• Les animaux du zoo d'Vincennes

    Paroles et musique: Henri Tachan
    
    Les animaux du zoo d'Vincennes se sont taillés:
    Z'en avaient marre de faire semblant d'être empaillés,
    Z'en avaient marre de faire le singe derrière les grilles,
    D'amuser les p'tits garçons, les p'tites filles,
    
    Les animaux du zoo d'Vincennes ont mis les bouts,
    Sont partis sans laisser d'adresse pour Tombouctou,
    Z'ont repris leurs crocs, leurs crinières, leurs rayures,
    Couverts de poux, de poussière et de sciure.
    
    Ne pleurez pas, petits enfants, c'est chouette,
    Plus jamais vous ne leur jett'rez de cacahuètes.
    Ne pleurez pas, petits enfants, c'est chouette,
    Plus jamais vous ne leur jett'rez de cacahuètes.
    
    Les animaux du zoo d'Vincennes ont fait la belle,
    Par un' bath nuit d'hiver, sur une arche de Noël,
    Ils se sont embarqués, deux par deux, pacifiques,
    Vers leurs forêts d'Asie, vers leurs palmiers d'Afrique.
    
    Les animaux du zoo d'Vincennes ont disparu,
    La Police est perplexe, qui l'eût dit, qui l'eût cru?
    Car il n'y a pas la moindre pris'e d'otages,
    Comm'e ça arriv'e chez certain'es bêtes sauvages
    
    Ne pleurez pas, petits enfants, c'est chouette,
    Plus jamais vous ne leur jett'rez de cacahuètes.
    Ne pleurez pas, petits enfants, c'est chouette,
    Plus jamais vous ne leur jett'rez de cacahuètes.
    
    Les animaux du zoo d'Vincennes en parl'ent encore
    De ce fameux voyage vers leur Ile au Trésor,
    Et tout là-bas, au fin fond des savanes,
    Sur leur violon, ils jouent une pavane,
    
    Un'e pavane pour leus frères, les animaux défunts,
    Les sangliers, les cerfs, les sarcelles, les lapins,
    Tous ces petits indiens de nos bois de Vincennes
    Abattu par des Buffalo Bill à bedaine.
    
    Fait'es attention, petits humains, qu' les bêtes,
    Un de ces jours, ne vous jett'ent pas des cacahuètes!
    Fait'es attention, petits humains, qu' les bêtes,
    Un de ces jours, ne vous jett'ent pas des cacahuètes!
    

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  •  ♪ Les yeux bleus pleurant sous la pluie  ♪  - Francis Cabrel

    Pour toi, c'est une histoire ancienne,
    Pour moi, ça n'a jamais fini.
    Et trop souvent me reviennent,
    Tes yeux bleus pleurant sous la pluie.
    Et même si mes vies me conviennent,
    Et même si tout m'a réussi,
    Rien n'effacera la scène
    Des yeux bleus pleurant sous la pluie.

    Et je prends les jours comme ils viennent,
    Pour me faire croire que j'oublie,
    Les yeux d'où coulait à peine,
    Cette eau bleue où filait ma vie.
    Et loin dans mes nuits bohémiennes,
    Toujours une voix me dit,
    Que j'ai laissé une reine,
    Les yeux bleus pleurant sous la pluie.

    Loin dans mes nuits bohémiennes
    Toujours une voix me dit,
    Que j'ai laissé une reine,
    Les yeux bleus pleurant sous la pluie.


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  •              Les Effarés

    Noirs dans la neige et dans la brume,
    Au grand soupirail qui s'allume,
         Leurs culs en rond [,]

    À genoux, cinq petits, misère !
    Regardent le boulanger faire
         Le lourd pain blond [.]

    Ils voient le fort bras blanc qui tourne
    La pâte grise, et qui l'enfourne
         Dans un trou clair.

    Ils écoutent le bon pain cuire.
    Le boulanger au gras sourire
         Chante un vieil air.

    Ils sont blottis, pas un ne bouge,
    Au souffle du soupirail rouge,
         Chaud comme un sein.

    Quand, pour quelque médianoche,
    Façonné comme une brioche,
         On sort le pain,

    Quand, sur les poutres enfumées,
    Chantent les croûtes parfumées,
         Et les grillons,

    Quand ce trou chaud souffle la vie
    Ils ont leur âme si ravie,
         Sous leurs haillons,

    Ils se ressentent si bien vivre,
    Les pauvres Jésus pleins de givre,
         Qu'ils sont là, tous,

    Collant leurs petits museaux roses
    Au grillage, grognant des choses
         Entre les trous,

    Tout bêtes, faisant leurs prières,
    Et repliés vers ces lumières
         Du ciel rouvert,

    Si fort, qu'ils crèvent leur culotte,
    Et que leur chemise tremblote
         Au vent d'hiver.  

