•                   ♪ Hôtel-Dieu ♪

    Pour une femme morte dans votre hôpital
    Je réclame, Dieu, votre grâce
    Si votre paradis n'est pas ornemental
    Gardez-lui sa petite place
    La voix au téléphone oubliait la pitié
    Alors, j'ai couru dans la ville
    Elle ne bougeait plus déjà d'une moitié,
    L'autre est maintenant immobile
    Bien qu'elle fût noyée à demi par la nuit
    Sa parole était violence
    Elle m'a dit "Appelle ce docteur" et lui
    Il a fait venir l'ambulance
    Ô temps cent fois présent du progrès merveilleux,
    Quand la vie et la mort vont vite
    Où va ce chariot qui court dans l'Hôtel-Dieu,
    L'hôtel où personne n'habite?
    D'une main qui pleurait de l'encre sur la mort
    Il fallut remplir quelques fiches
    Moi, je pris le métro, l'hôpital prit son corps
    Ni lui ni elle n'étaient riches
    Je revins chaque fois dans les moments permis
    J'apportais quelques friandises
    Elle me souriait d'un sourire à demi,
    De l'eau tombait sur sa chemise
    Elle ne bougeait plus, alors elle a pris froid
    On avait ouvert la fenêtre
    Une infirmière neutre aux gestes maladroits
    En son hôtel, Dieu n'est pas maître
    La mère m'embrassa sur la main, me bénit
    Et moi je ne pouvais rien dire,
    En marmonnant "Allons, c'est fini, c'est fini"
    Toujours dans un demi-sourire
    Cette femme a péché, cette femme a menti
    Elle a pensé des choses vaines
    Elle a couru, souffert, élevé deux petits,
    Si l'autre vie est incertaine
    Et si vous êtes là et si vous êtes mûr,
    Que sa course soit terminée!
    On l'a mise à Pantin dans un coin près du mur,
    Derrière, on voit des cheminées

                                   Guy Béart 


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  •  L'homme qui pleure  
    Paroles et Musique Bernard HAILLANT 
    Août 82 et février 83


    R. Qu'il est beau 
    L'homme qui pleure 
    Qu'il est doux
    Qu'il est chaud 
    L'homme qui pleure 
    Devant vous


    1. L'homme qui pleure 
    Laissez-le faire 
    L'homme qui pleure 
    C'est son mystère 
    L'homme qui pleure 
    N'est pas fou 

    L'homme qui pleure 
    Est en partance 
    En douleur
    Et en naissance 
    L'homme qui pleure 
    Tout à coup 

    L'homme qui pleure 
    Sans honte aucune 
    C'est le Pérou 
    C'est la lune 
    L'homme qui pleure 
    Un bon coup

    2. L'homme qui pleure 
    Sanglote et mouille 
    Corps et coeur
    Se débarbouille 
    L'homme qui pleure 
    Tout son saoul 

    L'homme qui pleure 
    Mouche et trompette 
    Est à coup sûr
    Un prophète 
    L'homme qui pleure 
    Jusqu'au bout 

    L'homme qui pleure 
    Est un oracle
    Un évangile 
    Un miracle 
    L'homme qui pleure 
    Peut beaucoup

    3. L'homme qui pleure 
    Est une atteinte
    A la pudeur 
    Sacro-sainte 
    L'homme qui pleure 
    Est tabou

    L'homme qui pleure 
    Vous exorcise
    Sa raideur 
    Et sa bêtise 
    L'homme qui pleure 
    Se dénoue

    L'homme qui pleure 
    Est en avance
    Sur son temps 
    Sur ses vacances 
    L'homme qui pleure
    - Est un héros national -
    L'homme qui pleure 
    C'est mieux qu'un mâle 
    C'est un bonheur
    Un scandale 
    Salvateur
    L'homme qui pleure 

    4. L'homme qui pleure 
    Est vulnérable 
    L'homme qui pleure 
    Est désirable 
    L'homme qui pleure 
    Sent l'amour 

    L'homme qui pleure 
    A chaudes larmes 
    L'homme enfin 
    Jette ses armes 
    L'homme qui pleure 
    Veut l'amour 

    L'homme qui pleure 
    Est une offrande 
    Prenez -là
    Dieu la lui rende 
    L'homme qui pleure 
    C'est l'amour

    D. R. Qu'il est beau 
    L'homme qui pleure 
    Qu'il est doux
    Qu'il est chaud 
    L'homme qui pleure 
    Près de vous


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  •    Le jour où nous serons vieux 
    Paroles et Musique Bernard HAILLANT 
    25 avril 1967


    1. Merci pour ce rayon de soleil sur mes lèvres
    Qui me délie la langue et m'incite à chanter,
    Merci pour cette eau forte qui me guérit ma fièvre
    De ses pleines gorgées de vigueur, de santé.
    Je t'aime sans savoir et soutire ton lait
    Qui me repaït de joie, qui ne saurait tarir,
    Jamais tu ne croiras que tu m'as tant donné,
    Tu m'as réenfanté et je voudrais te dire

    Refrain
    Que le jour où nous serons vieux,
    Au dernier soir de notre hiver, 
    Tu sais, tu pourras être fière 
    D'avoir rendu un homme heureux...


