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Par francesco le 12 Mars 2018 à 09:12
Léo Ferré - Les Corbeaux (Rimbaud)
Seigneur, quand froide est la prairie,
Quand dans les hameaux abattus,
Les longs angélus se sont tus...
Sur la nature défleurie
Faites s'abattre des grands cieux
Les chers corbeaux délicieux
Les chers corbeaux délicieux.
Armée étrange aux cris sévères,
Les vents froids attaquent vos nids!
Vous, le long des fleuves jaunis,
Sur les routes aux vieux calvaires,
Sur les fossés et sur les trous
Dispersez-vous, ralliez-vous!
Dispersez-vous, ralliez-vous!Par milliers, sur les champs de France,
Où dorment des morts d'avant-hier,
Tournoyez, n'est-ce pas, l'hiver,
Pour que chaque passant repense!
Sois donc le crieur du devoir,
Ô notre funèbre oiseau noir!
Ô notre funèbre oiseau noir!
Mais, saints du ciel, en haut du chêne,
Mât perdu dans le soir charmé,
Laissez les fauvettes de mai
Pour ceux qu'au fond du bois enchaîne,
Dans l'herbe d'où l'on ne peut fuir,
La défaite sans avenir
La défaite sans avenir.
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Par francesco le 12 Mars 2018 à 09:10
François Béranger - Les oiseaux mécaniques
Quand les oiseaux n'étaient pas mécaniques
Il y a bien de cela trente ans
Ils chantaient tous de façon anarchique
Dans des arbres de trois cent ans
Ils pondaient des œufs
Dans des nids bien à eux
Maintenant grâce à nous les mutants
Dans le béton brut, plus d'impondérables
Ça ne sera jamais plus comme avant
Quand les oiseaux n'étaient pas mécaniques
Il y a bien de cela trente ans
On nous a montré au programme scientifique
De la populo-video
Les ravages iniques
De ces êtres merdiques
Qui salissaient les monuments
Sans compter les risques
Pour la santé publique
Contenus dans leurs excréments
Quand les oiseaux n'étaient pas mécaniques
Il y a bien de cela trente ans
Nos technocrates
Béni soit leur saint nom
Trouvèrent la solution pratique
Pour supprimer radicalement
Tous ces vecteurs de parasites
Ils coupèrent les arbres
Ces machins verdâtres
Pour y faire pousser du ciment
Quand les oiseaux n'étaient pas mécaniques
Il y a bien de cela trente ans
On trouvait éminemment poétique
D'aller souvent perdre du temps
Sous les ombres ...
Des forêts putrides
A écouter leurs pépiements
On dirait une fable
Vraiment peu croyable
S'il n'y avait des documents
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Par francesco le 12 Mars 2018 à 08:59
L'alouette (Je ne peux parler que d'amour)
Guy Béart
L'hirondelle a pris la fuite
De ma ville qui s'agite
Plus un oiseau ne l'habite
Ils sont partis pour toujours
Il me reste une alouette
Au cœur de ma maisonnette
Par ma voix elle répète
"Je ne peux que parler d'amour" (x3)
Alouette, dès l'aurore
Tu t'éveilles, tu picores
Et pour toi je chante encore
Malgré le froid des faubourgs
Alouette du village
Si petite, forte et sage
Tu me donnes du courage
Je ne peux que parler d'amour (x3)
Alouette, tu t'enrhumes
Dans la ville sous la brume
Les mauvais garçons te plument
Tu m'appelles au secours
Alouette, ô alouette
Tu n'as plus rien sur la tête
On te plume et tu répètes
"Je ne peux que parler d'amour" (x5)
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Par francesco le 13 Janvier 2018 à 23:20
Georges Brassens Jean Richepin
Ô vie heureuse des bourgeois
Qu'avril bourgeonne
Ou que décembre gèle,
Ils sont fiers et contentsCe pigeon est aimé,
Trois jours par sa pigeonne
Ça lui suffit il sait
Que l'amour n'a qu'un tempsCe dindon a toujours
Béni sa destinée
Et quand vient le moment
De mourir il faut voirCette jeune oie en pleurs
C'est là que je suis née
Je meurs près de ma mère
Et je fais mon devoirElle a fait son devoir
C'est à dire que onques
Elle n'eut de souhait
Impossible elle n'eutAucun rêve de lune
Aucun désir de jonque
L'emportant sans rameur
Sur un fleuve inconnuEt tous sont ainsi faits
Vivre la même vie
Toujours pour ces gens là
Cela n'est point hideuxCe canard n'a qu'un bec
Et n'eut jamais envie
Ou de n'en plus avoir
Ou bien d'en avoir deuxN'avoir aucun besoin
De baiser sur les lèvres
Et loin des songes vains
Loin des soucis cuisantsPosséder pour tout coeur
Un viscère sans fièvre
Un coucou régulier
Et garanti dix ansÔ les gens bien heureux
Tout à coup dans l'espace
Si haut qu'ils semblent aller
Lentement en grand volEn forme de triangle
Arrivent planent, et passent
Où vont ils? ... qui sont-ils ?
Comme ils sont loin du solRegardez les passer, eux
Ce sont les sauvages
Ils vont où leur désir
Le veut par dessus montsEt bois et mers et vents
Et loin des esclavages
L'air qu'ils boivent
Ferait éclater vos poumonsRegardez les avant
D'atteindre sa chimère
Plus d'un l'aile rompue
Et du sang plein les yeuxMourra. Ces pauvres gens
Ont aussi femme et mère
Et savent les aimer
Aussi bien que vous mieuxPour choyer cette femme
Et nourrir cette mère
Ils pouvaient devenir
Volailles comme vousMais ils sont avant tout
Des fils de la chimère
Des assoiffés d'azur
Des poètes des fousbis
Regardez les vieux coqs
Jeune oie édifiante
Rien de vous ne pourra
Monter aussi haut qu'euxEt le peu qui viendra
D'eux à vous
C'est leur fiante
Les bourgeois sont troublés
De voir passer les gueuxJean Richepin chanté par Brassens
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Par francesco le 7 Janvier 2017 à 09:31Un jour, sur un piano,
Une puce élut domicile.
Elle posa son sac à dos,
Ses affaires de ville.
Elle avait beaucoup voyagé,
Beaucoup sauté, beaucoup piqué
Et pour ne pas qu'on la voie,
Sur une noire, elle s'installa.
Mais soudain, la lumière apparut.
Des sons frappèrent son oreille.
Une main lui marchait dessus.
Sa colère fut sans pareille.
Elle suivit ses évolutions
Avec des yeux pleins d'attention
Pour essayer de grimper
Sur la main qui l'avait piétinée.Lorsqu'enfin, elle y parvint,
Elle affina son aiguille
Et se mit à piquer la main
Tout en dansant le quadrille,
Mais, soudain, la main s'agita
Et son rythme s'accéléra
Et la puce tout excitée,
De plus belle, se remit à piquer.
Dans la douleur et la démangeaison
La main se faisait plus rapide,
Ne suivait plus la partition
Et n'avait plus aucun guide
Mais dans la salle on applaudissait
Sans deviner que c'était
Grâce à une puce énervée
Que le jazz était né.Yves Duteil
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