•                                                 Guy Beart

    C'est un brigand
    À l'âme tendre
    Pour vous étendre
    Il met des gants
     
    Mauvais garçon
    Mais gentilhomme
    Il vous assomme
    Dans l'affection
     
    Incognito
    Il vous adresse
    Quelque tendresse
    Signée Pierrot
     
    Chantez, chantez
    Messieurs, Mesdames
    Vous rendrez l'âme
    Dans la gaieté
     
    Si vous êtes laid
    Qu'on vous néglige
    Pierrot corrige
    Votre portrait
     
    Les tout-petits
    Il les allonge
    Les grands par contre
    Sont raccourcis
     
    Même les gros
    Il les compresse
    Avec tendresse
    Signée Pierrot
     
    Chantez, chantez
    Messieurs, Mesdames
    Vous rendrez l'âme
    Dans la beauté
     
    Quand on est mort
    C'est pour la vie
    Je vous en prie
    Restez encore
     
    Ne partez pas
    Ce s'rait trop bête
    Sur un coup de tête
    Sur un faux pas
     
    Si les médecins
    Vous désespèrent
    Laissez donc faire
    Un assassin
     
    C'est ici-bas
    Le spécialiste
    Pour les touristes
    De l'au-delà
     
    Les refroidis
    Souvent vous navrent
    Lui, ses cadavres
    Sont réussis
     
    Les macchabées
    Qui vous en veulent
    Vous font la gueule
    Et c'est bien fait
     
    Tous les gentils
    Il les dorlote
    Puis numérote
    Leurs abattis
     
    Mais les affreux
    Il les ignore
    Qu'ils vivent encore
    Tant pis pour eux
     
    Le troubadour
    Du grand voyage
    A de l'ouvrage
    Pour ses vieux jours
     
    Il est patron
    D'une boutique
    Où l'on s'explique
    Sur du carton
     
    Les petits gars
    Cassent des pipes
    Et s'y étripent
    Pour du nougat
     
    Les casse-cou
    Les homicides
    Que Pierrot guide
    Leur premier coup
     
    La société,
    Malgré tout, veille
    Elle surveille
    Ses intérêts
     
    Elle a couvert
    Le brave apache
    De mille taches
    De maux divers
     
    Et saisissant
    Son outillage
    Met au chômage
    Le vieux brigand
     
    Ça sert à quoi
    De vivre honnête ?
    On vous arrête
    Et c'est la loi
     
    À quoi ça sert
    D'aimer les hommes ?
    On en consomme
    En tant de guerres
     
    À quoi ça sert
    D'aimer les femmes ?
    Elles s'enflamment
    Et c'est l'enfer
     
    À quoi ça sert
    D'aimer les bêtes ?
    On en achète
    Chez le boucher
     
    À quoi ça sert
    D'aimer la vie ?
    Elle est jolie
    Mais coûte cher
     
    Bonsoir Messieurs
    Bonsoir Mesdames
    On vous réclame
    Fermez les yeux
     
    Prenez ces fleurs
    Artificielles
    Car ce sont elles
    Qui touchent au cœur
     
    Un dernier mot
    À votre adresse
    Regrets, tendresses
    Et à bientôt
     
    Chantez, chantez
    Que tout le monde
    Ferme la ronde
    De l'autre côté

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  •                                 Paroles et musique: François Béranger, 1998

    Avant d'acheter ma carte Vermeil
    Pour faire des voyages au soleil
    Ou rentrer dans ma tour d'ivoire
    Pour enfin jouir de mes avoirs,
    Avant que ma tête soit ramollie,
    Avant que mon corps ait trop vieilli,
    Avant que les vers me ponctionnent,
    Je voudrais qu'on éclaire ma route,
    Que l'on m'explique
    Une fois pour toutes
    Comment l'État ça fonct–i–onne,
    Ce gros machin mystérieux
    Qui fait que les gens sont pas heureux.
    Je dis, avant que ma voix ne se perde:
    L'État, l'État, c'est... L'État de merde.

    Dire que l'État est scatologique,
    C'est pas vraiment très sympathique
    Pour la vraie fiente, le vrai crottin
    Qui engraisse si bien nos jardins.
    Comparer l'État à des tas
    De bouse, de purin, de lisier,
    C'est négatif comme postulat.
    On est quand même les héritiers
    De la Grande Révolution
    Que le monde entier nous envie
    Mais la pauvre vieille, pervertie,
    Épuisée par la concussion,
    N'a plus vraiment grand chose à perdre.
    L'État, l'État, c'est... L'État de merde.

