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Pierre Perret
{Refrain:}
Ma p’tite bonne femme mon radada
Mais t’es revenue du Nebraska Youpie
Ma p’tite bonne femme je dois bien te dire
Que t’aurais jamais dû partir
Je sais que c’était important pour toi
De revoie tes vieux au Nebraska
Mais quand j’ai vu se tailler l’avion
Y m’est venue comme un coup de bourdon
Et moi qui ne supporte pas l’alcool
J’ai picolé un peu trop de gnôle
J’ai été voir Dédé-la-Seringue
Il est taulier dans un p’tit zinc
Et pour se rebecqueter le moral
On a séché quelques guindals
Puis comme y avait deux trois moukères
On s’est farci un strip-poker
Je me suis retrouvé nu comme un genou
Et je suis revenu à poil chez nous
{au Refrain}
Je suis rentré complètement noir
J’ai mis le clébard dans la baignoire
J’ai sursauté quelqu’un hurlait
C’était ta frangine qui se lavait
Comme elle se lave qu’une fois par an
C’était son jour précisément
J’y ai passé le gros savon vert
Elle m’a demandé à quoi ça sert
J’ouvrais la bouche pour y expliquer
Mais j’ai jamais pu la refermer
Elle te m’a coincé les labiales
Pour me dégivrer les amygdales
On s’est ramoné le vestibule
Elle a un frelon dans le module
Elle m’a fait le pissenlit bulgare
Et la brouette de Zanzibar
{au Refrain}
Tu sais que ta sœur est très gamine
Pendue au lustre de la cuisine
Elle a voulu que j’y fasse Tarzan
Quand y rencontre les éléphants
Pis y a le René qui s’est amené
L’en avait un p’tit coup dans le nez
Tu vas voir tu vas te fendre la frite
Attends que je te raconte la suite
V’là le René qui se prend à chialer
Qui dit les mecs je vais me flinguer
Y a ma bergère qu’est à l’hosto
Y me l’on embarqué les salauds
Y z ‘y ont fait sauter de la vitrine
Tout son matériel de camping
Une gosse comme ça qu’est si gentille
Qu’est montée sur roulement à billes
{au Refrain}
Nous ça nous a foutu le cafard
On a tiré des coups de pétard
Y a une gonzesse qui est venue sonner
René voulait se la poinçonner
C’était la gerce au mec d’en dessous
Qui venait voir si on était saouls
On y a fait le coup du débardeur
Une fois à l’huile une fois au beurre
On a voulu faire cuire le chien
Mais on avait plus assez faim
On a torturé la concierge
Pour qu’elle avoue qu’elle était vierge
Pis on a dansé le tamouré
Pis les flics nous ont embarqués
A présent tu comprends pourquoi
Que tu m’appellent au commissariat
{Refrain:}
Allô Olga
Ma p’tite bonne femme mon radada
Mais tu repars au Nebraska youpie
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Henri Tachan
Dans les grands magasins,
On vend des p'tites poupées
Avec des petit'es mains,
Avec des petits pieds,
Avec des petits seins,
Dans les grands magasins,
On vend des p'tites poupées,
Qui ressemblent à des dames
Repeintes en rouge "Baiser",
Repeintes en macadam
Dans des bas "15 deniers"...
On y vendra bientôt
Des poupées de divan,
Des mann'quins au corps chaud,
Pour qu'les adolescents
Et leurs papas-gâteaux
Se payent de temps en temps
Des Vénus, des Sapho!
Dans les grands magasins,
On vend des mitrailleuses
Pour les charmants bambins,
La panoplie honteuse
Du futur assassin,
Dans les grands magasins,
On vend aussi des plombs
Pour tirer les moineaux,
Des fusils, des cartons
Epinglés dans le dos
Et des petits canons...
On y vendra bientôt
Mignonnes guillotines,
Chambres à gaz et fourneaux
Et petites usines,
Pour refaire en cadeaux,
Pour refaire en vitrine
Ravensbrück ou Dachau!
Dans les grands magasins,
Les adultes fabriquent
Les apprentis terriens,
Les gosses électroniques,
Les robots de demain,
Dans les grands magasins,
Ours et poupées végètent
Auprès des arlequins
Et les parents achètent
Aux chéris des bouquins
De guerres et de conquêtes...
Mais dans les magasins
Fardés, multicolores,
Bardés de boules d'or,
Un enfant cherche en vain,
Un enfant cherche encore
Sa lampe d'Aladin
Et son Ile au Trésor...
Dans les grands magasins
Le Père Noël est mort!
