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Par francesco le 14 Février 2019 à 00:05
La petite
Marguerite
Est tombé',
Singulière,
Du bréviaire
De l'abbé.Trois pétales
De scandale
Sur l'autel,
Indiscrète
Pâquerette,
D'où vient-ell' ?Dans l'enceinte
Sacro-sainte,
Quel émoi !
Quelle affaire,
Oui, ma chère,
Croyez-moi !La frivole
Fleur qui vole,
Arrive en
Contrebande
Des plat's-bandes
Du couvent.Notre Père
Qui, j'espère,
Etes aux cieux,
N'ayez cure
Des murmures
Malicieux.La légère
Fleur, peuchère !
Ne vient pas
De nonnettes,
De cornettes
En sabbat.Sachez, diantre !
Qu'un jour, entre
Deux avé,
Sur la pierre
D'un calvaire
Il l'a trouvé'.Et l'a mise,
Chose admise
Par le ciel,
Sans ambages,
Dans les pages
Du missel.Que ces messes
Basses cessent,
Je vous en prie.
Non, le prête
N'est pas traître
A Marie.Que personne
Ne soupçonne,Puis jamais,
La petite
Marguerite,
Ah ! ça mais...
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Par francesco le 29 Janvier 2019 à 23:40
Henri Tachan
Voilà qu'en ouvrant les yeux, J'me rends compte, crénom de Dieu, Qu'j'avais la Foi mais la mauvaise, Le dieu qui m'l'a refilée Nichait pas dans l'bénitier, Ni sur la Croix ni dans l'ascèse: C'était un p'tit dieu cornu, Le poil noir, le pied fourchu Et les quinquets couleur de braise... Ah! la bell'e foi, ma fois, la bell'e foi, la mauvaise, Ah! ma mauvaise foi vaut bien tout'es vos fadaises! L'curé qui m'a baptisé, Ah ! si j'avais pu lui parler, Lui fair'e, j'sais pas, un bras d'honneur! En gueulant: "pour ma tétée, J'veux plus du bib'ron de lait, R'filez moi un téton d'bonn'e sœur! Un gros téton bien dodu Pour que je m'entraîn'e dessus En attendant des jours meilleurs!" Ah! la bell'e foi, ma fois, la bell'e foi, la mauvaise, Ah! ma mauvaise foi vaut bien tout'es vos foutaises! A ma première confession, Quand l'refoulé en jupons M'a susurré derrièr'e la grille: " Dit'es moi vos vilain'es pensées, Tous vos gestes impurs et Vos moindres péchés, peccadilles! " J'répondis au pèr'e Machin: " Caus'e toujours, moi j'y peux rien Si vos anges ont des gueul'es de filles!" Ah! la bell'e foi, ma fois, la bell'e foi, la mauvaise, Ah! ma mauvaise foi vaut bien tous vos diocèses! "En joue ! Gauche! droit'e! demi-tour!" Gueulait le con dans la cour A not're troupeau de militaires, Moi j'm'asseois bien au mitan, Sous le nez de l'adjudant Qui devient rouge, qui devient vert, Et j'lui dis chrétiennement: "Jésus était non-violent, C'était marqué dans mon bréviaire!" Ah! la bell'e foi, ma fois, la bell'e foi, la mauvaise, Ah! ma mauvaise foi vaut bien vos "Marseillaise"! Le jour du jug'ment dernier, Je f'rai mon dernier pied-d'nez Quand on me portera en glaise: Devant le cur'ton de malheur, Le bedeau, les enfants d'chœur Et les p'tites ailes de saint'e Thérèse, J'raidirai mon goupillon: Pourront pas fermer l'caisson! Et je partirai à l'anglaise Ah! la bell'e foi, ma fois, la bell'e foi, la mauvaise, Ah! ma mauvaise foi vaut bien vos Pèr'e Lachaise!
