•                              Arno 

    Je te donne mon lit
    Je te laisse mes soucis
    Et mes bouquins de Nietzsche aussi
    Mes bouquins de Nietzsche aussi

    Elle me quitte à petits pas
    Comme une danseuse de java
    Elle me quitte à petits pas
    Comme une danseuse de java

    Je te donne mes Victoires de la Musique
    Et ma brosse à dents électrique
    Tu peux les mettre où le soleil
    Jamais brille, jamais brille

    Elle me quitte à petits pas
    Comme une danseuse de java
    Elle me quitte à petits pas
    Comme une danseuse de java
    Yoo...
    Elle me quitte à petits pas
    Comme une danseuse de java
    Elle me quitte à petits pas
    Comme une danseuse de java

    Je veux être un sourire
    Je te jure sur mes deux bonbons
    Je veux pleurer quand t'es partie
    Je veux voir le paradis

    Elle me quitte à petits pas
    Comme une danseuse de java
    Elle me quitte à petits pas
    Comme une danseuse de java
    Yoo...
    Elle me quitte à petits pas
    Comme une danseuse de java
    Elle me quitte à petits pas
    Comme une danseuse de java


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  •                         Jean Ferrat

    La mer sans arrêt
    Roulait ses galets
    Les cheveux défaits
    Ils se regardaient
    Dans l’odeur des pins
    Du sable et du thym
    Qui baignait la plage
    Ils se regardaient
    Tous deux sans parler
    Comme s’ils buvaient l’eau de leurs visages
    Et c’était comme si tout recommençait
    La même innocence les faisait trembler
    Devant le merveilleux
    Le miraculeux
    Voyage de l’amour

    Dehors ils ont passé la nuit
    L’un contre l’autre ils ont dormi
    La mer longtemps les a bercés
    Et quand ils se sont éveillés
    C’était comme s’ils venaient au monde
    Dans le premier matin du monde

    La mer sans arrêt
    Roulait ses galets
    Quand ils ont couru
    Dans l’eau les pieds nus
    À l’ombre des pins
    Se sont pris la main
    Et sans se défendre
    Sont tombés dans l’eau
    Comme deux oiseaux
    Sous le baiser chaud de leurs bouches tendres
    Et c’était comme si tout recommençait
    La vie, l’espérance et la liberté
    Avec le merveilleux
    Le miraculeux
    Voyage de l’amour


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  •                                   LES FRÈRES JACQUES

    Elle habitait une maison
    Près du boulevard Poissonnière
    Elle faisait les commissions
    Pour aider sa charmante mère
    Elle oubliait, régulièrement
    Les achats qu'elle avait à faire
    Et retournait très fréquemment
    Vingt-cinq fois chez les commerçants
    Heureus'ment qu'elle ha-bitait au rez d' chaussée!

    [Refrain]:
    Si c'était au sixième étage
    Je suis tout en nage
    Rien que d'y penser
    Heureus'ment qu'elle ha-bitait au rez d' chaussée!

    Lorsque sonnaient huit heures du soir
    Tous les soirs dans un but d'hygiène
    Elle sortait sur le trottoir
    Promener la petite chienne
    A son retour
    Sa mère disait:
    "Prends les ordures
    Ça te promène"
    Vers la poubelle
    Elle partait
    Versait sa petite boîte
    Et rentrait
    Heureus'ment qu'elle ha- bitait au rez d' chaussée!

    [Refrain]

    Son père avait des préjugés
    Il décach'tait toutes ses lettres
    Le soir fermait
    Sa chambre à clef
    Pour que personne n'y pénètre
    Mais elle avait un jeune amant
    Qui tous les soirs par la fenêtre
    Grimpait la voir
    Et très longtemps
    Ils s'embrassaient éperdument
    Heureus'ment qu'elle ha- bitait au rez d' chaussée!

    [Refrain]

    Un soir d'hiver
    La neige tombait
    Elle faisait une orangeade
    Sa mère lui dit
    D'un air distrait:
    "Petite"
    "Oui ma mère"
    "Tu devrais secouer la salade"
    La jeune fille
    Obtempéra
    Se pencha sur la balustrade
    Mais tout à coup
    Elle bascula
    Et par la fenêtre tomba!
    Heureus'ment qu'elle ha-bitait au rez d' chaussée!

