•                        Fred Fortin

    J’écoutais le chant des oiseaux 
    Je regardais vers le ciel 
    Je reconnaissais le corbeau 
    C’est assez universel 
    Qu’attends-tu au bout du poteau 
    Devant moi qui n’a pas d’ailes? 
    T’as pas l’air de m’trouver ben beau 
    J’ai pas d’plumes, juste un peu d’poil 
    
    T’en viens-tu me prêcher des malheurs 
    Dans ta robe de monastère? 
    Je pourrais rester là et te fixer pendant des heures 
    Que tu ne changerais pas d’air 
    J’voudrais quand même pas qu’tu penses 
    que j’t’ai pas vu venir 
    Même minable, je suis orgueilleux 
    Et ton chant me dit non y’a quequ’chose dans le ton 
    qui le fait mentir 
    Es-tu prophète ou ben quêteux? 
    
    J’aimerais juste une fois m’envoler 
    Seulement pour te voir la gueule 
    Ou mieux m’envoler en fumée 
    Tu t’sentirais p’t-être tout seul 
    Y’a quequ’chose qui m’énarve 
    Je l’sais pas si j’devrais te l’dire 
    J’ai pus rien dans l’ventre 
    Attends-tu enfin d’me voir crever? 
    C’est pas que ça me hante mais si jamais 
    tu me sens pourrir 
    Chu pas mort pour autant 
    Je suis juste un peu fatigué 
    
    Si tu m’suivais dans mon désert 
    Où j’avance à l’arraché 
    Dans la neige jusqu’à mon derrière 
    Je continue d’m’enfoncer 
    Je t’ai observé l’autre jour 
    Quand tu te laissais planer 
    Ton manège ne fait que des tours 
    Tu fais seulement semblant de voyager 
    
    J’écoutais le chant des oiseaux 
    Et tu t’es mis à crier 
    Non mais m’prends-tu pour un idiot 
    J’vois ben qu’tu sais pas chanter 
    Mais y’a quequ’chose qui m’énarve 
    Je l’sais pas si j’devrais te l’dire 
    J’sais pas si tu t’rappelles 
    J’ai voulu m’fabriquer des ailes 
    J’ai sauté de mon toit 
    Pour aussitôt atterrir 
    Et c’est tout naturel 
    J’ai pas d’plumes 
    Juste un peu d’poil

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  •                           Michel Delpech

    Il était cinq heures du matin
    On avançait dans les marais
    Couverts de brume
    J'avais mon fusil dans les mains
    Un passereau prenait au loin                                                                                            De l'altitude
    Les chiens pressés marchaient devant
    Dans les roseaux

    Par dessus l'étang
    Soudain j'ai vu
    Passer les oies sauvages
    Elles s'en allaient
    Vers le midi
    La Méditerranée

    Un vol de perdreaux
    Par dessus les champs
    Montait dans les nuages
    La forêt chantait
    Le soleil brillait
    Au bout des marécages

    Avec mon fusil dans les mains
    Au fond de moi je me sentais
    Un peu coupable
    Alors je suis parti tout seul
    J'ai emmené mon épagneul
    En promenade
    Je regardais
    Le bleu du ciel
    Et j'étais bien

    Un vol de perdreaux                                                                                                         Par dessus les champs
    Montait dans les nuages
    La forêt chantait
    Le soleil brillait
    Au bout des marécages

    Et tous ces oiseaux
    Qui étaient si bien
    Là-haut dans les nuages
    J'aurais bien aimé les accompagner
    Au bout de leur voyage

    Oui tous ces oiseaux
    Qui étaient si bien
    Là-haut dans les nuages
    J'aurais bien aimer les accompagner
    Au bout de leur voyage 


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  • ♪ L'hirondelle ♪ Gilles SERVAT

    Les corbeaux et les sansonnets
    Par bandes passent dans le ciel
    Dans l'air neigeux, par dessus genêts
    Et s'abattent dru comme grêle
    Sur les labours de ce pays

    Mon beau pays par l'hiver soumis
    Quand reverrons-nous L'hirondelle
    Noire et blanche, noire et blanche
    Quand reverrons-nous L'hirondelle
    Blanche au ventre et noire aux ailes

