•            Henri Tachan

    Que t'ai-je fait,
    Mouche?
    J'tai pourtant pas embrassée sur la
    Bouche,
    Tu me fais ta ronde d'amour,
    Je crois que j'ai fait une

     

    Touche...
    Que t'ai-je fait,
    Mouche?
    Je suis ton vol et mes yeux
    Louchent,
    T'ai-je apprivoisée? Ce s'rait
    Louche...

    Tes compagnes bourdonnent à la fenêtre,
    Toi tu restes avec moi: tu es sourde peut-être,
    Entends-les là-bas qui t'appellent,
    Mais toi t'as replié tes ailes,
    Tu frottes tes petites mains...
    Ah, mouche, j'ai tant de chagrin!

    Que t'ai-je fait,
    Mouche?
    Tu vas quand même pas m'suivre sous la
    Douche?
    Tous à l'heure j'ai failli te tuer,
    J'voudrais plus que tu t'effa-
    Rouches...
    Que t'ai-je fait,
    Mouche?
    Il va falloir que je me
    Couche,
    Avant de tomber comme une
    Souche...

    Vois tes compagnes, elles quittent la fenêtre,
    Toi tu reste avec moi: t'es aveugle peut-être,
    Regarde-les là-bas qui t'appellent,
    Mais toi, t'as replié tes ailes
    Et tu butines sur ma main...
    Ah, mouche, j'ai tant de chagrin!

    Que m'as-tu fait,
    Mouche?
    Approche plus près, joue pas les Sainte Ni-
    Touche,
    J'ai plus personne, écoute-moi,
    J'ai brûlé mes dernières car-
    Touches,
    Que m'as-tu fait,
    Mouche?
    Je crois qu'avec moi t'as fait
    Mouche
    Et je me sens tout bête, c'est
    Louche...

    Mais tu t'envoles vers la fenêtre,
    - Ca fait deux heures qu'elle est ouverte -
    Et je me lève et je t'appelle,
    Mais toi t'as déplié tes ailes
    Et tu as repris ton chemin...

    Ah, mouche, peut-être à demain?


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  •           Michel Sardou

    J'ai dû me tromper de rendez-vous
    Les héros ne sont plus parmi nous
    Les derniers titans sont partis
    Pour un ailleurs
    Meilleur
    Tant pis
    De jour en jour on raccourcit
    La distance de New York City
    Paris

    On grignote petit à petit
    Sur le court instant qu'on a mis
    Pour aller d'hier
    D'hier... à aujourd'hui

    On rétrécit, on rétrécit
    Méfions-nous des fourmis

    Les combats d'un lion et du vent
    D'un roi du Rif, d'un président
    C'était il n'y a pas si longtemps
    Mais c'était du temps des géants
    Sur cette planète où je vis
    Mon pays n'a plus d'ennemi
    Mon pays n'est plus un pays
    De jour en jour, on rétrécit

    On rétrécit, on rétrécit
    Méfions-nous des fourmis

    Traitez-moi de ce que vous voudrez
    Facho... nazi... phalo... pédé
    En plus je tendrai l'autre joue
    Les héros ne sont plus parmi nous
    J'ai dû me tromper de rendez-vous
    J'ai dû me tromper de rendez-vous

    On rétrécit, on rétrécit
    Méfions-nous des fourmis

    Quand paraîtront
    Les quatre avions
    L'Apocalypse
    J'aimerais
    Qu'ils aient
    Ce serait plus gai
    Un rien de strass sur leurs hélices
    Nous des paillettes autour des yeux
    Une plume au cul pour faire sérieux
    Quand sautera le feu d'artifice

    On rétrécit, on rétrécit
    Méfions-nous des fourmis


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  •                                  Gilbert Becaud

    La maison sous les arbres
    Est en pierres de lune,
    Posées une à une
    Comme des brindilles
    Sur un nid d'oiseaux,
    Des diamants qui brillent
    Sur de l'eau.

    La maison sous les arbres
    Est en pierres de lune,
    Posées une à une
    Comme des brindilles
    Pour te faire un nid.
    Ce sera ton nid,
    Ton abri.

    La maison sous les arbres
    N'aura que des fenêtres
    Et un toit peut-être
    Où les hirondelles
    Et leurs hirondeaux
    Rangeront leurs ailes
    En duo.

    Reviens, je l'ai faite pour toi
    De mes mains.
    Elle a besoin de toi,
    Tu vois bien !
    Elle est sans raison
    Et n'a pas de nom
    Sans toi.

    La maison sous les arbres
    Est en pierres de lune,
    Posées une à une.
    Mais pour l'habiter,
    C'est bien entendu,
    Tu devras marcher
    Les pieds nus,
    Les pieds nus.

