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Par francesco le 15 Avril 2020 à 00:40
Claude Nougaro
Dans une ferme du Poitou
Un coq aimait une pendule
Tous les goûts sont dans la nature...
D'ailleurs ce coq avait bon goût
Car la pendule était fort belle
Et son tictac si doux si doux
Que le temps ne pensait surtout
Qu'à passer son temps auprès d'elle
Dans une ferme du Poitou
Un coq aimait une pendule
De l'aube jusqu'au crépuscule
Et même la nuit comme un hibou
L'amour le rendant coqtambule
Des cocoricos plein le cou
Le coq rêvait à sa pendule
Du Poitou
Dans une ferme du Poitou
Un coq aimait une pendule
Ça faisait des conciliabules
Chez les cocottes en courroux
"Qu'est–ce que c'est que ce coq, ce cocktail
Ce drôle d'oiseau, ce vieux coucou
Qui nous méprise et qui ne nous
Donne jamais un petit coup dans l'aile?"
Dans une ferme du Poitou
Un coq aimait une pendule
Ah, mesdames, vous parlez d'un Jules!
Le voila qui chante à genoux
"O ma pendule je t'adore
Ah! laisse–moi te faire la cour
Tu es ma poule aux heures d'or
Mon amour"
Dans une ferme du Poitou
Un coq aimait une pendule
Il est temps de venir à bout
De cette fable ridicule
De cette crête à testicules
Qui chante l'aurore à minuit
Il avance ou bien je recule
Se disait notre horlogerie
Qui trottinait sur son cadran
Du bout de ses talons aiguille
En écoutant son don Juan
Lui seriner sa séguedille
Pour imaginer son trépas
Point n'est besoin d'être devin
La pendule sonne l'heure du repas
Coq au vin
Dans une ferme du Poitou
Un coq aimait une pendule...
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Par francesco le 11 Avril 2020 à 00:25
Henri Tachan
Comme la mousse,
Comme la source
Qui s’enroule et jaillit,
Comme la terre
Et la litière,
Comme à l’oiseau le nid,
Comme les langes,
Les ailes d’anges
Autour des tout petits,
Comme la chair
De cette mère,
Le ventre de la Vie...
Le Lit,
Petit,
Nous escorte,
Au gré du vent,
Jusque devant
La Porte,
Le Lit,
Petit,
Nous inonde,
Quand on est pris,
Quand on arri-
Ve au Monde!
Comme une plaine,
Une fontaine
Dans la ville endormie,
Comme une lande,
Un noman’s land
En pays ennemi,
Comme un repère,
Une lumière
Tout au bout de la nuit,
Comme un refuge
Sous le déluge,
Une arche de la Vie...
Le Lit,
Ma Mie,
Nous surveille,
Quand on se prend
Au nez des gens
Qui veillent,
Le Lit,
Ma Mie,
Nous protège,
Quand on s’endort
Et que dehors
Il neige!
Comme une route
Qui nous déroute
Et qui ne mène à rien,
Comme l’ultime
Sommet ou cime
A portée de nos mains,
Comme ce somme
Qui dure en somme
Dix siècl’es, peut-être vingt,
Comm’e cette pause
Dont on nous cause
Dans l’Evangile Machin...
Le Lit,
Amis,
Nous recueille,
De ci, de là,
Pareils à cet-
Te feuille,
Le Lit,
Amis,
Me fait peur,
Quand on s’y tord,
Qu’on s’y endort,
Qu’on meurt.
