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Par francesco le 31 Mai 2019 à 00:32
jean-jacques goldman la vie par procuration paroles
Elle met du vieux pain sur son balcon
Pour attirer les moineaux les pigeons
Elle vit sa vie par procuration
Devant son poste de télévisionLever sans réveil, avec le soleil
Sans bruit, sans angoisse, la journée se passe
Repasser, poussière, y a toujours à faire
Repas solitaire, en point de repèreLa maison si nette, qu'elle en est suspecte
Comme tous ces endroits où l'on ne vit pas
Les êtres ont cédé, perdu la bagarre
Les choses ont gagné, c'est leur territoireLe temps qui nous casse, ne la change pas
Les vivants se fanent, mais les ombres pas
Tout va, tout fonctionne, sans but sans pourquoi
D'hiver en automne, ni fièvre ni froidElle met du vieux pain sur son balcon
Pour attirer les moineaux les pigeons
Elle vit sa vie par procuration
Devant son poste de télévision
Elle apprend dans la presse à scandale
La vie des autres qui s'étale
Mais finalement de moins pire en banal
Elle finira par trouver ça normalElle met du vieux pain sur son balcon
Pour attirer les moineaux les pigeonsDes crèmes et des bains qui font la peau douce
Mais ça fait bien loin que personne ne la touche
Des mois des années sans personne à aimer
Et jour après jour l'oubli de l'amourSes rêves et désirs si sages, et possibles
Sans cri, sans délires sans inadmissible
Sur dix ou vingt pages de photos banales
Bilan sans mystères d'années sans lumièreElle met du vieux pain sur son balcon
Pour attirer les moineaux les pigeons
Elle vit sa vie par procuration
Devant son poste de télévision
Elle apprend dans la presse à scandale
La vie des autres qui s'étale
Mais finalement de moins pire en banal
Elle finira par trouver ça normal
Elle met du vieux pain sur son balcon
Pour attirer les moineaux les pigeonsElle apprend dans la presse à scandale
La vie des autres qui s'étale
Mais finalement de moins pire en banal
Elle finira par trouver ça normal
Elle met du vieux pain sur son balcon
Pour attirer les moineaux les pigeons
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Par francesco le 15 Avril 2019 à 00:10
Bernard DIMEY (poème)
Tu viens c’t’ après-midi à la crucifixion ?
T’as qu’à v’nir avec moi, ça t’chang’ra les idées !
Ta bergère est pas là, profit’de l’occasion
Moi j’ai prév’nu Lévy que j ’prenais ma journée
J’y ai dit « j’veux voir ça, et pis j’ai mes raisons ! »
Il a pas pu r’fuser vu qu’il y va, cézigue !
Ça va ram ’ner du monde et marquer la saison
C’ t’affair’là, tu vas voir, mais le truc qui m’intrigue
C’est qu’sur les trois clients qu’ils vont foutre au séchoir
Y en a deux, paraît-il, qu’on a dû bien connaître
Ils nous ont fait marron sur un coup d’marché noir
On ira les r’garder, ça les amus’ra p’t’êtreQuand on avait l’tuyau pour les surplus romains
J’avais tout préparé, tout mâché la besogne,
On était cinq su’l’coup, vraiment du cousu-main !
Quand ils nous ont doublé, on a passé la pogne
Mais j’dois dire qu’aujourd’hui, je vais bien rigoler
Comm’quoî, mon vieux cochon, y a tout d’même un’justice
Comm’disait mon vieux père : « Faut pas tuer ni voler à moins
D’être certain que le coup réussisse ! »Le troisième, il paraît qu’il marche à la gamberge
Il jacte à droite à gauche, on l’a vu v’nir de loin
Il est pas vieux du tout, il n’a pas trente-cinq berges
On n’sait pas bien qui c’est, c’est pas un gars du coin
C’est un genr’de r’bouteux, il guérit les malades
Ça fait trois ans, guèr’plus, qu’il est sur le trimard
N’empêch’que le Pilate et ses p’tits camarades
L’ont prié d’obéir et d’arrêter son char
Comm’disait mon vieux père : « La poisse, elle vient tout’seule
Mais plus tu veux jacter, plus qu’ell’vient rapid’ment
C’est un’bell’qualité d’savoir fermer sa gueule »
Mon père, pour un ivrogne, il n’manquait pas d’jug’ment !D’ailleurs, en fait d’jug’ment, c’est par là qu’ça commence
Si tu veux v’nir, tu viens… Moi j’veux pas m foutr’en r’tard
Tu viens pas… Moi j’m’en vais… J’te dirai c’que j’en pense !