    L'État après tout c'est virtuel.
    C'est comme le Bon Dieu et ses saints.
    Ça n'a pas d'existence réelle.
    Ça sort de nos esprits malsains
    Mais ça commande à la Justice,
    Ça fait la loi et la police,
    Ça joue avec le nucléaire,
    Ça décide si on fait la guerre
    Avec l'argent des citoyens.
    Avouez que c'est quand même pas rien.
    Faut croire qu'on a l'esprit patraque
    Pour supporter de telles arnaques.
    Masochistes, on aime bien marcher
    Dans l'État, dans l'État de merde.

    Ça fait soixante ans que je respire
    Et plus ça va, plus ça empire.
    Hier pour former ma jeunesse,
    J'ai eu ma petite guerre coloniale
    Et puis quarante de promesses,
    Raisons d'État, discours moral,
    Xénophobie et exclusion,
    Gouvernés par des maquignons.
    On se demande qui les a mis là...
    Pardi c'est vous, c'est nous, c'est moi!
    Demain l'Europe du Capital,
    La flexibilité mondiale.
    Désespéré, je m'asphyxie
    Dans l'État, dans l'État de merde.


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  •                                 Yves Duteil

    Un jour, le roi des arbres réunit ses sujets
    Dans son palais de marbre, au cœur de la forêt.
    Le chêne à Brocéliande, le cèdre du Liban
    Et le vieux pin des Landes conçurent un vaste plan.
    Le vent porta l'affaire à travers les forêts.
    Les arbres de la Terre ont déclaré la paix.
    Vivre était leur désir, porter chacun leurs fruits
    C'était "vaincre ou mûrir", leur devise et leur cri.

    Leurs fleurs, en grand mystère, imperceptiblement
    S'ouvraient vers la lumière en prenant tout leur temps
    Et du cœur des charpentes, des coques des bateaux
    Aux linteaux des soupentes et aux traverses du métro
    Du papier dans les livres et du corps des crayons
    Le bois semblait revivre et devenait chanson.
    Libres de leurs amarres, les mâts qui naviguaient
    Répondaient aux guitares et les arbres chantaient.

    Jamais de mémoire d'homme, on n'entendit ce chant
    Mais dans le cœur des ormes, il résonnait comme un printemps.
    Cyprès de Palestine et l'arbre de Judée
    Ont mêlé leurs racines autour de l'olivier.
    Les arbres de la Terre se sont tendu les mains
    Par-delà les frontières au-dessus des humains.
    Et la rose des vents, échangeant les pollens
    A mis du pommier blanc sur les fleurs de l'ébène.

    Et la rose des vents, échangeant les pollens
    A mis du pommier blanc sur les fleurs de l'ébène.
    Cette légende ancienne, on l'entend dans les bois
    Le vent dans les vieux chênes la chante encore parfois.
    Celui de Brocéliande et le cèdre au Liban
    Mais le vieux pin des Landes a brûlé entre-temps.
    Les saules ont tant versé de larmes de rosée
    Tant porté dans leurs feuilles les deuils du temps passé.

    Si nous n'entendions plus ce que le vent nous crie
    Les hommes auraient perdu la source de leur vie
    Et le parfum des fleurs, la pulpe de leurs fruits
    Déverseraient en vain au fond des cœurs meurtris
    Des torrents de douceur et des flots d'harmonie.


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  •                            Nana Mouskouri 

    Tous les arbres sont en fleurs
    Et la forêt a ces couleurs
    Que tu aimais
    Les pommiers roses sur fond bleu
    Ont le parfum des jours heureux
    Rien n'a changé

    Un peu de neige est restée
    La neige que tu enlevais
    Je m'en souviens
    En m'éveillant je ne voyais
    Que le printemps qui grandissait
    Dans notre jardin

    Tu riais comme un enfant
    Tu ne faisais jamais semblant
    Lorsque tu riais
    Quand tes yeux clairs me regardaient
    Tu savais lire à travers moi
    Chaque pensée