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Par francesco le 4 Mars 2020 à 00:21
Pierre Perret
Elle pile le riz
Dans la douceur du soir
A l'heure de l'espoir
Quand les bêtes vont boire
Et le sein fleuri
D'une goutte de lait
Arrose le palais
D'un enfant qui sourit
REFRAIN:
C'est le chant du riz pilé
Riz pilé riz pilé
C'est le chant du riz pilé
Riz pilé
Elle pile le riz
Et son long cou d'ébène
Est luisant de petits
Ruisselets de sa peine
Le geste rythmé
Du pilon en colère
Fait danser son collier
De petits bouts de verre
Elle pile le riz
Ici rien n'a changé
Chaque perle de pluie
S'en va aux étrangers
Et pour ses petits
La carangue séchée
Que son bonhomme a pris
Fera quatre bouchées
Elle pile le riz
Et il coule de l'eau
Mais ses yeux de Cabri
N'endiguent pas le flot
Elle supportera
Dès le prochain été
Tout le poids de son ventre
A nouveau habillé
Elle pile le riz
L'amertume attisée
Quand retentit le cri
Des fillettes excisées
Elle revoit surtout
Ses frères indifférents
Quand s'écoulait le sang
Inondant ses genoux
Elle pile le riz
Près des blocs de béton
De la cotonnerie
Ou y a pas de coton
C'est aux messieurs blancs
Qui soulagent la misère
En tirant l'éléphant
De leur hélicoptère
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Par francesco le 19 Février 2020 à 10:01
Georges Brassens
Ayant avecques lui toujours fait bon ménage
J'eusse aimé célébrer sans être inconvenant
Tendre corps féminin ton plus bel apanage
Que tous ceux qui l'ont vu disent hallucinant.C'eût été mon ultime chant mon chant du cygne
Mon dernier billet doux mon message d'adieu
Or malheureusement les mots qui le désignent
Le disputent à l'exécrable à l'odieux.C'est la grande pitié de la langue française
C'est son talon d'Achille et c'est son déshonneur
De n'offrir que des mots entachés de bassesse
A cette incomparable instrument de bonheur.Alors que tant de fleurs ont des noms poétiques
Tendre corps féminin' c'est fort malencontreux
Que la fleur la plus douce la plus érotique
Et la plus enivrante en ait de plus scabreux.Mais le pire de tous est un petit vocable
De trois lettres pas plus familier coutumier
Il est inexplicable il est irrévocable
Honte à celui-là qui l'employa le premierHonte à celui-là qui par dépit par gageure
Dota de même terme en son fiel venimeux
Ce grand ami de l'homme et la cinglante injure
Celui-là c'est probable en était un fameux.Misogyne à coup sûr asexué sans doute
Au charmes de Vénus absolument rétif
Etait ce bougre qui toute honte bue toute
Fit ce rapprochement d'ailleurs intempestif.La malpeste soit de cette homonymie
C'est injuste madame et c'est désobligeant
Que ce morceau de roi de votre anatomie
Porte le même nom qu'une foule de gens.Fasse le ciel dans un trait de génie
Un poète inspiré que Pégase soutient
Donne en effaçant d'un coup des siècles d'avanie
A cette vraie merveille un joli nom chrétienEn attendant madame il semblerait dommage
Et vos adorateurs en seraient tous peinés
D'aller perdre de vue que pour lui rendre hommage
Il est d'autre moyen et que je les connais
Et que je les connais.
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Par francesco le 19 Février 2020 à 09:45
Georges Brassens
Il suffit de passer le pont,
C'est tout de suite l'aventure !
Laisse-moi tenir ton jupon,
J' t'emmèn' visiter la nature !
L'herbe est douce à Pâques fleuri's...
Jetons mes sabots, tes galoches,
Et, légers comme des cabris,
Courons après les sons de cloches !
Dinn din don ! les matines sonnent
En l'honneur de notre bonheur,
Ding ding dong ! faut l' dire à personne :
J'ai graissé la patte au sonneur.Laisse-moi tenir ton jupon,
Courons, guilleret, guillerette,
Il suffit de passer le pont,
Et c'est le royaum' des fleurettes...
Entre tout's les bell's que voici,
Je devin' cell' que tu préfères...
C'est pas l' coquelicot, Dieu merci !
Ni l' coucou, mais la primevère.
J'en vois un' blotti' sous les feuilles,
Elle est en velours comm' tes jou's.
Fais le guet pendant qu' je la cueille :
" Je n'ai jamais aimé que vous ! "Il suffit de trois petits bonds,
C'est tout de suit' la tarentelle,
Laisse-moi tenir ton jupon,
J'saurai ménager tes dentelles...
J'ai graissé la patte au berger
Pour lui fair' jouer une aubade.
Lors, ma mi', sans croire au danger,
Faisons mille et une gambades,
Ton pied frappe et frappe la mousse...
Si l' chardon s'y pique dedans,
Ne pleure pas, ma mi' qui souffre :
Je te l'enlève avec les dents !On n'a plus rien à se cacher,
On peut s'aimer comm' bon nous semble,
Et tant mieux si c'est un péché :
Nous irons en enfer ensemble !Il suffit de passer le pont,
Laisse-moi tenir ton jupon.
Il suffit de passer le pont,
Laisse-moi tenir ton jupon.
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