-
Par francesco le 20 Avril 2023 à 09:00
Brassens Georges
La veuve et l’orphelin, quoi de plus émouvant?
Un vieux copain d’école étant mort sans enfants,
Abandonnant au monde une épouse épatante,
J’allai rendre visite à la désespérée.
Et puis, ne sachant plus où finir ma soirée,
Je lui tins compagnie dans la chapelle ardente.
Pour endiguer ses pleurs, pour apaiser ses maux,
Je me mis à blaguer, à sortir des bons mots,
Tous les moyens sont bons au médecin de l’âme...
Bientôt, par la vertu de quelques facéties,
La veuve se tenait les côtes, Dieu merci!
Ainsi que des bossus, tous deux nous rigolâmes.
Ma pipe dépassait un peu de mon veston.
Aimable, elle m’encouragea : " Bourrez-la donc,
Qu’aucun impératif moral ne vous arrête,
Si mon pauvre mari détestait le tabac,
Maintenant la fumée ne le dérange pas!
Mais où diantre ai-je mis mon porte-cigarettes? "
A minuit, d’une voix douce de séraphin,
Elle me demanda si je n’avais pas faim.
" Ça le ferait-il revenir, ajouta-t-elle,
De pousser la piété jusqu’à l’inanition :
Que diriez-vous d’une frugale collation? "
Et nous fîmes un petit souper aux chandelles.
" Regardez s’il est beau! Dirait-on point qu’il dort.
Ce n’est certes pas lui qui me donnerait tort
De noyer mon chagrin dans un flot de champagne. "
Quand nous eûmes vidé le deuxième magnum,
La veuve était émue, nom d’un petit bonhomm’!
Et son esprit se mit à battre la campagne...
" Mon Dieu, ce que c’est tout de même que de nous! "
Soupira-t-elle, en s’asseyant sur mes genoux.
Et puis, ayant collé sa lèvre sur ma lèvre,
" Me voilà rassurée, fit-elle, j’avais peur
Que, sous votre moustache en tablier d’sapeur,
Vous ne cachiez coquettement un bec-de-lièvre... "
Un tablier d’sapeur, ma moustache, pensez!
Cette comparaison méritait la fessée.
Retroussant l’insolente avec nulle tendresse,
Conscient d’accomplir, somme toute, un devoir,
Mais en fermant les yeux pour ne pas trop en voir,
Paf! j’abattis sur elle une main vengeresse!
" Aïe! vous m’avez fêlé le postérieur en deux! "
Se plaignit-elle, et je baissai le front, piteux,
Craignant avoir frappé de façon trop brutale.
Mais j’appris, par la suite, et j’en fus bien content,
Que cet état de chos’s durait depuis longtemps :
Menteuse! la fêlure était congénitale.
Quand je levai la main pour la deuxième fois,
Le cœur n’y était plus, j’avais perdu la foi,
Surtout qu’elle s’était enquise, la bougresse :
" Avez-vous remarqué que j’avais un beau cul?
Et ma main vengeresse est retombée, vaincue!
Et le troisième coup ne fut qu'une caresse.
