•                 Henri Tachan

    Belles familles que j'entends
    Dire qu'il faut mettre vos enfants
    Dans des collèges religieux
    Pour qu'ils travaillent beaucoup mieux

    Regardez-moi là, bien en face,
    Moi le rescapé de ces rapaces,
    Moi qui plus de trente ans après
    Bouffe et rebouffe du curé!

    J'ai pas vécu...
    J'ai pas vécu!

    Quand nous étions à la chapelle,
    Si la musique me semblait belle,
    Je trouvais leurs paroles d'évangile
    Architotalement débiles

    A sept heures trente chaque matin
    C'était la messe et j'avais faim,
    Chaque matin dans les vitraux
    J'voyais des chocolats biens chauds!

    J'ai pas vécu...
    J'ai pas vécu!

    Toutes les nuits dans le dortoir,
    Les mains sur les draps dans le noir
    J'agitais des pensées vénales
    Guetté par l'abbé-la-pédale

    Le mystère de l'incarnation
    Ma faisait gonfler le pantalon:
    Faut dire que la Vierge Marie
    Fut la seule femme que je vis!

    J'ai pas vécu...
    J'ai pas vécu!

    Il y avait bien mad'moiselle Bure,
    L'Alsace au milieu de la figure,
    La règle en fer que je te cogne
    Et que je te jouis sur les pognes

    Pardon, j'oubliais l'infirmière,
    Pauvrette au regard de travers,
    Dans ma cuisse j'ai planté une lame
    Rien que pour sentir des doigts de femme

    J'ai pas vécu...
    J'ai pas vécu!

    Lorsque tu sors de cet endroit
    Vois-tu tu marches beaucoup moins droit,
    Pitié pour les petits bossus
    De votre religion d'mon cul!

    A la première jupe entrevue
    Je titube comme si j'ai bu
    C'est vrai que les jupons, c'est normal,
    Tous ces curés les portaient mal!

    J'ai pas vécu...
    J'ai pas vécu!

    Et aujourd'hui que je suis grand
    J'ai tant à rattraper, j'ai tant
    Manqué de tendresse et de femmes,
    Tant pris de bleus, de coups à l'âme,

    Qu'à quarante et quelques années,
    J'ai comme l'impression que j'suis pas né,
    Qu'on a saccagé mes quinze ans,
    J'ai comme l'impression simplement...

    Q'j'ai pas vécu...
    J'ai pas vécu!


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  •                                  - Léo Ferré -

    La vie est une scène
    Je fais mon cinéma
    Je dis que tout baigne même quand ça ne va pas
    Il m'arrive même de pleurer dans mes bras
    Tard dans la nuit pour que personne me voit
    Non, ce n'est pas facile de vivre avec soi
    De faire ce que les autres attendent de toi
    De dire 'ça va' toujours quand ça va toujours pas
    De traîner ta peine et traîner ta joie

    La vie est une scène alors je fais le spectacle
    Je dis que tout baigne malgré les obstacles
    Maman me disait : 'vides pas trop ton sac, petit, ne pas pleurer c'est faire preuve de tact'

    Alors on sourit pour ne plus être triste
    On peut se déguiser
    On est tous des artistes
    Alors on sourit pour ne plus être triste
    On peut se déguiser
    C'est la vie d'artiste

    Faut prendre soin des gens qui sourient trop souvent
    Ils cachent souvent une tristesse dedans
    Moi, je ferme le rideau comme on ferme les paupières
    Pour que personne ne voit ce qui se cache derrière

    J'ai appris à passer du clown au gangsta
    A filtrer mes pensées comme une photo insta
    Pourtant maman me disait : 'sois toi-même petit car tu sais, tous les autres sont déjà pris'

    Alors on sourit pour ne plus être triste
    On peut se déguiser
    On est tous des artistes
    Alors on sourit pour ne plus être triste
    On peut se déguiser
    C'est la vie d'artiste

    La vie est une scène qu'on improvise
    On apprend à danser sous la pluie
    A maquiller nos vies et on en sourit

    Alors on sourit pour ne plus être triste
    On peut se déguiser
    On est tous des artistes
    Alors on sourit pour ne plus être triste
    On peut se déguiser
    C'est la vie d'artiste

    La vie est une scène qu'on improvise
    On apprend à danser sous la pluie
    On en sourit