    2. Merci pour cette brise qui veut que je respire
    Et pour cet ouragan qui redresse mes reins,
    Merci pour un seul mot où l'espoir sait sourire
    Et pour ces poésies rejaillies de ton sein ;
    Pardon si je te pille, si je te mets à nu,
    Et s'il me faut ta chair, ton sang pour me nourrir,
    Toi, qui toujours me donnes et ne veux de reçu
    Quand je n'ai à t'offrir que ces vers pour te dire

    Coda
    Que le jour ou nous serons vieux,
    Au dernier soir de notre hiver, 
    Tu sais, tu pourras être fière 
    D'avoir rendu un homme heureux ;
    Le jour où les yeux dans les yeux 
    D'un baiser nous quitterons la terre,
    Oh tu sais, tu pourras être fière 
    D'avoir rendu un homme 
    heureux.

     



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  •   Berceuse de l'oiseau rouge  
    Chanson-patchwork faite à partir de textes écrits par Jean-Pierre Collard (dit Jeanpico), 
    agencés et mis en musique par Bernard Haillant.
    Textes écrits vers 1977 
    Musique. mers 82


    il était une fois
    il y a bien longtemps (bis) 
    une tristesse d'enfant

    R. ne touchez pas à l'oiseau rouge 
    petit bonhomme
    n'aie pas de peine
    ne touchez pas à l'oiseau rouge 
    petit bonhomme
    fais de beaux rêves 


    1 .un petit clown blanc
    s'est perdu dans un nuage (bis) 
    dis-moi soleil
    est-il grand le nuage ?

    j'ai envie d'être gai 
    j'ai envie d'être triste

    je veux entendre la musique 
    qui fait pousser les plantes 

    mais par temps de nouvelle lune 
    la lune est portée disparue 

    est-ce un hasard
    que le hasard existe ?

    hé magicien tu as perdu 
    quelque chose ?

    2. dis maman pourquoi tu vas pas aussi jouer avec le voisin ?
    (dis maman, dis maman qu'est-ce qu'ils font ?) 
    dis maman 
    qu'est-ce qu'ils font 
    les lapins
    dans l'frigo ?
    ils dorment mon petit 
    ils dorment (bis)

    j'ai vu à marée basse 
    la plage pleurer (bis) 

    3. le chemin va loin
    il fait bon chez toi 
    il fait bon chez moi
    le chemin va loin (bis) 

    une fleur dans l'herbe 
    avait sa chemise entrouverte (bis)
    une fourmi à dos d'abeille 
    traversait le jardin

    la neige tombait 
    sans bruit 
    sans rien casser 

    un sourire
    est arrivé
    à destination

    le sommeil passa 
    je dormis

    D.R. ne touchez pas à l'oiseau rouge 
    petit bonhomme
    n'aie pas de peine
    ne touchez pas à l'oiseau rouge (...)

    on n'touchera pas 
    à l'oiseau rouge


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    Paroles de la chanson «Le Parapluie»

    Il pleuvait fort sur la grand-route,
    Elle cheminait sans parapluie,
    J'en avait un, volé sans doute
    Le matin même à un ami.
    Courant alors à sa rescousse,
    Je lui propose un peu d'abri
    En séchant l'eau de sa frimousse,
    D'un air très doux elle m'a dit oui.

    REFRAIN:
    Un petit coin de parapluie,
    Contre un coin de Paradis.
    Elle avait quelque chose d'un ange,
    Un petit coin de Paradis,
    Contre un coin de parapluie.
    Je ne perdais pas au change,
    Pardi!

    Chemin faisant que se fut tendre
    D'ouïr à deux le chant joli
    Que l'eau du ciel faisait entendre
    Sur le toit de mon parapluie.
    J'aurais voulu comme au déluge,
    voir sans arrêt tomber la pluie,
    Pour la garder sous mon refuge,
    Quarante jours, Quarante nuits.

    REFRAIN

    Mais bêtement, même en orage,
    Les routes vont vers des pays.
    Bientôt le sien fit un barrage
    A l'horizon de ma folie.
    Il a fallut qu'elle me quitte,
    Après m'avoir dit grand merci.
    Et je l'ai vue toute petite
    Partir gaiement vers mon oubli.

                 Brassens

     


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