    Tu étais si fort et pourtant
    Je te berçais comme un enfant
    Quand tu pleurais
    Je t'ai fait du mal bien des fois
    Pourtant toute m
    A vie c'est toi
    Que j'aimerai

    Pierre je t'aime
    Je n'avais que toi
    Mais tu n'es plus qu'une ombre
    Qui dort près de moi

    Lorsque je rentrais tard parfois
    Tu ne t'endormais pas sans moi
    Tu m'attendais
    Tu m'as parlé toute une nuit
    De ce que serait notre vie
    Si je voulais

    Un soir d'orage avant Noël
    Tu m'as dit qu'il faisait soleil
    Et j'y croyais
    Je me souviens, tu me disais
    Qu'on ne se quitterait jamais
    Et j'y croyais

    Pierre je t'aime
    Je n'avais que toi
    Et tu n'es plus qu'une ombre
    Qui dort près de moi
    Pourquoi ces fleurs dans le jardin
    Cette nuit bleue illuminée
    Par les étoiles?
    Je sens que le printemps revient
    Mais qu'il ne me sert plus à rien
    Qu'à me faire mal

    Malgré tout, malgré le temps
    Je te revois rire et courir
    A travers champs
    Ce fût mon dernier vrai printemps
    Tu t'es endormi pour longtemps
    Pour trop longtemps

    Dans un autre monde très loin
    Y a parait-il un jardin
    Plus beau qu'ici
    Un grand théâtre où mon amour
    Joue et continue chaque jour
    D'aimer la vie
    D'aimer la vie
    D'aimer la vie...


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  •                          Yannick Noah

    Le ciment dans les plaines coule jusqu'aux montagnes
    Cement in the plains flows to the mountains
    Poison dans les fontaines, dans nos campagnes
    Poison in the fountains, in the countryside
    De cyclones en rafales, notre histoire prend l'eau
    From hurricane to storm, our history sinks
    Reste notre idéal, "faire les beaux"
    But our ideal remains: To be beautiful

    verse

    S'acheter de l'air en barre, remplir la balance
    Buy air in bars, fill the scales
    Quelques pétrodollars, contre l'existence
    A few oil dollars for existence
    De l'Équateur aux pôles, ce poids sur nos épaules
    From equator to pole, this weight on our shoulders
    De squatteurs éphémères, maintenant, c'est plus drôle
    Of ephemeral dwellers... Now the fun's over

    chorus

    Puisqu'il faut changer les choses
    Since we have to change things
    Aux arbres citoyens
    Citizens trees!
    Il est grand temps qu'on propose
    It's about time we proposed
    Un monde pour demain
    A world for tomorrow!

    verse

    Aux arbres citoyens, quelques baffes à prendre
    To trees citizens, a few slaps in the face
    La veille est pour demain, des baffes à rendre
    The day before is for tomorrow, a few slaps to return
    Faire tenir debout une armée de roseaux
    Make an army of reeds stand upright
    Plus personne à genoux, fais passer le mot
    No more kneeling, spread the word

    bridge

    C'est vrai la Terre est ronde, mais qui viendra nous dire
    It's true the earth is round, but who's going to tell us
    Qu'elle l'est pour tout le monde et les autres à venir
    That it's round for everyone and everyone to come

    chorus

    Puisqu'il faut changer les choses
    Since we have to change things
    Aux arbres citoyens
    Citizens trees!
    Il est grand temps qu'on propose
    It's about time we proposed
    Un monde pour demain
    A world for tomorrow!

    chorus

    Puisqu'il faut changer les choses
    Since we have to change things
    Aux arbres citoyens
    Citizens trees!
    Il est grand temps qu'on s'oppose
    It is high time we oppose
    Un monde pour demain
    A world for tomorrow!

    bridge

    Plus le temps de savoir à qui la faute
    More time to know who the fault
    De compter sur la chance ou les autres
    To rely on luck or others
    Maintenant, on se bat
    Now we are fighting
    Avec toi, moi, j'y crois
    With you, I believe in it

    chorus

    Puisqu'il faut changer les choses
    Since we have to change things
    Aux arbres citoyens
    Citizens trees!
    Il est grand temps qu'on propose
    It's about time we proposed
    Un monde pour demain
    A world for tomorrow!

    outro

    Avec toi, moi, j'y crois
    With you, I believe in it
    Writer(s): Christophe Battaglia, Cyril Tarquiny

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