    Si c'était au sixième étage
    Je suis tout en nage
    Rien que d'y penser
    Heureus'ment qu'elle ha, qu'elle ha, qu'elle ha, qu'elle ha,
    qu'elle ha,
    Qu'elle ha-bitait au rez d' chaussée

     


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  •                             Lynda Lemay           

    Ca fait cent longs hivers
    que j'use le même corps
    j'ai eu cent ans hier
    mais qu'est–ce qu'elle fait la mort

    J'ai encore toute ma tête
    elle est remplie d'souvenirs
    de gens que j'ai vus naitre
    puis que j'ai vus mourire

    J'ai tellement porté d'deuils
    qu'j'en ai les idées noires
    j'suis là que j'me prépare
    je choisis mon cercueil

    Mais l'docteur me répète
    visite après visite
    qu'j'ai une santé parfaite
    y'est là qu'y m'félicite

    {Refrain:}
    J'ai vu la Première guerre
    le premier téléphone
    me voilà centenaire
    mais bon, qu'est–ce que ça me donne
    les grands avions rugissent
    y'a une rayure au ciel
    c'est comme si l'éternel
    m'avait rayée d'sa liste

    Ca fait cent longd hivers
    que j'use le même corps
    j'ai eu cent ans hier
    mais qu'est–ce qu'elle fait la mort

    Qu'est–ce que j'ai pas fini
    qu'y faudrait que j'finisse
    perdre un dernier ami
    enterrer mes petits–fils?

    J'ai eu cent ans hier
    ma place est plus ici
    elle est au cimetière
    elle est au paradis

    Si j'mertais l'enfer
    alors c'est réussi
    Car je suis centenaire
    et j'suis encore en vie

    {au Refrain}

    Moi j'suis née aux chandelles
    j'ai grandi au chaudron
    bien sûr que j'me rappelle
    du tout premier néon

    J'ai connu la grande crise
    j'allais avoir 30 ans
    j'ai connus les églises
    avec du monde dedans

    Moi j'ai connu les cheveaux
    et les planches à laver
    un fleuve beau
    qu'on pouvait se baigner

    Moi j'ai connu l'soleil
    avant qu'y soit dangereux
    faut–il que je sois veille
    venez m'chercher, bon dieu

    J'ai eu cent ans hier
    c'est pas qu'j'ai pas prié
    mais ça aurait tout l'air
    que dieu m'a oubliée

    Alors j'ai des gardiennes
    que des nouveaux visages
    des amies de passage
    payées à la semaine

    Elles parlent un langage
    qui n'sera jamais le mien
    et ça m'fait du chagrin
    d'avoir cinq fois leur âge

    Et mille fois leur fatigue
    immobile à ma fenêtre
    pendant qu'elles naviguent
    tranquilles sur internet

    {au Refrain}

    C'est vrai qu'j'attends la mort
    mais c'est pas qu'j'sois morbide
    c'est qu'j'ai cent ans dans l'corps
    et qu'j'suis encore Lucide

    C'est que je suis avide
    mais qu'y a plus rien à mordre
    c'est au'mon passé déborde
    et qu'mon avenir est vide

    On montre à la télé
    des fusées qui décollent
    est–ce qu'on va m'expliquer
    ce qui m'retient au sol

    Je suis d'une autre école
    j'appartiens à l'histoire
    j'ai eu mes années folles

    J'ai eu un bon mari
    et quatre beaux enfants
    mais tout l'monde est parti
    dormir au firmament

    Et y'a qui moi qui veille
    qui vis, qui vis encore
    je tombe de sommeil


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  •                              François Béranger

    Personne n'a réclamé
    Quelques enfants échappés
    D'un ghetto de la banlieue
    Où ils vivaient très heureux
    Sur la Grande Décharge d'ici
    Dans les ordures compactées
    Ils ont creusé des abris
    Et vivaient là, ignorés.

    Les grands rats, maîtres des lieux,
    Et les mouettes aux plumes tachées
    Se sont juste serrés un peu
    Pour leur faire un nid douillet
    De ces parents de hasard
    De cette promiscuité
    Une nuit, dans un trou noir,
    Est né l'enfant rat - ailé.

