• Francis Lalanne - La plus belle fois qu'on m'a dit je t'aime

    La plus belle fois qu’on m’a dit "je t’aime"
    C’était un mec qui me l’a dit.
    La plus belle fois qu’on m’a dit "je t’aime"
    C’était un mec qui me l’a dit.

    Il m’a pas regardé
    L’air grave et langoureux
    Les pupilles bandées
    Le biceps amoureux
    Il avait pas le regard
    De ceux qu’ont rien dans le coeur
    Comme tous ces p’tits ringards
    Qui jouent les grands... tombeurs
    Il m’a regardé simplement
    Avec des yeux qui r’gardent vraiment
    Pas de sourire et pas d’oeillade
    Pas de cinéma et pas d’aubade
    Il m’a dit ça comme quand c’est vrai
    Il m’a dit ça de mon plein gré
    Avec un sourire qui pleure
    Comme quand les coeurs sont pas à l’heure
    J’me suis senti con ce jour-là
    De pas savoir répondre à ça

    La plus belle fois qu’on m’a dit "je t’aime"
    C’était un mec qui me l’a dit.
    La plus belle fois qu’on m’a dit "je t’aime"
    C’était un mec qui me l’a dit.

    Pendant qu’il me regardait
    Ca flanchait dans mes yeux
    Et plus il me regardait
    Plus mon pouls sonnait creux
    Le coeur comme un marteau
    La tête comme un pourquoi
    J’étais mal dans ma peau
    Pourtant, il y avait pas de quoi
    Pourtant il m’a pas fait du plat
    Comme un mec avec une nana
    J’ai fait celui qui veut rien entendre
    J’ai fait celui qui veut pas comprendre
    Et j’ai bredouillé quelques mots
    Des trucs qui sonnaient un peu faux
    Du style moi aussi je t’aime bien
    Tout le monde ici, tous les copains
    J’me suis senti con ce jour-là
    De pas être comme lui, d’être comme moi

    La plus belle fois qu’on m’a dit "je t’aime"
    C’était un mec qui me l’a dit.
    La plus belle fois qu’on m’a dit "je t’aime"
    C’était un mec qui me l’a dit

    Il a sourit tout bas
    Juste avant de partir
    On avait lui et moi
    Plus grand chose à se dire
    On s’est revu un jour
    On s’est rien dit du tout
    A chacun son amour
    C’est pas le mien, voilà tout.
    Aimer les filles ou les garçons
    Aimer, c’est aimer de toute façon
    Mais...

    La plus belle fois qu’on m’a dit "je t’aime"
    C’était un mec qui me l’a dit.
    La plus belle fois qu’on m’a dit "je t’aime"
    C’était un mec qui me l’a dit

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  •  Paroles et musique: Félix Leclerc

    Pour supporter le difficile
    Et l'inutile
    Y a le tour de l'île
    Quarante-deux milles
    De choses tranquilles
    Pour oublier grande blessure
    Dessous l'armure
    Été, hiver,
    Y a le tour de l'île
    L'Île d'Orléans

    L'Île c'est comme Chartres
    C'est haut et propre
    Avec des nefs
    Avec des arcs, des corridors
    Et des falaises
    En février la neige est rose
    Comme chair de femme
    Et en juillet le fleuve est tiède
    Sur les battures

    Au mois de mai, à marée basse
    Voilà les oies
    Depuis des siècles
    Au mois de juin
    Parties les oies
    Mais nous les gens
    Les descendants de La Rochelle
    Présents tout le temps
    Surtout l'hiver
    Comme les arbres

    Mais c'est pas vrai
    Ben oui c'est vrai
    Écoute encore

    Maisons de bois
    Maisons de pierre
    Clochers pointus
    Et dans les fonds des pâturages
    De silence
    Des enfants blonds nourris d'azur
    Comme les anges
    Jouent à la guerre
    Imaginaire, imaginons

    L'Île d'Orléans un dépotoir
    Un cimetière
    Parcs à vidanges, boîte à déchets
    U.S. parkings
    On veut la mettre en mini-jupe
    And speak English
    Faire ça à elle, l'Île d'Orléans
    Notre fleur de lys

    Mais c'est pas vrai
    Ben oui c'est vrai
    Raconte encore

    Sous un nuage près d'un cours d'eau
    C'est un berceau
    Et un grand-père
    Au regard bleu
    Qui monte la garde
    Il sait pas trop ce qu'on dit
    Dans les capitales
    L'oeil vers le golfe ou Montréal
    Guette le signal

    Pour célébrer l'indépendance
    Quand on y pense
    C'est-y en France
    C'est comme en France
    Le tour de l'île
    Quarante-deux milles
    Comme des vagues les montagnes
    Les fruits sont mûrs
    Dans les vergers
    De mon pays