votre commentaire -
Par francesco le 25 Février 2023 à 22:53
Pierre Perret
Oh toi ma femme aux paupières de cèdre bleu
Aux regards fabuleux des enfants étonnés
Aux grands yeux prophétiques où l'on voit se baigner
Des elfes mystérieuses en paillettes dorées
Tes longs cils font des trilles en fumée de gitane
Tes longs cils sont des rames aux vagues de la mer
Des pont-levis fermés par ma bouche salée
Tes longs cils font de trilles en fumée de gitaneOh toi ma femme aux paupières de cèdre bleu
Tes baisers ont le suc des tortillas indiennes
Des fleurs d'acacia roses des gâteaux de NoëlDe pâte feuilletée fourrée d'orties au miel
Ma femme aux pieds de lune aux empreintes de fleurs
Aux vérités poignards qui déchirent les nues
Ma femme au rire nu aux sanglots retenus
Ma femme aux pieds de lune aux empreintes de fleursOh toi ma femme aux paupières de cèdre bleu
Aux cris d'oiseaux plaintifs dans ton sommeil d'enfant
Aux étreintes jalouses en mâchoires de tigre
Aux étreintes jalouses en pointes de diamant
Au ventre palpitant de caille ensanglantée
A la bouche tendue comme un quartier d'orange
Ma femme aux seins secrets aux lèvres de vendange
Au ventre palpitant de caille ensanglantéeEt je suis là moi je suis là sans rien te dire
Retenant les oiseaux dans ma bouche fermée
Et j'étrangle ma muse et j'étouffe ma lyre
Retenant les oiseaux dans ma bouche ferméeOh toi ma femme aux paupières de cèdre bleu
Aux longs doigts de corail dans mes cheveux de laine
Aux longs doigts qui s'attardent aux bouches des fontaines
Oh toi ma femme aux paupières de cèdre bleu
Je t'aime
votre commentaire -
Par francesco le 18 Février 2023 à 18:58
Brassens Georges
Jamais sur terre il n'y eut d'amoureux
Plus aveugle que moi dans tous les âges
Mais faut dire que je m'était crevé les yeux
En regardant de trop près son corsage.Une jolie fleur dans une peau de vache
Une jolie vache déguisée en fleur
Qui fait la belle et qui vous attache
Puis, qui vous mène par le bout du cœur.Le ciel l'avait pourvue des mille appas
Qui vous font prendre feu dès qu'on y touche
L'en avait tant que je ne savais pas
Ne savais plus où donner de la bouche.Elle n'avait pas de tête, elle n'avait pas
L'esprit beaucoup plus grand qu'un dé à coudre
Mais pour l'amour on ne demande pas
Aux fille d'avoir inventé la poudre.Puis un jour elle a pris la clef des champs
En me laissant à l'âme un mal funeste
Et toutes les herbes de la Saint-Jean
N'ont pas pu me guérir de cette peste.Je lui en ai bien voulu mais à présent
J'ai plus de rancune et mon cœur lui pardonne
D'avoir mis mon cœur à feu et à sang
Pour qu'il ne puisse plus servir à personne.
votre commentaire -
Par francesco le 17 Janvier 2023 à 22:44
Francis Cabrel
Tu voudrais qu’elle t’aime
T’as changé tes manières
Tu prends des allures mondaines
Tu racontes seulement
Tes voyages en première, en première.
Tu veux qu’elle t’estime
Tu sors tes plus belles lectures
T’as vu des centaines de films
T’expliques d’où viennent
Ces tapis sur le mur, sur le mur.
Et y a une heure où va retentir... le signal.
Tu voudrais qu’elle rêve
Tu gardes un petit doigt en l’air
Tu parles de décalages horaires
Des plages blanches
À l’autre bout de la Terre, de la Terre.
(ou) Pourquoi pas Venise
Quand les fontaines s’allument
En dessous des lumières grises
On pourrait danser
Sur le bord des lagunes, des lagunes.
Et y a une heure où va retentir... le signal
Un moment où tu vas t’sentir...
Animal, animal, animal,
Animal, animal.
Celui qui attend sous le déluge
Qui couche contre la porte
Celui qui crie, qui hurle
Jusqu’à ce que tu sortes
Qui t’aime dans la voiture
Qui court quand tu appelles
Qui pleure, qui pleure, qui pleure
"Mon Dieu que les femmes sont belles!"
"Mon Dieu, mon Dieu, mon Dieu..."
"Que les femmes sont..."
Tu voudrais qu’elle danse
Qu’il y ait des fleurs partout par terre
Et dans le grand silence
Tu te sens capable de marcher sur la mer
Sur la mer.
Tu voudrais qu’elle t’aime
Tu sors tes plus belles lectures
Et t’en oublies certaines
Comme ces filles à plat posées sur tes murs
Sur tes murs.
Et y a une heure où va retentir... le signal
Un moment où tu vas t’sentir...
Animal, animal, animal
Animal, animal
Animal
Le signal
Le signal
Animal...
votre commentaire -
Par francesco le 4 Janvier 2023 à 23:17
Brassens Georges
Comme une sœur, tête coupée, tête coupée
Ell’ ressemblait à sa poupée, à sa poupée,
Dans la rivière, elle est venue
Tremper un peu son pied menu, son pied menu.
Par une ruse à ma façon, à ma façon,
Je fais semblant d’être un poisson, d’être un poisson.
Je me déguise en cachalot
Et je me couche au fond de l’eau, au fond de l’eau.
J’ai le bonheur, grâce à ce biais, grâce à ce biais,
De lui croquer un bout de pied, un bout de pied.
