devenir,
Tu sais bien que notre avenir
Est dans les mains
De gens qui n'adorent que le fric,
Et c'est pas prêt d' changer: les flics
Sont leurs copains".
Elle dit: "Toute seule je crie au fou,
Maman j'ai peur, j'ai froid partout!
Ça m' fait du bien"...
En m'embrassant dans un sourire,
Elle dit: "Qu'est-ce qu'on va devenir?"
Ça peut durer quelques saisons,
Comm' ça tout doux et sans violons,
Tout p'tit bonheur.
On n'a pas pensé à se dire
Encore "Je t'aime", sanglots, soupirs,
Drôle de couleur...
On est p't-être bien, sans le savoir,
Un peu bizarres, un peu à part,
Un peu d'ailleurs.
Je l'appelle Simone ou Gaston,
Ça peut durer quelques saisons...
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Par francesco le 17 Septembre 2017 à 09:32
-Claude Nougaro-
Elle voulait un enfant
Moi, je n'en voulais pas
Mais il lui fut pourtant facile
Avec ses arguments
De te faire un papa
Cécile, ma fille
Quand son ventre fut rond
En riant aux éclats
Elle me dit : "allons, jubile,
Ce sera un garçon"
Et te voilà
Cécile, ma fille
Et te voilà et me voici, moi
Moi, j'ai trente ans, toi six mois
On est nez à nez, les yeux dans les yeux
Quel est le plus étonné des deux?
Bien avant que je t'aie,
Des filles, j'en avais eues,
Jouant mon coeur à face ou pile
De la brune gagnée à la blonde perdue
Cécile, ma fille
Et je sais que bientôt
Toi aussi tu auras
Des idées et puis des idylles,
Des mots doux sur tes hauts
Et des mains sur tes bas
Cécile, ma fille
Moi, je t'attendrai toute la nuit
T'entendrai rentrer sans bruit
Mais au matin, c'est moi qui rougirai
Devant tes yeux plus clairs que jamais
Que toujours, on te touche
Comme moi maintenant
Comme mon souffle sur tes cils
Mon baiser sur ta bouche
Dans ton sommeil d'enfant
Cécile, ma fille
Cécile
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Par francesco le 12 Septembre 2017 à 23:59
Pierre Perret
La petite Madeleine que j'ai connue à Saint-Lazare
Je l'ai Choisy pour son superbe Corvisart
Elle avait le Saint-Placide et un sacré Buzenval
Elle avait tout un Arsenal
Je craignais que ce fût une Fille-Du-Calvaire
Auquel cas faut s'méfier du Chardon-Lagache
Et pour pas garder Lamarck L'eût fallu qu'jaille à Pasteur
Moi pour Suffren non Bercy
Elle me répond qu'elle s'en tamponne le Froissart
Vu qu'elle avait plusieurs amants qui la Courcelles
Le Père-Lachaise Louis-Blanc Bolivar Richard Lenoir
Ce qui fait avec George Cinq
J'suis Censier avoir un beau Menilmontant
Et comment obligado son Beaugrenelle
J'y propose la Botzaris elle se porte Volontaires
Et précise-t-elle j'ai Sablons
C'est la Gaîté nous Levallois dans mon Dupleix
Elle me dit Issy je vis avec Etienne-Marcel
Que tu me Défense le Sentier que tu prennes la Chapelle
De Toute Façon Marcel-Sembat
Elle se met Sully présente la Tour-Maubourg
Mais je descends aussitôt à Poissonnière
Là le nez me Châtillon ça sentait le Caulaincourt
Bref j'étais pas à Bel-Air
Prêts au Combat enfin nous nous dé-Mabillon
Mais Passy vite qu'elle me dit vous Pernety
Avant d'éteindre la Laumière laisse-moi ôter mon Pantin
Espèce de pauvre Gambetta
Pour montrer que je n'suis pas un Invalides
Je lui Saint-Philippe-Du-Roule une Peletier monstre
Et d'un vieux coup de Rambuteau je lui arrache un cri Denfert
Ah quel Sulpice mes amis
Par malheur elle avait le Goncourt sa Motte-Piquet
Avouez qu'Saint-Cloud à s'Dugommier le Jules-Joffrin
Son p'tit Chaligny-Faidherbe était bien trop Billancourt
Elle demeurait une vrai Glacière
Elle Opéra un vrai changement la Réaumur
L'en Brochant en Chevaleret entre La Fourche
Et la Muette à l'Anvers aussitôt je lui Bourg-La-Reine
Jusqu'à temps qu'elle en Picpus
Vingt Dieux qu'Ségur t'as un Jourdain mais c'est Duroc
Que c'est Plaisance dit-elle en saisissant Montreuil
Elle me monge les Boulets Elle me Pompe le Boucicaut
Elle me Télégraphe un jour la Bonne-Nouvelle
Elle avait oublié de prend' sa Bastille
Elle attendait ses Ranelagh elle a eu la Butte-Chaumont
Et c'est le p'tit Edgar-Quinet
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Par francesco le 10 Septembre 2017 à 18:19
paroles officielles ♪ Laura ♪ - Guy Béart
Laura, Laura, lequel de nous deux l'aura?
Laura, Laura, Laura l'aura pas.
On l'a jouée aux billes aux tout premiers temps.
Elle était p'tite fille, nous étions enfants.
Nous étions quatre près d'elle, nous étions quatre
séduits
Comme autour d'une chandelle, des oiseaux de nuit.