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Par francesco le 21 Janvier 2019 à 10:18
Pierre Tisserand/L'apocalypse
Il y avait sur le chemin
Une espèce de parchemin
De Saragosse
Donnant pour les jours à venir
Ce qui s'appelle un avenir
De sale gosse
Qui par le feu ou le couteau
Allait nous arriver bientôt
C'est à la veille
Et ça fera plus de boucan
Que dans la tripe d'un volcan
Qui se réveille
Ce jour-là, pas besoin d'observer les nues
Pour annoncer qu'elle est venue
Venue la fin des temps modernes
Avec le retour aux cavernes
Qu'elle est venue, la grande éclipse,
L'apocalypse
Quand les pauvres bien décidés
À ne plus être la proie des
Chasseurs de prime
Se fâcheront légalement,
Quel que soit le Prince Charmant
Qui les opprime
Mais que soldats et capucins
Par le tambour ou le tocsin
Et l'arbitraire
S'en viendront leur tanner la peau
Quitte à décimer le troupeau
Pour se distraire,
Ce jour-là, pas besoin d'observer les nues
Pour annoncer qu'elle est venue
Venue la fin des temps modernes
Avec le retour aux cavernes
Qu'elle est venue, la grande éclipse,
L'apocalypse
Quand les grands arbres vigoureux
Auront chassé les amoureux
Des beaux dimanches
Pour redonner les fruits perdus
Des hommes qui seront pendus
Aux basses branches
Et que l'enfant prophétisé
Sera cette fois baptisé
Dans la chaux vive
Dernier né d'une humanité
Qui n'aura jamais su rester
Sur le qui-vive,
Ce jour-là, pas besoin d'observer les nues
Pour annoncer qu'elle est venue
Venue la fin des temps modernes
Avec le retour aux cavernes
Qu'elle est venue, la grande éclipse,
L'apocalypse
Si cette chanson foutre dieu
M'englue comme font les adieux
Aux murs des gares,
C'est que la mort, comme la foi,
Ça vous arrive quelquefois
Sans crier gare
L'apocalypse
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Par francesco le 18 Janvier 2019 à 23:19
MAURICE FANON
A LA JÉSUS
Avec ses cheveux à la Jésus
Avec ses yeux d'ange déchu
Avec ses mains de pharisienne
Avec son sourire de chrétienne
Elle avait l'air en marchant dans ma rue
De chercher sur la terre le paradis perduEt c'est pour ça quand elle m'a dit
Un peu beaucoup à la folie
Et c'est pour ça que je l'ai crue
Un peu beaucoup à la folie
Avec ses cheveux à la Jésus
Avec ses yeux d'ange déchu
Avec ses mains de pharisienne
Avec son sourire de chrétienne
Elle avait l'air devant Monsieur le Maire
D'avoir trouvé sur terre le paradis perdu
Et c'est pour ça quand elle m'a dit C'est pour la vie, c'est pour la vie
Et c'est pour ça que je l'ai crue
C'est pour la vie, c'est pour la vie
Avec ses cheveux à la Jésus
Avec ses yeux d'ange déchu
Avec ses mains de pharisienne
Avec son sourire de chrétienne
Elle avait l'air quand je rentrais le soir
De ne jamais me voir quand je lui disais bonsoir
Et c'est pour ça quand elle m'a dit
Que j'avais vieilli, que j'avais vieilli
Et c'est pour ça que je l'ai crue
Et j'ai vieilli, et j'ai vieilli
Avec ses cheveux à la Jésus
Avec ses yeux d'ange déchu
Avec ses mains de pharisienne
Avec son sourire de chrétienne
Elle avait l'air quand elle l'a rencontré
D'avoir enfin trouvé son paradis perdu
Et c'est pour ça quand elle m'a dit
Que c'était fini, que c'était fini
Et c'est pour ça que je l'ai crue
Et je suis parti, et je suis parti, et je suis parti, et je suis parti....
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Par francesco le 24 Décembre 2018 à 00:07
Georges Brassens
LE GRAND PAN
Du temps que régnait le Grand Pan,
Les dieux protégeaient les ivrognes
Des tas de génies titubants
Au nez rouge, à la rouge trogne.
Dès qu'un homme vidait les cruchons,
Qu'un sac à vin faisait carousse
Ils venaient en bande à ses trousses
Compter les bouchons.
La plus humble piquette était alors bénie,
Distillée par Noé, Silène, et compagnie.
Le vin donnait un lustre au pire des minus,
Et le moindre pochard avait tout de Bacchus.
Mais en se touchant le crâne, en criant " J'ai trouvé "
La bande au professeur Nimbus est arrivée
Qui s'est mise à frapper les cieux d'alignement,
Chasser les Dieux du Firmament.
Aujourd'hui ça et là, les gens boivent encore,
Et le feu du nectar fait toujours luire les trognes.
Mais les dieux ne répondent plus pour les ivrognes.
Bacchus est alcoolique, et le grand Pan est mort.Quand deux imbéciles heureux
S'amusaient à des bagatelles,
Un tas de génies amoureux
Venaient leur tenir la chandelle.
Du fin fond des Champs Elysées
Dès qu'ils entendaient un " Je t'aime ",
Ils accouraient à l'instant même
Compter les baisers.
La plus humble amourette
Était alors bénie
Sacrée par Aphrodite, Éros, et compagnie.
L'amour donnait un lustre au pire des minus,
Et la moindre amoureuse avait tout de Vénus.
Aujourd'hui ça et là, les cœurs battent encore,
Et la règle du jeu de l'amour est la même.
Mais les dieux ne répondent plus de ceux qui s'aiment.
Vénus s'est faite femme, et le grand Pan est mort.Et quand fatale sonnait l'heure
De prendre un linceul pour costume
Un tas de génies l'œil en pleurs
Vous offraient des honneurs posthumes.
Et pour aller au céleste empire,
Dans leur barque ils venaient vous prendre.
C'était presque un plaisir de rendre
Le dernier soupir.
La plus humble dépouille était alors bénie,
Embarquée par Caron, Pluton et compagnie.
Au pire des minus, l'âme était accordée,
Et le moindre mortel avait l'éternité.
Aujourd'hui ça et là, les gens passent encore,
Mais la tombe est hélas la dernière demeure
Les dieux ne répondent plus de ceux qui meurent.
La mort est naturelle, et le grand Pan est mort.Et l'un des dernier dieux, l'un des derniers suprêmes,
Ne doit plus se sentir tellement bien lui-même
Un beau jour on va voir le Christ
Descendre du calvaire en disant dans sa lippe
" Merde je ne joue plus pour tous ces pauvres types.
J'ai bien peur que la fin du monde soit bien triste.
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