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Léo Ferré
Écoute, écoute
Dans le silence de la mer
Il y a comme un balancement maudit qui vous met le cœur à l'heure
Avec le sable qui se remonte un peu
Comme les vieilles putes qui remontent leur peau
Qui tirent la couverture
Immobile
L'immobilité, ça dérange le siècle
C'est un peu le sourire de la vitesse
Et ça sourit pas lerche, la vitesse, en ces temps
Les amants de la mer s'en vont en Bretagne ou à Tahiti
C'est vraiment con, les amants
Il n'y a plus rienCamarade maudit, camarade misère
Misère, c'était le nom de ma chienne qui n'avait que trois pattes
L'autre, le destin la lui avait mise de côté
Pour les olympiades de la bouffe
Et des culs semestriels qu'elle accrochait dans les buissons
Pour y aller de sa progéniture
Elle est partie, Misère
Dans des cahots
Quelque part dans la nuit des chiens.
Camarade tranquille, camarade prospère
Quand tu rentreras chez toi
Pourquoi chez toi?Je suis un nègre blanc qui mange du cirage
Parce qu'il se fait chier à être blanc, ce nègre
Il en a marre qu'on lui dise: "Sale blanc!"
À Marseille, la Sardine qui bouche le port
Était bourrée d'héroïne
Et les hommes-grenouilles n'en sont pas revenu
Libérez les sardines
Et y aura plus de mareyeurs!Si tu savais ce que je sais
On te montrerait du doigt dans la rue, alors
Il vaut mieux que tu ne saches rien
Comme ça, au moins, tu es peinard, anonyme, citoyen!Tu as droit, citoyen, au minimum décent
À la publicité des enzymes et du charme
Au trafic des dollars et aux trafiquants d'armes
Qui traînent les journaux dans la boue et le sangTu as droit à ce bruit de la mer qui descend
Et si tu veux la prendre, elle te fera du charme
Avec le vent au cul et des sextants d'alarme
Et la mer reviendra sans toi, si tu es méchantLes mots, toujours les mots, bien sûr!
Citoyens! Aux armes!
Aux pépées, citoyens! À l'amour, citoyens!
Nous entrerons dans la carrière
Quand nous aurons cassé la gueule à nos aînés!
Les préfectures sont des monuments en airain
Un coup d'aile d'oiseau ne les entame même pas, c'est vous dire!
Nous ne sommes même plus des Juifs allemands
Nous ne sommes plus rien
Il n'y a plus rienDes futals bien coupés sur lesquels lorgnent les gosses, certes!
Des poitrines occupées, des ventres vacants
Arrange-toi avec ça!
Le sourire de ceux qui font chauffer leur gamelle
Sur les plages reconverties et démoustiquées
C'est-à-dire en enfer
Là où Dieu met ses lunettes noires
Pour ne pas risquer d'être reconnu par ses admirateurs
Dieu est une idole, aussi!
Sous les pavés, il n'y a plus la plage
Il y a l'enfer et la sécurité
Notre vraie vie n'est pas ailleurs, elle est ici
Nous sommes au monde, on nous l'a assez dit
N'en déplaise à la littérature
Les mots, nous leur mettons des masques, un bâillon sur la tronche
À l'encyclopédie, les mots!
Et nous partons avec nos cris! Et voilà!
Il n'y a plus rien, plus, plus rien
Je suis un chien? Perhaps!
Je suis un rat? Rien
Avec le cœur battant jusqu'à la dernière battueNous arrivons avec nos accessoires
Pour faire le ménage dans la tête des gens
Apprends donc à te coucher tout nu!
Fous en l'air tes pantoufles! Renverse tes chaises!
Mange debout! Assois-toi sur des tonnes d'inconvenances
Et montre-toi à la fenêtre en gueulant des gueulantes de principe
Si jamais tu t'aperçois que ta révolte s'encroûte
Et devient une habituelle révolte, alors
Sors, marche, crève, baise
Aime enfin les arbres, les bêtes
Et détourne-toi du conforme et de l'inconforme
Lâche ces notions, si ce sont des notions
Rien ne vaut la peine de rien
Il n'y a plus rien...Plus, plus rienInvente des formules de nuit, "cin, c'est la nuit!"
Même au soleil, surtout au soleil, c'est la nuit
Tu peux crever
Les gens ne retiendront même pas une de leurs inspirations
Ils canaliseront sur toi leur air vicié
En des regrets éternels puant le certificat d'étude
Et le catéchisme ombilical, c'est vraiment dégueulasse!
