•                        Claude Léveillée

    Quand l’amour pleure
    C’est qu’il se meurt

    Mais tu me mens comme on respire
    Mais moi je t’aime comme on délire
    Mon corps, mon âme en Espagne
    Mes mains, mes yeux ils sont au bagne
    Derrière de tout petits barreaux
    Faits d’insouciance et d’habitude
    Où sont passés nos grands chevaux
    Qui nous faisaient solides et beaux
    Quand nous crevions les cinq à sept
    D’une ville quelconque à la retraite
    Mais je sens le temps qui respire
    Et ce feu qui se fait vampire
    Qui reprend mes 20 ans, j’expire
    Je veux m’éclater au soleil
    Fini le monde et ses bouteilles

    Mais la mer, la mer se calme
    Et puis plus rien ne bouge
    Seul, un homme qui respire
    Qui désire se vivre

    Mais je te mens comme on désire
    Malgré mon cœur, malgré mes maux
    C’est comme le feu qui agonise
    Faut-il souffrir, faut-il mourir?
    Mais de nuit blanche en matin blême
    Faudrait peut-être se dire je t’aime
    Et puis refaire les mots d’amour
    Les petits gestes de tous les jours
    S’inventer sous les clairs de lune
    Des enfants blonds et de lumière
    Retiens mon corps, retiens mon âme
    Adieu Venise, adieu l’Espagne
    Mes yeux mes mains sont pleins de bois
    Mes yeux mes mains sont pleins de toi
    Je t’ai ramené nos chevaux

    Regard, regarde, ils s’aiment
    Et puis plus rien ne bouge
    Seul, un homme qui respire
    Qui désire se vivre

    Refaire son bois, refaire son âme
    Les deux sont faits de vieux papiers
    De manuscrits inachevés
    De pages blanches et de brouillons
    Voici mon corps, voici mon nom
    Mes yeux et notre destinée
    Et puis refaisons-nous l’amour
    Une fois peut-être, et pour toujours
    Sans compromis, sans tricherie
    Tout nus, sans rien, comme deux enfants
    Au beau milieu de l’océan
    Et puis dans un moment d’extase
    Nous referons le tour du monde
    Nous nous dirons: «Adieu le monde…
    La terre, la mer et nos chevaux»
    Comment te dire que tout chavire
    Que tout respire… Enfin revivre


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  •             Pierre Perret


    Aujourd’hui ma plume est alerte
    Elle survole un nid de scorpions
    Pour lesquels rien n’est pire certes
    Que la liberté d’expression
    Ces petits cancrelats débiles
    Ont courageus’ment fait la preuve
    Qu’égorger est aussi facile
    Que d’filer une trempe à sa meuf

    Refrain
    Humour liberté vérité
    Il faut s’en servir
    Humour liberté vérité
    Il faudra choisir


    C’était une poignée de grands gosses
    Le soleil qui habitait leurs yeux
    Travestissait les choses atroces
    En éclats de rire contagieux
    De dangereux récidivistes
    Et de plus armés jusqu’aux dents
    D’intelligence créatrice
    De gommes de crayons de talent

    Refrain


    C’est au bout de leurs traits véloces
    Que jaillirent les plus succulents
    De leurs dessins les plus féroces
    D’un réalisme éblouissant
    C’est courbé sur la feuille blanche
    Où leur génie faisait son lit
    Qu’ils ont ensanglanté les planches
    Du grand atelier de Charlie

    Refrain


    Adieu mes amis les artistes
    Bienfaiteurs de l’humanité
    Qui venez de quitter la piste
    Pour avoir dit la vérité
    Oui nous combattrons ces cloportes
    Qui vendent leurs idées mortifères
    Jusque sur le seuil de nos portes
    A ceux qui ont pas les pieds sur terre

    Refrain
    Humour liberté vérité
    Il faudra choisir
    Humour liberté vérité
    On peut en mourir


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  •  

      Georges Brassens

    Depuis que je commence à faire de vieux os,
    Avide de conseils, souvent un jouvenceau
    Me demande la marche à suivre et s'il est bon
    D'aller par-ci, par-là, scrupuleux je réponds:

    Crosse en l'air ou bien fleur au fusil,
    C'est à toi d'en décider, choisis!
    A toi seul de trancher s'il vaut mieux
    Dire "amen" ou "merde à Dieu".

    Et le brave petit blâme ma position,
    M'accuse de danser la valse hésitation.
    Cet âge exècre l'attitude des Normands,
    Les seuls à lui parler en fait honnêtement.