    Il a un pelage gris
    Et de très grandes ailes blanches
    Une petite queue pervenche
    Des yeux couleur de rubis
    La nuit, avec ses compères
    Ils vont au bord de la mer
    Avaler quelques poissons
    Et jouer avec l'horizon

    Un jour je vous raconterai
    Toutes les merveilles qu'ils font
    Comme détruire les pollutions
    Et manger tous nos déchets
    Car maintenant je m'en vais
    Visiter ces nouveaux sages
    Ecouter leur message
    Voir les enfants rahélés.

     


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  •                                  Guy Béart

    Aujourd'hui les filles s'émancipent
    Et vous parlent de leurs grands principes
    Puis elles font comme leur maman
    En vertu des grands sentiments.
    Elle aussi avait ses phrases types
    Et me parlait de ses grands principes
    Puis n'agissait n'importe comment
    En vertu des grands sentiments.
    Elle aimait aussi vivre en équipe
    Toujours en vertu des grands principes
    Mais me surveillait jalousement
    En vertu des grands sentiments.
    Elle allait au Louvre avec Philippe
    Toujours en vertu des grands principes
    Mais faisait la foire avec Armand
    En vertu des grands sentiments.
    Elle me soigna pendant ma grippe
    Toujours en vertu des grands principes
    Puis elle me quitta bien portant
    En vertu des grands sentiments.
    Elle épousa vite un autre type
    Toujours en vertu des grands principes
    Mais elle prit un nouvel amant
    En vertu des grands sentiments.
    Il faudra qu'un beau jour je l'étripe
    Toujours en vertu des grands principes
    Mais que je le fasse élégamment
    En vertu des grands sentiments.
    Je lui porterai quelques tulipes
    Toujours en vertu des grands principes
    Mais je pleurerai abondamment, maman
    En vertu des grands sentiments.


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  •                                       Michel Sardou

    Petit duplex au Sacré-Cœur
    Et le complexe du bonheur
    Vendredi treize
    Tout le confort à la maison
    Et pour garder son p'tit garçon
    Une portugaise
    Pas grand chose de différent
    Des autres femmes de trente ans
    Sur cette butte
    Mis à part un petit détail
    Quand elle se rend à son travail
    C'est pour aller faire la pute

    Comme les filles de son espèce
    Elle prend ses quartiers de noblesse
    Au fond des âges
    Ses collègues sont en vérité
    De petites sœurs de charité
    Pas d'avantage
    Les malheureux au cœur blessé
    Tout les amoureux délaissés
    Ceux qui débutent
    Les paumés de la société
    Compagnons d'la timidité
    Vont trouver l'amour chez les putes

    Comme beaucoup de ses compagnes
    Elle est venue de sa campagne
    Chercher fortune
    Il y a des trésors plein la terre
    Mais elle assure qu'elle préfère
    Ceux du bitume
    Elle ne croit pas avoir son âme
    Plus noire que celle des autres femmes
    Que l'on culbute
    Mais dans ce monde unisexué
    Y'a autant d'hommes en vérité
    Que de jeunes femmes qui font la pute

    Le temps va vite, le temps court
    Dans ce vieux métier de l'amour
    Qui la fait vivre
    Mais elle gagne assez d'argent
    Et dans dix ans ou dans vingt ans
    Elle sera libre
    Finies les dures nuits d'hiver
    Et les prix dans les courants d'air
    Que l'on discute
    À nous la mer et le soleil
    Mais ce n'est pas demain la veille
    Ce soir, il faut faire la pute

     


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  •                                                Brassens Georges

    Bien que ces vaches de bourgeois
    Les appellent des filles de joie
    C'est pas tous les jours qu'elles rigolent,
    Parole, parole,
    C'est pas tous les jours qu'elles rigolent.

    Car, même avec des pieds de grues,
    Faire les cent pas le long des rues
    C'est fatigant pour les guibolles,
    Parole, parole,
    C'est fatigant pour les guibolles.

    Non seulement elles ont des cors,
    Des oeils-de-perdrix, mais encore
    C'est fou ce qu'elles usent de grolles,

    Parole, parole,
    C'est fou ce qu'elles usent de grolles.

    Y'a des clients, y'a des salauds
    Qui se trempent jamais dans l'eau.
    Faut pourtant qu'elles les cajolent,
    Parole, parole,
    Faut pourtant qu'elles les cajolent.