Jamais requin n’a, j’en réponds,
Jamais rien goûté d’aussi bon, rien d’aussi bon.
Ell’ m’a puni de ce culot, de ce culot,
En me tenant le bec dans l’eau, le bec dans l’eau.
Et j’ai dû, pour l’apitoyer,
Faire mine de me noyer, de me noyer.
Convaincu’ de m’avoir occis, m’avoir occis,
La voilà qui se radoucit, se radoucit,
Et qui m’embrasse et qui me mord
Pour me ressusciter des morts, citer des morts.
Si c’est le sort qu’il faut subir, qu’il faut subir,
A l’heure du dernier soupir, dernier soupir,
Si, des noyés, tel est le lot,
Je retourne me fiche à l’eau, me fiche à l’eau.
Chez ses parents, le lendemain, le lendemain,
J’ai couru demander sa main, d’mander sa main,
Mais comme je n’avais rien dans
La mienne, on m’a crié: "Va-t’en!", crié: "Va-t’en!"
On l’a livrée aux appétits, aux appétits
D’une espèce de mercanti, de mercanti,
Un vrai maroufle, un gros sac d’or,
Plus vieux qu’Hérode et que Nestor, et que Nestor.
Et depuis leurs noces j’attends, noces j’attends,
Le cœur sur des charbons ardents, charbons ardents,
Que la Faucheuse vienne cou-
-per l’herbe aux pieds de ce grigou, de ce grigou.
Quand ell’ sera veuve éploré’, veuve éploré’,
Après l’avoir bien enterré, bien enterré,
J’ai l’espérance qu’elle viendra
Faire sa niche entre mes bras, entre mes bras.
votre commentaire -
Par francesco le 24 Décembre 2022 à 09:08
Brassens Georges Interprète Jean Bertola
Mânes de mes aïeux, protégez-moi, bons mânes !
Les joies charnell's me perdent,
La femme de ma vie, hélas ! est nymphomane,
Les joies charnell's m'emmerdent.
Sous couleur de me donner une descendance, Les joies charnell's me perdent, Dans l'alcôve ell' me fait passer mon existence, Les joies charnell's m'emmerdent.
J'ai beau demander grâce, invoquer la migraine,
Les joies charnell's me perdent,
Sur l'autel conjugal, implacable, ell' me traîne,
Les joies charnell's m'emmerdent.
Et je courbe l'échine en déplorant, morose,
Les joies charnell's me perdent,
Qu'on trouv' plus les enfants dans les choux, dans les roses,
Les joies charnell's m'emmerdent.
Et je croque la pomme, après quoi, je dis pouce.
Les joies charnell's me perdent,
Quand la pomme est croquée, de plus belle ell' repousse,
Les joies charnell's m'emmerdent.
Métamorphose inouïe, métempsycose infâme,
Les joies charnell's me perdent,
C'est le tonneau des Danaïd's changé en femme,
Les joies charnell's m'emmerdent.
J'en arrive à souhaiter qu'elle se dévergonde,
Les joies charnell's me perdent,
Qu'elle prenne un amant ou deux qui me secondent,
Les joies charnell's m'emmerdent.
Or, malheureusement, la bougresse est fidèle,
Les joies charnell's me perdent,
Pénélope est une roulure à côté d'elle,
Les joies charnell's m'emmerdent.
Certains à coups de dents creusent leur sépulture,
Les joies charnell's me perdent,
Moi j'use d'un outil de tout autre nature,
Les joies charnell's m'emmerdent.
Après que vous m'aurez emballé dans la bière,
Les joies charnell's me perdent,
Prenez la précaution de bien sceller la pierre,
Les joies charnell's m'emmerdent.
Car, même mort, je devrais céder à ses rites,
Les joies charnell's me perdent,
Et mes os n'auraient pas le repos qu'ils méritent,
Les joies charnell's m'emmerdent.
Qu'on m'incinère plutôt ! Ell' n'os'ra pas descendre,
Les joies charnell's me perdent,
Sacrifier à Vénus, avec ma pauvre cendre,
Les joies charnell's m'emmerdent.
Mânes de mes aïeux, protégez-moi, bons mânes !