     


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  •                          Les Frères Jacques

    Dans l' jardin public, tout ensoleillé,
    Un petit moineau sur l' herbe est tombé;
    Un gosse en haillons sur l'oiseau se jette,
    Mais une brave dame d'un geste l'arrête.
    Que fais-tu, gamin? Laisse-le partir!
    Ça t'amuse donc bien de le faire souffrir?
    Ma, que l'gosse répond, voyons la p'tit' mère,
    On s' connaît tous deux puisque l'on est frères;
    Car moi aussi, j' suis un petit
    Que la misère a fait tomber du nid.

    J' suis l'moineau, j'suis l' titi;
    J' suis l' gamin d' Paris.
    Dans la rue, je me faufile,
    Nez au vent, bataillant,
    Mais toujours chantant,
    J' vais tout droit sans me faire de bile,
    J' suis blagueur, j' suis farceur,
    Ça, y a pas d'erreur.
    Mais comme au fond, j'ai bon cur
    J' vais grimper tout là-haut de peur qu'il s'ennuie,
    Remettre mon moineau dans son nid.

    La bonne dame émue lui dit: Mon enfant,
    T'es tout seul, veux-tu que j' sois ta maman?
    L'enfant a dit oui; elle l'amène chez elle,
    Lui fait don de tout, c'est une vie nouvelle.
    Mais, en grandissant, il se sent gêné.
    Il n' pense qu'à une chose: c'est sa liberté.
    Dehors, le soleil éclaire la grande route.
    C'est l' printemps qui chante; joyeux, il écoute.
    Alors un soir, il est parti,
    Laissant seulement ces quelques mots d'écrits:

    J' suis l'moineau, j' suis l'titi;
    J' suis l' gamin d' Paris.
    Dans la vie faut que j' me faufile.
    Je suis grand, j'ai vingt ans;
    Faut que j'aille de l'avant.
    Bonne maman, ne t' fais pas de bile.
    J' suis blagueur, j'suis farceur,
    Ça, y a pas d'erreur,
    Mais n' crois pas qu' j'ai mauvais cur.
    M'en veux pas, tu l' sais bien: quand ils ont grandi,
    Les moineaux se sauvent de leur nid.

    Maint'nant, la brave dame a les ch'veux tout blancs.
    Mais elle songe enfin à son grand enfant
    Qui s'est envolé, l'âme vagabonde.
    R'viendra-t-il un jour? C'est si grand le monde.
    Mais voilà qu'un soir, quelqu'un a sonné.
    Un sergent est là, sergent décoré.
    Monsieur, vous d'mandez?
    Lui n'ose rien dire
    Puis soudain s'avance dans un bon sourire
    Et la prenant entre ses bras,
    Il dit: Maman, tu n' me reconnais donc pas?
    C'est l' moineau, c'est l' titi;
    C'est l' gamin d' Paris
    Qui revient au domicile.
    J' suis pas riche, maintenant
    Mais j' gagnerai d' l'argent.
    Bonne maman, ne t' fais pas d' bile.
    Je suis blagueur, j'suis farceur,
    Ça, y a pas d'erreur,
    Mais l' travail ne m' fait pas peur.
    Mon devoir envers toi, maint'nant, j' l'ai compris:
    C'est mon tour de réchauffer ton nid.


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  •                       Sacha Distel

    Sur la banquette de l'autobus
    Se baladait une petite puce
    Lorsque soudain vint s'asseoir sur elle
    Un gros monsieur en bretelles
    Elle se dit dans sa petite tête de petite puce
    Quel est donc cet olibrius
    Je m'en vais lui démontrer comment
    Une petite puce se défend
    En lui piquant son séant

    Pendant ce temps-là
    Le monsieur qui lisait
    Se dit: Mais qu'est... mais qu'est-ce que j'ai?
    Mais qu'est-ce que j'ai dans le dos
    Qu'est-ce qui me pique le dos
    Qu'est-ce qui me pique le dos, le bas du dos?

    Sur la banquette de l'autobus
    Se régalait la petite puce
    En regardant gigoter le gars
    Qui malgré tout n'osait pas
    Se gratter à cet endroit

    En le voyant gesticuler comme ça
    Les gens disaient mais qu'est-ce qu'il a?
    Mais qu'est-ce qu'il a comme ça
    A gigoter comme ça?
    Il doit avoir une puce... ou deux... ou trois!

    Et tous les gens firent chorus
    En chuchotant: "Il a des puces!"
    Et se croyant débordés déjà
    Tout le monde se gratta
    Et tout le monde se tortilla!

    Ya ya ya ya!
    Ya ya ya ya ya ya!
    Ya ya ya ya ya ya ya ya!
    Ya ya ya ya!
    Ya ya ya ya ya ya!
    Ya ya ya ya ya ya ya ya ya ya!

    Sur la banquette de l'autobus
    Se pavana la petite puce
    Quand le receveur annonça aux gens
    Qui descendirent en courant
    Ici la station Picpus!
    Ici la station Picpus!
    Tout le monde descend, terminus!


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