    Qu'elles leur fassent la courte échelle
    Pour monter au septième ciel.
    Les sous, croyez pas qu'elles les volent,
    Parole, parole,
    Les sous, croyez pas qu'elles les volent.

    Elles sont méprisées du public,
    Elles sont bousculées par les flics,
    Et menacées de la vérole,
    Parole, parole,
    Et menacées de la vérole.

    Bien que toute la vie elles fassent l'amour,
    Qu'elles se marient vingt fois par jour,
    La noce est jamais pour leur fiole,
    Parole, parole,
    La noce est jamais pour leur fiole.

    Bien que toute la vie elles fassent l'amour,
    Qu'elles se marient vingt fois par jour,
    La noce est jamais pour leur fiole,
    Parole, parole,
    La noce est jamais pour leur fiole.

    Fils de pécore et de minus,
    Ris par de la pauvre Vénus,
    La pauvre vieille casserole,
    Parole, parole,
    La pauvre vieille casserole.

    Il s'en fallait de peu, mon cher,
    Que cette putain ne fût ta mère,
    Cette putain dont tu rigoles,
    Parole, parole,
    Cette putain dont tu rigoles


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  •                                    Brassens Georges

    Avec sa hotte sur le dos
    Avec sa hotte sur le dos
    Il s'en venait d'Eldorado
    Il s'en venait d'Eldorado
    Il avait une barbe blanche
    Il avait nom "Papa Gâteau"

    Il a mis du pain sur ta planche
    Il a mis les mains sur tes hanches

    Il t'a prom'née dans un landeau
    Il t'a prom'née dans un landeau
    En route pour la vie d'château
    En route pour la vie d'château
    La belle vie dorée sur tranche
    Il te l'offrit sur un plateau

    Il a mis du grain dans ta grange
    Il a mis les mains sur tes hanches

    Toi qui n'avais rien sur le dos
    Toi qui n'avais rien sur le dos
    Il t'a couverte de manteaux
    Il t'a couverte de manteaux
    Il t'a vêtue comme un dimanche
    Tu n'auras pas froid de sitôt

    Il a mis l'hermine à ta hanche
    Il a mis les mains sur tes hanches

    Tous les camées, tous les émaux
    Tous les camées, tous les Meaux
    Il les fit pendre à tes rameaux
    Il les fit pendre à tes rameaux
    Il fit rouler en avalanches
    Perles et rubis dans tes sabots

    Il a mis de l'or à ta branche
    Il a mis les mains sur tes hanches

    Tire la bell', tir' le rideau
    Tire la bell', tir' le rideau
    Sur tes misères de tantôt
    Sur tes misères de tantôt
    Et qu'au-dehors il pleuve, il vente
    Le mauvais temps n'est plus ton lot

    Le joli temps des coudées franches...
    On a mis les mains sur tes hanches


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  •                                 Jean Ferrat 

    Elle seule elle a le ciel
    Que vous ne pouvez lui prendre
    Elle seule elle a mon cœur
    Qu'on l'ose arracher ou fendre
    Elle seule atteint les songes
    Qui mettent mes nuits en cendres
    Elle seule échappe aux flammes
    Comme fait la salamandre
    Elle seule ouvre mon âme
    A ce qui ne peut s'entendre

    Elle seule et qui sait d'où
    Vient l'oiseau vers le temps doux

    Elle seule qu'elle parle
    C'est comme faire un voyage
    Elle seule et son silence
    A la beauté des ombrages
    Elle seule et tout l'amour
    Me sont un même visage
    Elle seule et les merveilles
    S'étonnent de son passage
    Elle seule et le soleil
    A peine y peut faire image

    Elle seule et qui sait d'où
    Vient l'oiseau vers le temps doux

    Elle seule et tout le reste
    S'en aille au diable vauvert
    Elle seule et j'ai pour elle
    Seule ainsi vécu souffert
    Elle seule ô ma romance
    Mon sang mes veines mes vers
    Elle seule et qu'elle sorte
    Je demeure dans l'enfer
    Elle seule et que m'importent
    Cette vie et l'univers

    Elle seule et je sais d'où
    L'oiseau chante le temps doux


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