    Ça signifie
    L'heure est venue
    Si t'as compris


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  • Je veux dédier ce poème
    A toutes les femmes qu'on aime
    Pendant quelques instants secrets
    A celles qu'on connait à peine
    Qu'un destin différent entraîne
    Et qu'on ne retrouve jamais
    A celle qu'on voit apparaître
    Une seconde à sa fenêtre
    Et qui, preste, s'évanouit
    Mais dont la svelte silhouette
    Est si gracieuse et fluette
    Qu'on en demeure épanoui
    A la compagne de voyage
    Dont les yeux, charmant paysage
    Font paraître court le chemin
    Qu'on est seul, peut-être, à comprendre
    Et qu'on laisse pourtant descendre
    Sans avoir effleuré sa main
    A la fine et souple valseuse
    Qui vous sembla triste et nerveuse
    Par une nuit de carnaval
    Qui voulu rester inconnue
    Et qui n'est jamais revenue
    Tournoyer dans un autre bal
    A celles qui sont déjà prises
    Et qui, vivant des heures grises
    Près d'un être trop différent
    Vous ont, inutile folie,
    Laissé voir la mélancolie
    D'un avenir désespérant
    Chères images aperçues
    Espérances d'un jour déçues
    Vous serez dans l'oubli demain
    Pour peu que le bonheur survienne
    Il est rare qu'on se souvienne
    Des épisodes du chemin
    Mais si l'on a manqué sa vie
    On songe avec un peu d'envie
    A tous ces bonheurs entrevus
    Aux baisers qu'on n'osa pas prendre
    Aux c?urs qui doivent vous attendre
    Aux yeux qu'on n'a jamais revus
    Alors, aux soirs de lassitude
    Tout en peuplant sa solitude
    Des fantômes du souvenir
    On pleure les lêvres absentes
    De toutes ces belles passantes
    Que l'on n'a pas su retenir
                                                (poème de Antoine POL) chanté par Brassens

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  • La marine

    On les r'trouve en raccourci
    Dans nos p'tits amours d'un jour
    Toutes les joies, tous les soucis
    Des amours qui durent toujours

    C'est là l'sort de la marine
    Et de toutes nos p'tites chéries
    On accoste. Vite ! un bec
    Pour nos baisers, l'corps avec

    Et les joies et les bouderies
    Les fâcheries, les bons retours
    Il y a tout, en raccourci
    Des grandes amours dans nos p'tits

    On a ri, on s'est baisés
    Sur les neunoeils, les nénés
    Dans les ch'veux à plein bécots
    Pondus comme des oeufs tout chauds

    Tout c'qu'on fait dans un seul jour!
    Et comme on allonge le temps!
    Plus d'trois fois, dans un seul jour
    Content, pas content, content

    Y a dans la chambre une odeur
    D'amour tendre et de goudron
    Ça vous met la joie au coeur
    La peine aussi, et c'est bon

    On n'est pas là pour causer
    Mais on pense, même dans l'amour
    On pense que d'main il fera jour
    Et qu'c'est une calamité

    C'est là l'sort de la marine
    Et de toutes nos p'tites chéries
    On s'accoste. Mais on devine
    Qu'ça n'sera pas le paradis

    On aura beau s'dépêcher
    Faire, bon Dieu ! la pige au temps
    Et l'bourrer de tous nos péchés
    Ça n'sera pas ça ; et pourtant

    Toutes les joies, tous les soucis
    Des amours qui durent toujours !
    On les r'trouve en raccourci
    Dans nos p'tits amours d'un jour
     
         Fort Paul                                   Georges brassens

     


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  • Ballade des dames du temps jadis

    Dites-moi où, n'en quel pays,
    Est Flora la belle Romaine,
    Archipiades, ni Thais,
    Qui fut sa cousine germaine,
    Écho parlant quand bruit on mène
    Dessus rivière ou sus étang,
    Qui beauté eut trop plus qu'humaine.
    Mais où sont les neiges d'antan ?

    Où est la très sage Hélois,
    Pour qui châtré fut et puis moine
    Pierre Esbaillart à Saint Denis ?
    Pour son amour eut cette essoyne.
    Semblablement où est la reine
    Qui commanda que Buridan
    Fut jeté en un sac en Seine ?
    Mais où sont les neiges d'antan ?

    La reine Blanche comme lys
    Qui chantait à voix de sirène,
    Berthe au grand pied, Bietris, Alis,
    Haremburgis qui tint le Maine,
    Et Jeanne la bonne Lorraine
    Qu'Anglais brulèrent à Rouen ;
    Où sont-ils, où, Vierge souv'raine ?
    Mais où sont les neiges d'antan ?

                             François Villon - chanté par Brassens


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