J’pass’rai pour l’apéro, à sept heures, au plus tard.II
Ça y est, me v’la r’venu, j’en ai les jamb’coupées
J’ai vu assez d’salauds pour le restant d’mes jours
Et c’est l’genr’d’histoir’ qui s’ra vite étouffée
T’en entendras causer, crois-moi, pis mêm’les sourdsD’abord le tribunal, une vraie rigolade !
Les carott’ étaient cuites, archi-cuites au début
Le Pilate s’en foutait, mais les p’tits camarades
Ça gueulait maximum, aussi fort qu’ils ont pu
Le mec, il était là, il a pas dit grand-chose
Et pis j’étais trop loin ; j’ai pas bien entendu
Tout l’mond’braillaît là-d’dans, mais pour plaider sa cause
Y a personn’qu’à moufté… Ni l’avocat non plus…
D’ailleurs, y en n’avait pas ! C’était la mascarade !
Et j’suis sûr que le gars il est blanc comm’l’agneau
Tu peux dir’que l’Pîlate et ses p’tits camarades
Ça fait avec nous autres un’bell’band’de salauds
On a beau êtr’voyou, viv’comm’des malhonnêtes
Y a tout d’mêm’des machins qui vous fout’le bourdon…
Tout était combiné, mêm’Ja croix qu’était prête
Et quand on vous y colle on sait qu’c’est pour de bon…
Et pis la croix maint’nant c’est toi qui t’la coltines
C’est nouveau, j’te préviens, si ça t’arrive un jour
Tout seul et ça su’l’dos jusqu’en haut d’la colline.
Il s’est juste arrêté pour faire un p’tit discours,
Il s’trouvait juste en face d’un ramassis d’bonn’femmes
Qui chialaient comm’des veaux, faut dir’qu’y avait d’quoi,
Il leur a dit comm’ça « pour le salut d’vos âmes
il vaudrait mieux pleurer sur vous-mêmes que sur moi ! »Sa vieille elle était là, la pauv’mémère, tout’seule
Y aurait pas eu un mec pour y donner la main,
Surtout quand son fiston il s’est cassé la gueule !
Trois fois d’suite sous les coups d’ces enfoirés d’romains !
Moi, ça m’a foutu l’noir, pourtant j’suis pas sensible
Ça m’a tout barbouillé, j’en suis cœur sur carreau !
Faut dir’que l’populo c’est vraiment des horribles
Ils sont pour la plupart plus fumiers qu’les bourreaux…Bref, je n’suis pas r’venu pour gâcher la soirée…
Ils l’ont cloué là-d’ssus et tout l’monde est parti…
Moi j’en suis lessivé, tu parles d’une journée…
Et tout l’monde est pareil… et pis c’est pas finiLes deux autres ? Ah ben oui, pardonn’moi si j’t’excuse
Hé ben j’les ai pas vus, j’y ai mêm’plus pensé !
Ils sont toujours là-haut, vas-y si ça t’amuse
Pour moi ça va comm’ça, j’en ai vu bien assez !
Paulo, tu m’connais bien, tu sais qu’les innocents
Je m’en fous complèt’ment, seul’ment pour le quart d’heure
Je dois dir’que c’que j’ai vu, ça m’a tourné les sangs
Un mot que j’dis jamais, Paulo…, ça m’a fait peur !
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Par francesco le 7 Avril 2019 à 18:09
Georges Brassens
(Texte posthume - Musique de Jean Bertola)
Je ne suis pas du tout l’Antéchrist de service,
J’ai même pour Jésus et pour son sacrifice
Un brin d’admiration, soit dit sans ironie.
Car ce n’est sûrement pas une sinécure,
Non, que de se laisser cracher à la figure
Par la canaille et la racaille réunies.
Bien sûr, il est normal que la foule révère
Ce héros qui jadis partit pour aller faire
L’alpiniste avant l’heure en haut du Golgotha,
En portant sur l’épaule une croix accablante,
En méprisant l’insulte et le remonte-pente,
Et sans aucun bravo qui le réconfortât!