Laura, Laura, lequel de nous deux l'aura?
Laura, Laura, Laura l'aura pas.
On l'a jouée aux dames sur un grand damier,
On l'a jouée au drame sur un grand larmier.
La maligne n'avait cure de nous partager sa peau
Et ses joues de pommes mûre en quatre morceaux.
Laura, Laura, lequel de nous deux l'aura?
Laura, Laura, Laura l'aura pas.
On a joué la belle aux jeux du hasard.
"L'amour, nous dit-elle, c'est colin-maillard.
Je vais fermer les paupières, l'un de vous m'embrassera.
Je me donne à qui me serre le premier dans ses bras."
Laura, Laura, lequel de nous deux l'aura?
Laura, Laura, Laura l'aura pas.
La dernière manche fut un sacré coup.
Elle a joué des hanches, elle a mis les bouts
Avec un cinquième compère, nous laissant tous quatre en
plan
Quatre quilles solitaires, puisque maintenant
Laura, Laura, aucun de nous l'aura, Laura, Laura, Laura
l'aura pas.
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Par francesco le 5 Août 2017 à 16:38
Les amours d'antan
Moi, mes amours d'antan c'était de la grisette :
Margot, la blanche caille, et Fanchon, la cousette...
Pas la moindre noblesse, excusez-moi du peu,
C'étaient, me direz-vous, des grâces roturières,
Des nymphes de ruisseau, des Vénus de barrière...
Mon prince, on a les dam's du temps jadis qu'on peut...Car le cœur à vingt ans se pose où il se pose,
Le premier cotillon venu vous en impose,
La plus humble bergère est un morceau de roi.
Ça manquait de marquise, on connut la soubrette,
Faute de fleur de lys on eut la pâquerette,
Au printemps Cupidon fait flèche de tout bois...On rencontrait la belle aux Puces, le dimanche :
"Je te plais, tu me plais..." et c'était dans la manche,
Et les grands sentiments n'étaient pas de rigueur.
"Je te plais, tu me plais... Viens donc, beau militaire..."
Dans un train de banlieue on partait pour Cythère,
On n'était pas tenu même d'apporter son cœur...Mimi, de prime abord, payait guère de mine,
Chez son fourreur sans doute on ignorait l'hermine,
Son habit sortait point de l'atelier d'un dieu...
Mais quand, par-dessus le moulin de la Galette,
Elle jetait pour vous sa parure simplette,
C'est Psyché tout entier' qui vous sautait aux yeux.Au second rendez-vous y' avait parfois personne,
Elle avait fait faux bond, la petite amazone,
Mais l'on ne courait pas se pendre pour autant...
La marguerite commence avec Suzette,
On finissait de l'effeuiller avec Lisette
Et l'amour y trouvait quand même son content.C'étaient, me direz-vous, des grâces roturières,
Des nymphes de ruisseau, des Vénus de barrière,
Mais c'étaient mes amours, excusez-moi du peu,
Des Manon, des Mimi, des Suzon, des Musette,
Margot la blanche caille, et Fanchon, la cousette,
Mon prince, on a les dam's du temps jadis qu'on peut...
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Par francesco le 31 Juillet 2017 à 23:54
On la trouvait plutôt jolie Lily
Elle arrivait des Somalies Lily
Dans un bateau plein d’émigrés
Qui venaient tous de leur plein gré
Vider les poubelles à Paris
Elle croyait qu’on était égaux Lily
Au pays d’ Voltaire et d’Hugo Lily
Mais pour Debussy en revanche
Il faut deux noires pour une blanche
Ça fait un sacré distinguo
Elle aimait tant la liberté Lily
Elle rêvait de fraternité Lily
Un hôtelier rue Secrétan
Lui a précisé en arrivant
Qu’on ne recevait que des blancsElle a déchargé des cageots Lily
Elle s’est tapé des sales boulots Lily
Elle crie pour vendre des choux-fleurs
Dans la rue ses frères de couleur
L’accompagnent au marteau-piqueur
Et quand on l’appelait Blanche-Neige Lily
Elle se laissait plus prendre au piège Lily
Elle trouvait ça très amusant
Mêm’ s’il fallait serrer les dents
Ils auraient été trop contents
Elle aima un beau blond frisé Lily
Qui était tout prêt à l’épouser Lily
Mais la belle-famille lui dit nous
N’ somm’s pas racistes pour deux sous
Mais on veut pas de ça chez nousElle a essayé l’Amérique Lily
Ce grand pays démocratique Lily
Elle aurait pas cru sans le voir
Que la couleur du désespoir
Là-bas aussi ce fût le noir
Mais dans un meeting à Memphis Lily
Elle a vu Angela Davis Lily
Qui lui dit viens ma petite sœur
En s’unissant on a moins peur
Des loups qui guettent le trappeur
Et c’est pour conjurer sa peur Lily
Qu’elle lève aussi un poing rageur Lily
Au milieu de tous ces gugusses
Qui foutent le feu aux autobus
Interdits aux gens de couleurMais dans ton combat quotidien Lily
Tu connaîtras un type bien Lily
Et l’enfant qui naîtra un jour
Aura la couleur de l’amour
Contre laquelle on ne peut rien
On la trouvait plutôt jolie Lily
Elle arrivait des Somalies Lily
Dans un bateau plein d’émigrés
Qui venaient tous de leur plein gré
Vider les poubelles à ParisPierre Perret
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