    Crosse en l'air ou bien fleur au fusil,
    C'est à toi d'en décider, choisis!
    A toi seul de trancher s'il vaut mieux
    Dire "amen" ou "merde à Dieu".

    Facile d'entraîner de jeunes innocents!
    Puisqu'il est interdit d'interdire à présent,
    Lors, en bonne justice, il est déconseillé
    De donner des conseils, surtout s'ils sont payés.

    Crosse en l'air ou bien fleur au fusil,
    C'est à toi d'en décider, choisis!
    A toi seul de trancher s'il vaut mieux
    Dire "amen" ou "merde à Dieu".

    A gauche, à droite, au centre ou alors à l'écart,
    Je ne puis t'indiquer où tu dois aller, car
    Moi le fil d'Ariane me fait un peu peur
    Et je ne m'en sers plus que pour couper le beurre.

    Crosse en l'air ou bien fleur au fusil,
    C'est à toi d'en décider, choisis!
    A toi seul de trancher s'il vaut mieux
    Dire "amen" ou "merde à Dieu".

    Quand tous les rois Pétaud crient "Vive la république",
    Que "Mort aux vaches" même est un slogan de flic,
    Que l'on parle de paix le cul sur des canons,
    Bienheureux celui qui s'y retrouve, moi non!

    Crosse en l'air ou bien fleur au fusil,
    C'est à toi d'en décider, choisis!
    A toi seul de trancher s'il vaut mieux
    Dire "amen" ou "merde à Dieu".

    La vérité d'ailleurs flotte au gré des saisons.
    Tout fier dans son sillage, on part, on a raison.
    Mais au cours du voyage, elle a viré de bord,
    Elle a changé de cap, on arrive: on a tort


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  •                                   Serge Gainsbourg

    Ecoute les orgues
    Elles jouent pour toi
    Il est terrible cet air là
    J'espère que tu aimes
    C'est assez beau non
    C'est le requiem pour un con

    Je l'ai composé spécialement pour toi
    A ta mémoire de scélérat
    C'est un joli thème
    Tu ne trouves pas
    Semblable à toi même
    Pauvre con

    Voici les orgues
    Qui remettent ça
    Faut qu't'apprennes par coeur cet air là
    Que tu n'aies pas même
    Une hésitation
    Sur le requiem pour un con

    Quoi tu me regardes
    Tu n'apprécies pas
    Mais qu'est-ce qu'y a là dedans
    Qui t'plaît pas
    Pour moi c'est idem Ecoute les orgues
    Elles jouent pour toi
    Il est terrible cet air là
    J'espère que tu aimes
    C'est assez beau non
    C'est le requiem pour un con

    Je l'ai composé spécialement pour toi
    A ta mémoire de scélérat
    Sur ta figure blême
    Aux murs des prisons
    J'inscrirai moi-même : " Pauvre con "


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  •                          Anna Marly  

    Ami, entends-tu le vol noir des corbeaux sur nos plaines ?
    Ami, entends-tu les cris sourds du pays qu'on enchaîne ?
    Ohé, partisans, ouvriers et paysans, c'est l'alarme.
    Ce soir l'ennemi connaîtra le prix du sang et les larmes.

    Montez de la mine, descendez des collines, camarades !
    Sortez de la paille les fusils, la mitraille, les grenades.
    Ohé, les tueurs à la balle ou au couteau, tuez vite !
    Ohé, saboteur, attention à ton fardeau : dynamite...

    C'est nous qui brisons les barreaux des prisons pour nos frères.
    La haine à nos trousses et la faim qui nous pousse, la misère.
    Il y a des pays où les gens au creux des lits font des rèves.
    Ici, nous, vois-tu, nous on marche et nous on tue, nous on crève...

    Ici chacun sait ce qu'il veut, ce qu'il fait quand il passe.
    Ami, si tu tombes un ami sort de l'ombre à ta place.
    Demain du sang noir sèchera au grand soleil sur les routes.
    Sifflez, compagnons, dans la nuit la Liberté nous écoute...

    Ami, entends-tu ces cris sourds du pays qu'on enchaîne ?
    Ami, entends-tu le vol noir des corbeaux sur nos plaines ?
    Oh oh oh oh oh oh oh oh oh oh oh oh oh oh oh oh...

    Le chant des partisans: créé en 1943, paroles de Maurice Druon et Joseph Kessel, Musique de Anna Marly


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