Les joies charnell's me perdent,
La femme de ma vie, hélas ! est nymphomane,
Les joies charnell's m'emmerdent.
votre commentaire -
Par francesco le 26 Octobre 2022 à 10:44
Brassens Georges -
Du temps que je vivais dans le troisièm' dessous,
Ivrogne, immonde, infâme,
Un plus soûlaud que moi, contre un' pièc' de cent sous,
M'avait vendu sa femme.
Quand je l'eus mise au lit, quand j'voulus l'étrenner,
Quand j'fis voler sa jupe,
Il m'apparut alors qu'j'avais été berné
Dans un marché de dupe.
"Remball' tes os, ma mie, et garde tes appas,
Tu es bien trop maigrelette,
Je suis un bon vivant, ça n'me concerne pas
D'étreindre des squelettes.
Retourne à ton mari, qu'il garde les cent sous,
J'n'en fais pas une affaire." Du temps que je vivais dans le troisièm' dessous,
Ivrogne, immonde, infâme,
Un plus soûlaud que moi, contre un' pièc' de cent sous,
M'avait vendu sa femme.
Quand je l'eus mise au lit, quand j'voulus l'étrenner,
Quand j'fis voler sa jupe,
Il m'apparut alors qu'j'avais été berné
Dans un marché de dupe.
"Remball' tes os, ma mie, et garde tes appas,
Tu es bien trop maigrelette,
Je suis un bon vivant, ça n'me concerne pas
D'étreindre des squelettes.
Retourne à ton mari, qu'il garde les cent sous,
J'n'en fais pas une affaire." Mais ell' me répondit, le regard en dessous :
"C'est vous que je préfère...
J'suis pas bien gross', fit-ell', d'une voix qui se nou’,
Mais ce n'est pas ma faute..."
Alors, moi, tout ému, j'la pris sur mes genoux
Pour lui compter les côtes.
"Toi qu'j'ai payé’ cent sous, dis-moi quel est ton nom,
Ton p'tit nom de baptême ?
- Je m'appelle Ninette. - Eh bien, pauvre Ninon,
Console-toi, je t'aime."
Et ce brave sac d'os dont j'n'avais pas voulu,
Même pour une thune,
M'est entré dans le coeur et n'en sortirait plus
Pour toute une fortune.
Du temps que je vivais dans le troisièm' dessous,
Ivrogne, immonde, infâme, Un plus soûlaud que moi, contre un' pièc' de cent sous,
M'avait vendu sa femme.
votre commentaire -
Par francesco le 21 Octobre 2022 à 09:35
Claude Nougaro
Une petite fille en pleurs dans une ville en pluie
Et moi qui cours après
Et moi qui cours après au milieu de la nuit
Mais qu'est ce que je lui ai fait ?Une petite idiote qui me joue la grande scène
De la femme délaissée
Et qui veut me faire croire qu'elle va se noyer !
C'est d' quel côté la Seine ?
Mais qu'est ce que je lui ai fait ?
Mais qu'est ce qu'elle me reproche ?
Qu'est ce qu'il lui a pris ?
Lorsque je l'ai trompée, elle l'a jamais appris...
C'est pas elle qui s'approche ?
Tu m'aimes vraiment, dis moi ?
Tu m'aimes, tu m'aimes, tu m'aimes ?
C'est tout ce qu'elle sait dire !
En bouffant, en m'rasant, quand je voudrais dormir
Faut lui dire que je l'aime !
Une petite fille en pleurs dans une ville en pluie
Où est elle, nom de Dieu !
Elle a dû remonter par la rue d'Rivoli...
J'ai d'la flotte plein les yeux
Parce qu'elle avait rêvé je ne sais quel amour
Absolu, éternel
Il faudrait ne penser, n'exister que pour elle
Chaque nuit, chaque jour !
Voilà ce qu'elle voudrait, seulement y a la vie
Seulement y a le temps
Et le moment fatal où le vilain mari
Tue le prince charmant...
L'amour, son bel amour, il ne vaut pas bien cher
Contre un calendrier
Le battement de son cœur, la douceur de sa chair
Je les ai oubliés
Où donc est elle partie ? Voilà qu'il pleut des cordes
Mon Dieu, regardez moi !
Me voilà comme un con place de la Concorde...
Ça y est, je la vois
Attends moi...
Attends moi !
Je t'aime
Je t'aime
Je t'aime !
votre commentaire -
Par francesco le 28 Septembre 2022 à 22:19
Henri Tachan
UN JARDIN SECRET
Paroles et musique: Henri Tachan
On a tous un jardin secret,
Un petit jardin des délices
Où l'on se cache pour arroser
Parmi nos fleurs, nos immondices...