Ils te tairont, les gens, les gens taisent l'autre, toujours
Regarde, à table, quand ils mangent, ils s'engouffrent dans l'innommé
Ils se dépassent eux-mêmes et s'en vont vers l'ordure et le rot ponctuel!La ponctuation de l'absurde, c'est bien ce renversement
Des réacteurs abdominaux, comme à l'atterrissage
On rote et on arrête le massacre
Sur les pistes de l'inconscient
Il y a des balises baveuses
Toujours un peu se souvenant du frichti, de l'organe, du repu
Mes plus beaux souvenirs sont d'une autre planète
Où les bouchers vendaient de l'homme à la criéeMoi, je suis de la race ferroviaire qui regarde passer les vaches
Si on ne mangeait pas les vaches, les moutons et les restes
Nous ne connaîtrions ni les vaches, ni les moutons, ni les restes
Au bout du compte, on nous élève pour nous becqueter
Alors, becquetons! Côte à l'os pour deux personnes, tu connais?Heureusement il y a le lit, un parking!
Tu viens, mon amour?
Et puis, c'est comme à la roulette, on mise, on mise
Si la roulette n'avait qu'un trou, on nous ferait miser quand même
D'ailleurs, c'est ce qu'on fait!
Je comprends les joueurs
Ils ont trente-cinq chances de ne pas se faire mettre
Et ils mettent, ils mettent
Le drame, dans le couple, c'est qu'on est deux
Et qu'il n'y a qu'un trou dans la rouletteQuand je vois un couple dans la rue, je change de trottoir!
Te marie pas, ne vote pas, sinon t'es coincéElle était belle comme la révolte
Nous l'avions dans les yeux
Dans les bras, dans nos futals
Elle s'appelait l'imagination
Elle dormait comme une morte, elle était comme morte
Elle sommeillait, on l'enterra de mémoireDans le cocktail Molotov, il faut mettre du Martini, mon petit!
Transbahutez vos idées comme de la drogue. Tu risques rien à la frontière
Rien dans les mains, rien dans les poches, tTout dans la tronche!Vous n'avez rien à déclarer? (Non)
Comment vous nommez-vous?
Karl Marx (allez, passez)
Nous partîmes. Nous étions une poignée
Nous nous retrouverons bientôt démunis, seuls, avec nos projets dans le passé
Écoutez-les, écoutez-les
Ça râpe comme le vin nouveau
Nous partîmes, nous étions une poignée
Bientôt ça débordera sur les trottoirs
La parlote, ça n'est pas un détonateur suffisant
Le silence armé, c'est bien, mais il faut bien fermer sa gueule
Toutes des concierges! Écoutez-les, il n'y a plus rienSi les morts se levaient? Hein?
Nous étions combien? Ça ira!
La tristesse, toujours la tristesse
Ils chantaient, ils chantaient
Dans les rues, "te marie pas"
Ceux de San Francisco, de Paris, de Milan
Et ceux de Mexico, bras dessus, bras dessous
Bien accrochés au rêve, ne vote pasÔ, DC-8 des pélicans
Cigognes qui partent à l'heure
Labrador, lèvres des bisons
J'invente en bas des rennes bleus
En habit rouge du couchant
Je vais à l'ouest de ma mémoire
Vers la clarté, vers la clartéJe m'éclaire la nuit dans le noir de mes nerfs
Dans l'or de mes cheveux j'ai mis cent mille watts
Des circuits sont en panne dans le fond de ma viande
J'imagine le téléphone dans une lande
Celle où nous nous voyons, moi et moi
Dans cette brume obscène au crépuscule teint
Je ne suis qu'un voyant embarrassé de signes
Mes circuits déconnectent
Je ne suis qu'un binaireMon fils, il faut lever le camp comme lève la pâteIl est tôt. Lève-toi. Prends du vin pour la route
Dégaine-toi du rêve anxieux des bien-assis
Roule, roule, mon fils, vers l'étoile idéale
Tu te rencontreras, tu te reconnaîtras
Ton dessin devant toi, tu rentreras dedans
La mue ça se fait à l'envers dans ce monde inventif
Tu reprendras ta voix de fille et chanteras demain
Retourne tes yeux au-dedans de toi
Quand tu auras passé le mur du mur
Quand tu auras outrepassé ta vision
Alors tu verras rien, il n'y a plus rienQue les pères et les mères
Que ceux qui t'ont fait
Que ceux qui ont fait tous les autres
Que les "Monsieur", que les "Madame"
Que les assis dans les velours glacés, soumis, mollasses
Que ces horribles magasins roulants
Qui portent tout en devanture
Tous ceux à qui tu pourras dire
"Monsieur, Madame"Laissez donc ces gens-là tranquilles
Ces courbettes imaginées que vous leur inventez
Ces désespoirs soumis
Toute cette tristesse qui se lève le matin
À heure fixe pour aller gagner vos sous
Avec les poumons resserrés
Les mains grandies par l'outrage et les bonnes mœurs
Les yeux défaits par les veilles soucieuses
Et vous comptez vos sous? Pardon, leurs sous!Ce qui vous déshonore
C'est la propreté administrative
Écologique, dont vous tirez orgueil
Dans vos salles de bains climatisées
Dans vos bidets déserts, en vos miroirs menteursVous faites mentir les miroirs!