    Les arbres dressent branches nues
    Vers les cieux gris silencieux
    Tendent leurs branches nues vers les nues
    Tandis que des loups orgueilleux
    Hurlent partout sur le pays

    Mon beau pays par l'hiver soumis
    Quand reverrons-nous L'hirondelle
    Noire et blanche, noire et blanche
    Quand reverrons-nous L'hirondelle
    Blanche au ventre et noire aux ailes

    Sur la campagne démembrée
    Que le vent transit toute entière
    En place des talus arrachés
    Poussent les arbres des cimetières
    Plantés tous noirs sur le pays

    Mon beau pays par l'hiver soumis
    Quand reverrons-nous L'hirondelle
    Noire et blanche, noire et blanche
    Quand reverrons-nous L'hirondelle
    Blanche au ventre et noire aux ailes

    Les gens immobiles se taisent
    La langue engourdie dans la bouche
    Serrés autour de l'âtre où les braises
    Rougeoient comme les tas de souches
    Qu'on voit fumer sur le pays

    Mon beau pays par l'hiver soumis
    Quand reverrons-nous L'hirondelle
    Noire et blanche, noire et blanche
    Quand reverrons-nous L'hirondelle
    Blanche au ventre et noire aux ailes

    Les corbeaux et les sansonnets
    Par bandes passent dans le ciel
    Dans l'air neigeux, par dessus genêts
    Et s'abattent dru comme grêle
    Sur les labours de ce pays

    Mon beau pays par l'hiver soumis
    Quand reverrons-nous L'hirondelle
    Noire et blanche, noire et blanche
    Quand reverrons-nous L'hirondelle
    Blanche au ventre et noire aux ailes

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  •                      Bertrand Belin 

    Tout
    Je vois tout
    J'entends tout
    Je vois tout
    J'entends tout
    D'où je suis
    Je vois tout
    J'entends tout
    Tout
    Tout
    Les enfants qui s'en vont à l'école
    Les parents, leurs yeux flous
    Je sens leur parfum
    Je vois tout
    J'entends tout
    Tout
    Le ciel qui s'assombrie
    Je vois le parapluie
    Je vois la peau des mains des gens
    Qui c'est tous ces gens
    Tout
    Je vois les regards fuir
    Je vois les pieds de près
    Je vois l'essai
    Je vois qu'on presse le pas
    Je vois qu'on ne me voit pas
    Tout
    Je vois le fond des sacs
    Je vois le fond des bacs
    Je vois le fond
    Je vois le fond
    Tout
    Je vois fondre la neige
    Je vois la fin creuser
    Je vois le trou se faire
    Je vois les monuments
    Je vois comme un grand-duc
    Dans la forêt lointaine

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  •                                      Michèle Bernard

    L’autruche a fait un trou dans la terre
    Pour mettre ses petites affaires
    Les trucs en trop qu’elle ne voulait plus
    Le trop plein le rebu

    Tonne de bouteilles en plastique
    Medicaments perimes
    Bonbons qui flanquent la colique
    Chaussures qui font mal aux pieds
    Qui font mal aux pieds

    Bidon de caca toxique
    Champignon contamine
    Œuf pourri pour cosmetique
    Dizaine d’oiseau mazoute
    Dizaine d’oiseau mazoute

    L’autruche etait contente toute fiere
    De son trou dans la terre
    Mais zut voila qu’un foutu moustique lui dit coucou j’te pique

    Comme elle avait une peur bleue de ce monstre sanguinaire
    L’autruche cria « sauve qui peut>> plongeant la tete la premiere
    Plongeant la tete la premiere

    Dans les bonbons cosmetique
    Les chaussures contaminees
    Les champignons en plastique
    Les Œufs qui font mal aux pieds

    L’autruche un poids chiche dans la caboche a l’air triste a l’air moche
    La tete enfoncee jusqu’au genoux
    Dans son tout a l’egout

    Allons un peu d’sens pratique
    Amis autruches envoyez
    Vos cochonneries en afrique
    Comme pour les civilises
    Les civilises

    (Oiseau coureur, le plus grand et le plus gros des oiseaux actuels, incapable de voler)


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