    On est tous des artistes
    Tous des artistes
    Un peu tristes
    Un peu tristes, ouais
    On est tous des artistes
    Un peu tristes


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  •                     Georges Brassens

    Elle est à toi cette chanson
    Toi l'Auvergnat qui sans façon
    M'as donné quatre bouts de bois
    Quand dans ma vie il faisait froid
    Toi qui m'as donné du feu quand
    Les croquantes et les croquants
    Tous les gens bien intentionnés
    M'avaient fermé la porte au nez
    Ce n'était rien qu'un feu de bois
    Mais il m'avait chauffé le corps
    Et dans mon âme il brûle encore
    A la manièr' d'un feu de joie.

    Toi l'auvergnat quand tu mourras
    Quand le croqu'mort t'emportera
    Qu'il te conduise à travers ciel
    Au père éternel.

    Elle est à toi cette chanson
    Toi l'hôtesse qui sans façon
    M'as donné quatre bouts de pain
    Quand dans ma vie il faisait faim
    Toi qui m'ouvris ta huche quand
    Les croquantes et les croquants
    Tous les gens bien intentionnés
    S'amusaient a me voir jeûner
    Ce n'était rien qu'un peu de pain
    Mais il m'avait chauffé le corps
    Et dans mon âme il brûle encore
    A la manièr' d'un grand festin.

    Toi l'hôtesse quand tu mourras
    Quand le croqu'mort t'emportera
    Qu'il te conduise à travers ciel
    Au père éternel.

    Elle est à toi cette chanson
    Toi l'étranger qui sans façon
    D'un air malheureux m'as souri
    Lorsque les gendarmes m'ont pris
    Toi qui n'as pas applaudi quand
    Les croquantes et les croquants
    Tous les gens bien intentionnés
    Riaient de me voir emmener
    Ce n'était rien qu'un peu de miel
    Mais il m'avait chauffé le corps
    Et dans mon âme il brûle encore
    A la manièr' d'un grand soleil.

    Toi l'étranger quand tu mourras
    Quand le croqu'mort t'emportera
    Qu'il te conduise à travers ciel
    Au père éternel.


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  •                                      Henri Salvador

    Il a plu
    Il y a de l'eau
    Qui tombe dans les rues
    Le long du ruisseau

    Je suis soûl
    J'ai rien dans la tête
    Je suis mou
    Comme je suis bête

    Les pavés sont des fleurs jaunes, des rouges
    J'en cueille un bouquet pour vous
    La terre s'agite, je la sens qui bouge
    Ça y est je m'envole... Lâchez tout

    Je suis bien
    Je suis couché dans le ciel
    Y a que des chiens
    Et des poubelles

    Les chiens puent
    Les poubelles me lèchent
    Avec leur langue rêche
    Dans les rues

                                            Paroles: Boris Vian


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  •                                                     Edith Piaf

    Seul...
    Dans le désert et brûlé par le soleil
    De Jérusalem, de Jérusalem
    Seul...
    Un homme en blanc au loin assiste au réveil
    De Jérusalem, de Jérusalem

    Dans Ses yeux, il y a bonté du monde
    Dans Son coeur, il y a tout l'amour du monde
    Dans Ses mains, il y a la magie du monde
    Tout l'univers est là grâce à Lui dans ce désert

    Et l'Homme seul
    Transfiguré, va, guidé par l'oiseau blanc
    Vers Jérusalem, vers Jérusalem
    Là...
    Il marche parmi les soldats et les gens
    De Jérusalem, de Jérusalem

    Dans les yeux, il y a la misère du monde
    Dans les coeurs, il y a la douleur du monde
    Dans leurs mains, il y a la colère du monde
    Mais l'Homme en blanc sourit,
    le regard posé sur eux.

    Le tambour bat
    Pour annoncer que s'accomplit le destin
    De Jérusalem, de Jérusalem
    Car...
    Un homme est tombé sur les pierres du chemin
    De Jérusalem, de Jérusalem

    Dans Ses yeux, il y a le pardon du monde
    De Son coeur, se répand tout l'amour du monde
    De Ses mains, a surgi la Lumière du monde
    C'est un soleil nouveau qui renaît dans le soleil...

    De Jérusalem...
    De Jérusalem...

      Paroles: M. Chabrier, musique: Jo Moutet, enr. 24 novembre 1960


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