Bien sûr, autour du front, la couronne d’épines,
L’éponge trempée dans Dieu sait quelle bibine,
Et les clous enfoncés dans les pieds et les mains,
C’est très inconfortable et ça vous tarabuste,
Même si l’on est brave et si l’on est robuste,
Et si le paradis est au bout du chemin.
Bien sûr, mais il devait défendre son prestige,
Car il était le fils du ciel, l’enfant prodige,
Il était le Messie et ne l’ignorait pas.
Entre son père et lui, c’était l’accord tacite :
Tu montes sur la croix et je te ressuscite!
On meurt de confiance avec un tel papa.
Il a donné sa vie sans doute mais son zèle
Avait une portée quasi universelle
Qui rendait le supplice un peu moins douloureux.
Il savait que, dans chaque église, il serait tête
D’affiche et qu’il aurait son portrait en vedette,
Entouré des élus, des saints, des bienheureux.
En se sacrifiant, il sauvait tous les hommes.
Du moins le croyait-il! Au point où nous en sommes,
On peut considérer qu’il s’est fichu dedans.
Le jeu, si j’ose dire, en valait la chandelle.
Bon nombre de chrétiens et même d’infidèles,
Pour un but aussi noble, en feraient tout autant.
Cela dit je ne suis pas l’Antéchrist de service.
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Par francesco le 24 Mars 2019 à 08:58
Si dieu existe Claude Dubois
Personne,
Il n'y a plus personne.
Mon âme qui s'affole,
En prenant son envol,
Me laisse inanimé.Personne,Personne,
J'ai besoin, j'ai personne.
Mon être dégringole,
Tous mes sens m'abandonnent.
Je n'sais pas si j'ai peur.Je regarde d'en haut,
Le corps de mon esprit.
Nos visages à l'envers,
Tout petit, tout petit.Si Dieu existe,
Et qu'il t'aime,
Comme tu aimes
Les oiseaux.
Comme un fou, comme un ange.Tu peux marcher
Enfin sur les étoiles,
Aspiré.
Comme un fou, comme un ange.Personne,
Il n'y a plus personne.
Mon âme qui s'affole,
En prenant son envol,Me laisse inanimé.Personne,
J'ai besoin, j'ai personne.
Mon être dégringole.
Tous mes sens m'abandonnent.
Je n'sais pas si j'ai peur.Tu regardes d'en haut,
Le corps de ton Esprit.
Nos visages à l'envers,
Tout petit, tout petit.Si Dieu existe,
Et qu'il t'aime,
Comme tu aimes
Les oiseaux.
Comme un fou, comme un ange.Tu peux marcher
Enfin sur les étoiles,
Aspiré.
Comme un fou, comme un ange.Personne...
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Par francesco le 9 Mars 2019 à 21:49
Daniel Balavoine
Qui ose dire qu'il peut m'apprendre les sentiments
Ou me montrer ce qu'il faut faire pour être grand
Qui peut changer ce que je porte dans mon sang
Qui a le droit de m'interdire d'être vivant
De quel côté se trouvent les bons ou les méchants
Leurs évangiles ont fait de moi un non croyant
La vie ne m'apprend rien
Je voulais juste un peu parler, choisir un train
La vie ne m'apprend rien
J'aimerais tellement m'accrocher, prendre un chemin
Prendre un cheminMais je n'peux pas, je n'sais pas
Et je reste planté là
Les lois ne font plus les hommes
Mais quelques hommes font la loi
Et je n'peux pas, je n'sais pas
Et je reste planté làA ceux qui croient que mon argent endort ma tête
Je dis qu'il ne suffit pas d'être pauvre pour être honnête
Ils croient peut-être que la liberté s'achète
Que reste-t-il des idéaux sous la mitraille
Quand les prêcheurs sont à l'abri de la bataille
La vie des morts n'est plus sauvée par des médaillesLa vie ne m'apprend rien
Je voulais juste un peu parler, choisir un train
La vie ne m'apprend rien
J'aimerais tellement m'accrocher, prendre un chemin
Prendre un chemin
Mais je n'peux pas, je n'sais pas
Et je reste planté là
Les lois ne font plus les hommes
Mais quelques hommes font la loi
Et je n'peux pas, je n'sais pas
Et je reste planté là
Je n'peux pas, je n'sais pas
Et je reste planté là
Les lois ne font plus les hommes
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