Vous êtes puissants au point de vous refléter tels que vous êtes
Cravatés, envisonnés
Empapaoutés de morgue et d'ennui dans l'eau verte qui descend
Des montagnes et que vous vous êtes arrangés pour soumettre
À un point donné, à heure fixe
Pour vos narcissiques partouzes
Vous vous regardez et vous ne pouvez même plus vous reconnaître
Tellement vous êtes beaux, et vous comptez vos sous
En long, en large
En marge de ces salaires que vous lâchez avec précision
Avec parcimonie, j'allais dire "en douce"
Comme ces aquilons avant-coureurs
Et qui racontent les exploits du bol alimentaire
Avec cet apparat vengeur et nivellateur
Qui empêche toute identification
Je veux dire que pour exploiter votre prochain
Vous êtes les champions de l'anonymatLes révolutions? Parlons-en!
Je veux parler des révolutions qu'on peut encore montrer
Parce qu'elles vous servent, parce qu'elles vous ont toujours servi
Ces révolutions qui sont de "l'Histoire"
Parce que les "histoires" ça vous amuse, avant de vous intéresser
Et quand ça vous intéresse, il est trop tard
On vous dit qu'il s'en prépare une autre
Et lorsque quelque chose d'inédit vous choque et vous gêne
Vous vous arrangez la veille
Toujours la veille, pour retenir une place
Dans un palace d'exilés, dans un pays sûr
Entouré du prestige des déracinés
Les racines profondes de ce pays, c'est vous, paraît-il
Et quand on vous transbahute d'un désordre de la rue
Comme vous dites, à un ordre nouveau
Vous vous faites greffer au retour et on vous salue
Depuis deux cents ans, vous prenez des billets pour les révolutions.
Vous seriez même tentés d'y apporter votre petit panier
Pour n'en pas perdre une miette, n'est-ce-pas?
Et les vauriens qui vous amusent
Ces vauriens qui vous dérangent aussi
On les enveloppe dans un fait divers
Pendant que vous enveloppez les vôtres dans un drapeauVous vous croyez toujours, vous autres, dans un haras
La race ça vous tient debout dans ce monde que vous avez assis
Vous avez le style du pouvoir
Vous en arrivez même à vous parler à vous-mêmes
Comme si vous parliez à vos subordonnés
De peur de quitter votre stature, vos boursouflures
De peur qu'on vous montre du doigt, dans les corridors de l'ennui
Et qu'on se dise "tiens, il baisse"
"Il va finir par se plier, par ramper"
Soyez tranquilles! Pour la reptation, vous êtes imbattables
Seulement, vous ne vous la concédez que dans la métaphore
Vous voulez bien vous allonger, mais avec de l'allure
Cette "allure" que vous portez, Monsieur, à votre boutonnière
Et quand on sait ce qu'a pu vous coûter de silences aigres
De renvois mal aiguillés, de demi-sourires séchés comme des larmesCe ruban malheureux et rouge comme la honte
Dont vous ne vous êtes jamais décidé à empourprer votre visage
Je me demande pourquoi la nature met
Tant d'entêtement, tant d'adresse
Et tant d'indifférence biologique
À faire que vos fils ressemblent à ce point à leurs pères
Depuis les jupes de vos femmes matrimonières
Jusqu'aux salonnardes équivoques où vous les dressez à boire
Dans votre grand monde, à la coupe des bien-pensants
Moi, je suis un bâtard
Nous sommes tous des bâtardsCe qui nous sépare, aujourd'hui
C'est que votre bâtardise à vous est sanctionnée par le code civil
Sur lequel, avec votre permission
Je me plais à cracher, avant de prendre congé
Soyez tranquilles, vous ne risquez rien!