Là, c'est une fille de joie
Qui fait les cent pas dans ta tête,
Un carré de bitume froid
Qui te réchauffe comme une fête,
C'est un visage pâle de morte
Sur l'oreiller taché du vice,
Le défendu derrière la porte,
La touffe offerte en haut des cuisses...
On a tous un jardin secret,
Un petit jardin des supplices
Où l'on se cache pour arroser
Parmi nos fleurs, nos immondices...
L'adolescente que je couve
Des yeux du démon de Midi,
Avant qu'elle ne devienne louve
Je voudrais téter la brebis,
La petite fille défendue
Qui sent le savon et l'urine,
La Lolita au coin de la rue
Qui croque un bout de mandarine...
On a tous un jardin secret,
Un petit jardin en coulisse,
Où l'on se cache pour arroser
Parmi nos fleurs, nos immondices...
C'est vous, Saintetés, Présidents,
Grandes familles, Bourgeois imberbes,
Qui arrachez depuis longtemps
Dans les jardins, la "mauvaise herbe",
Tartuffes, hypocrites, curés,
Ils croulent, vos murs du silence,
Sous des rideaux de lierre serré,
Sous des parterres d'orties qui dansent...
Qu'un jour, tous nos jardins secrets
Redevenus publics, fleurissent
D'humbles chardons et d'orchidées,
De lilas bleus et d'immondices!
Qu'un jour, tous nos jardins secrets
Redevenus publics, fleurissent
D'humbles chardons et d'orchidées,
De lilas bleus et d'immondices!
votre commentaire -
Par francesco le 3 Septembre 2022 à 23:05
Georges Brassens
Misogynie à part, le sage avait raison
Il y a les emmerdantes, on en trouve à foison
En foule elles se pressent
Il y a les emmerdeuses, un peu plus raffinées
Et puis, très nettement au-dessus du panier
Y a les emmerderesses
La mienne, à elle seule, sur toutes surenchérit
Elle relève à la fois des trois catégories
Véritable prodige
Emmerdante, emmerdeuse, emmerderesse itou
Elle passe, elle dépasse, elle surpasse tout
Elle m’emmerde, vous dis-je
Mon Dieu, pardonnez-moi ces propos bien amers
Elle m’emmerde, elle m’emmerde, elle m’emmerde, elle m’emmer-
de, elle abuse, elle attige
Elle m’emmerde et j’regrette mes belles amours avec
La p’tite enfant d’Marie que m’a soufflée l’évêque
Elle m’emmerde, vous dis-je
Elle m’emmerde, elle m’emmerde, et m’oblige à me cu-
rer les ongles avant de confirmer son cul
Or, c’est pas callipyge
Et la charité seule pousse ma main résignée
Vers ce cul rabat-joie, conique, renfrogné
Elle m’emmerde, vous dis-je
Elle m’emmerde, elle m’emmerde, je le répète et quand
Elle me tape sur le ventre, elle garde ses gants
Et ça me désoblige
Outre que ça dénote un grand manque de tact
Ça n’favorise pas tellement le contact
Elle m’emmerde, vous dis-je
Elle m’emmerde, elle m’emmerde, quand je tombe à genoux
Pour certaines dévotions qui sont bien de chez nous
Et qui donnent le vertige
Croyant l’heure venue de chanter le credo
Elle m’ouvre tout grand son missel sur le dos
Elle m’emmerde, vous dis-je
Elle m’emmerde, elle m’emmerde, à la fornication
Elle s’emmerde, elle s’emmerde avec ostentation
Elle s’emmerde, vous dis-je
Au lieu de s’écrier: " Encor! Hardi! Hardi! "
Elle déclame du Claudel, du Claudel, j’ai bien dit
Alors ça, ça me fige!
Elle m’emmerde, elle m’emmerde, j’admets que ce Claudel
Soit un homme de génie, un poète immortel
J’reconnais son prestige
Mais qu’on aille chercher dedans son œuvre pie
Un aphrodisiaque, non, ça, c’est d’l’utopie
Elle m’emmerde, vous dis-je
votre commentaire
Suivre le flux RSS des articles de cette rubrique
Suivre le flux RSS des commentaires de cette rubrique