              Rimbaud   chanté par Haillant Bernard     


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  • paroles officielles ♪ Tranche De Vie (1ère et 2ème Partie) ♪

    Je suis né dans un p'tit village
    Qu'à un nom pas du tout commun
    Bien sûr entouré de bocage
    C'est le village de St Martin
    A peine j'ai cinq ans qu'on m'emmène
    Avec ma mère et mes frangins
    Mon père pense qu'y aura du turbin
    Dans la ville où coule la Seine

    {Refrain:}
    J'en suis encore à m'demander
    Après tant et tant d'années
    A quoi ça sert de vivre et tout
    A quoi ça sert en bref d'être né

    La capitale c'est bien joli
    Sûrement quand on la voit d'Passy
    Mais de Nanterre ou de Charenton
    C'est déjà beaucoup moins folichon
    J'ai pas d'mal à imaginer
    Par où c'que mon père est passé
    Car j'ai connu quinze ans plus tard
    Le même tracas le même bazar
    {au Refrain}

    Le matin faut aller piétiner
    Devant les guichets de la main d'œuvre
    L'après-midi solliciter le cœur
    Des punaises des bonnes œuvres
    Ma mère elle était toute paumée
    Sans ses lapins et ses couvées
    Et puis pour voir essayez donc
    Sans fric de remplir cinq lardons
    {au Refrain}

    Pour parfaire mon éducation
    Y a la communale en béton
    Là on fait d'la pédagogie
    Devant soixante mômes en furie
    En plus d'l'alphabet du calcul
    J'ai pris beaucoup coup pieds au cul
    Et sans qu'on me l'ait demandé
    J'appris l'arabe et le portugais
    {au Refrain}

    A quinze ans finie la belle vie
    T'es plus un môme t'es plus un p'tit
    J'me r'trouve les deux mains dans l'pétrole
    A frotter des pièces de bagnoles
    Neuf dix heures dans un atelier
    Ça vous épanoui la jeunesse
    Ça vous arrange même la santé
    Pour le monde on a d'la tendresse
    {au Refrain}
    Je suis né dans un p'tit village
    Qu'à un nom pas du tout commun
    Bien sûr entouré de bocage
    C'est le village de St Martin
    A peine j'ai cinq ans qu'on m'emmène
    Avec ma mère et mes frangins
    Mon père pense qu'y aura du turbin
    Dans la ville où coule la Seine

    {Refrain:}
    J'en suis encore à m'demander
    Après tant et tant d'années
    A quoi ça sert de vivre et tout
    A quoi ça sert en bref d'être né

    La capitale c'est bien joli
    Sûrement quand on la voit d'Passy
    Mais de Nanterre ou de Charenton
    C'est déjà beaucoup moins folichon
    J'ai pas d'mal à imaginer
    Par où c'que mon père est passé
    Car j'ai connu quinze ans plus tard
    Le même tracas le même bazar
    {au Refrain}

    Le matin faut aller piétiner
    Devant les guichets de la main d'œuvre
    L'après-midi solliciter le cœur
    Des punaises des bonnes œuvres
    Ma mère elle était toute paumée
    Sans ses lapins et ses couvées
    Et puis pour voir essayez donc
    Sans fric de remplir cinq lardons
    {au Refrain}

    Pour parfaire mon éducation
    Y a la communale en béton
    Là on fait d'la pédagogie
    Devant soixante mômes en furie
    En plus d'l'alphabet du calcul
    J'ai pris beaucoup coup pieds au cul
    Et sans qu'on me l'ait demandé
    J'appris l'arabe et le portugais
    {au Refrain}

    A quinze ans finie la belle vie
    T'es plus un môme t'es plus un p'tit
    J'me r'trouve les deux mains dans l'pétrole
    A frotter des pièces de bagnoles
    Neuf dix heures dans un atelier
    Ça vous épanoui la jeunesse
    Ça vous arrange même la santé
    Pour le monde on a d'la tendresse
    {au Refrain}

                      François BERANGER

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  • Paroles de Un Village    Tachan Henri 
    C'est la grande famille
    Où les garçons et les filles

    Se marient à vingt ans.
    Un village,
    C'est chacun, sa chacune
    Car, à la pleine lune,
    Le lit est bien trop grand.
    Un village,
    C'est la pauvresse en cloque,
    Les sourires équivoques
    De tout'es les « braves » gens.
    Un village,
    C'est une fausse légende
    Racontée par les grandes
    Aux tout petits enfants...

    Un village,
    C'est le curé en chaire,
    Le docteur et le maire
    « Qui ne sont pas fiers pourtant ».
    Un village,
    C'est la guerre et la haine
    Entre Albert et Eugène,
    Pour un lopin de champ.
    Un village,
    C'est ce bloc unanime
    À tirer grise mine
    À l'étranger au clan.
    Un village,
    C'est l'idiot, que lapident
    Les notaires placides
    Qui passent en ricanant...

    Un village,
    N'en déplaise à Pagnol
    Qui s'est payé notr'e fiole
    Avec son grand talent,
    Un village
    C'est Marius en vitrine,
    C'est Fanny aux cuisines
    Avec tous les enfants.
    Un village,
    C'est ces fêtes espagnoles
    De violence et d'alcool
    Pour les adolescents.
    Un village,
    C'est les futures milices
    Des chasseurs qui râtissent
    Les lièvres et les gitans...

    Un village,
    Pas plus qu'une ville
    N'est cet îlot tranquille
    Que je croyais pourtant.
    Un village,
    C'est, grossi à la loupe,
    Une harde ou un groupe
    De petits commerçants.
    Un village
    A refermé ses portes
    Sur sa vie de cloporte
    Et sur mes quatorze ans.
    Un village,
    A bouclé ses frontières
    Sur un morceau d'hiver,
    Sur un coin de Liban,
    Sur un coin de Liban.

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