Il n'y a plus rien
Et ce rien, on vous le laisse!
Foutez-vous-en jusque-là, si vous pouvez
Nous, on peut pas, un jour, dans dix mille ans
Quand vous ne serez plus là, nous aurons tout
Rien de vous, tout de nousNous aurons eu le temps d'inventer la Vie, la Beauté, la Jeunesse
Les larmes qui brilleront comme des émeraudes dans les yeux des filles
Les bêtes enfin détraquées, la priorité à gauche, permettez!
Nous ne mourrons plus de rien, nous vivrons de tout
Et les microbes de la connerie
Que vous n'aurez pas manqué de nous léguer l'montant de vos fumures
De vos livres engrangés dans vos silothèques
De vos documents publics
De vos règlements d'administration pénitentiaire
De vos décrets, de vos prières, même
Tous ces microbes juridico-pantoufles, soyez tranquilles!
Nous avons déjà des machines pour les révoquer
Nous aurons tout
Dans dix mille ans!
votre commentaire -
Pierre Perret
Écoutez l'histoire de Mimi
Mimi la douce pour les amis
Mimi coeur sec pour les blancs-becs
Ses vingt berges elle les faisait même pas
Elle avait qu'à siffler comme ça
Vingt types s'écroulaient dans ses bras
Moi je lui brodais trois fois par jour
De délirants billets d'amour
De la même encre que ses yeux doux
Ses grands yeux tiraient sur le violet
Sa peau était un bol de lait
Que je lapais comme un matou
REFRAIN:
Elle avait ma petite violette
De chouettes mirettes
Un corps de fête
Que j'endimanchais d'un costume de baisers
L'amour c'est bath me dit-elle un jour
Mais on est fauché mon amour
Faudrait casser chez les rupins
Je lui dis t'oublies que je suis chanteur
Un jour j'aurais des droits d'auteur
Et on pétera dans le satin
Elle me dit les poules auront des dents
Soyons pas vaches en attendant
Soulageons les riches malheureux
Moi pour un seul de ses cheveux clairs
J'aurais foutu un type en l'air
Si elle m'avait dit efface-le
REFRAIN
On a d'abord fait les perceptions
Les coffres des allocations
Les bijouteries pleines de promesses
C'est pénible à dire et c'est honteux
Au moment d'estourbir les vieux
Je mouillais ma chemise comme une gonzesse
Je commençais juste à me faire la main
Quand toute la maison poulardin
Nous a mis le grappin sur le dos
Maintenant je suis tondu comme un veau
Ils l'ont mise à la petite Roquette
Et moi en centrale à Clairvaux
Ma je retrouverai ma violette
Tes chouettes mirettes
Ton corps de fête
Que j'endimancherai d'un costume de baisers
votre commentaire -
Pierre Perret
Oh toi ma femme aux paupières de cèdre bleu
Aux regards fabuleux des enfants étonnés
Aux grands yeux prophétiques où l'on voit se baigner
Des elfes mystérieuses en paillettes dorées
Tes longs cils font des trilles en fumée de gitane
Tes longs cils sont des rames aux vagues de la mer
Des pont-levis fermés par ma bouche salée
Tes longs cils font de trilles en fumée de gitaneOh toi ma femme aux paupières de cèdre bleu
Tes baisers ont le suc des tortillas indiennes
Des fleurs d'acacia roses des gâteaux de NoëlDe pâte feuilletée fourrée d'orties au miel
Ma femme aux pieds de lune aux empreintes de fleurs
Aux vérités poignards qui déchirent les nues
Ma femme au rire nu aux sanglots retenus
Ma femme aux pieds de lune aux empreintes de fleursOh toi ma femme aux paupières de cèdre bleu
Aux cris d'oiseaux plaintifs dans ton sommeil d'enfant
Aux étreintes jalouses en mâchoires de tigre
Aux étreintes jalouses en pointes de diamant
Au ventre palpitant de caille ensanglantée
A la bouche tendue comme un quartier d'orange
Ma femme aux seins secrets aux lèvres de vendange
Au ventre palpitant de caille ensanglantéeEt je suis là moi je suis là sans rien te dire
Retenant les oiseaux dans ma bouche fermée
Et j'étrangle ma muse et j'étouffe ma lyre
Retenant les oiseaux dans ma bouche ferméeOh toi ma femme aux paupières de cèdre bleu
Aux longs doigts de corail dans mes cheveux de laine
Aux longs doigts qui s'attardent aux bouches des fontaines
Oh toi ma femme aux paupières de cèdre bleu
Je t'aime
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