•     Charlélie Couture

    Quand les parents au firmament
    font des siestes célestes
    quand les marchands du temple montent la garde sous la voûte
    les colombes infidèles replient leurs ailes à Beyrouth
    Les enfants se battent
    Les marins américains envahissent le désert
    comme des papillons de nuit aveuglés par la lumière
    le monde se déchire pour l’amour de la guerre
    et les derniers empires retournent à la poussière

    et les enfants se battent

    Dans une ville irlandaise un prédicateur pied-bot
    debout sur une chaise fait appel au chaos
    avec les yeux hagards tournés vers l’absolu
    le gars lance une boule qui explose dans la foule

    et les enfants se battent

    Diplomatie militaire économie politique
    inflation et misère ou propagande fatidique

    et les enfants se battent

    Font pas la différence, quand c’est vrai quand c’est faux
    et ça n’est pas un jeu
    ils se battent parce qu’il faut
    sauver sa peau                                                                                                        sauve qui peut

    Le sang des innocents et la sueur des ouvriers
    dans ce monde irradié par les besoins d’argent
    missiles et sous-marins ou traités de paix atomiques
    les industries fabriquent toutes les guerres de demain

    et les enfants se battent,
    les enfants se battent.

     


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  •                 Damien Saez

    Encore un jour se lève sur la planète France
    Et je sors doucement de mes rêves, je rentre dans la danse
    Comme toujours il est huit heures du soir, j’ai dormi tout le jour
    Je me suis encore couché trop tard, je me suis rendu sourd encore

    Encore une soirée où la jeunesse France
    Encore elle va bien s’amuser puisqu’ici rien n’a de sens
    Alors on va danser, faire semblant d’être heureux
    Pour aller gentiment se coucher, mais demain rien n’ira mieux

    Puisqu’on est jeune et con
    Puisqu’ils sont vieux et fous
    Puisque des hommes crèvent sous les ponts
    Mais ce monde s’en fout
    Puisqu’on est que des pions
    Contents d’être à genoux
    Puisque je sais qu’un jour nous gagnerons à devenir fous

    Encore un jour se lève sur la planète France
    Mais j’ai depuis longtemps perdu mes rêves, je connais trop la danse
    Comme toujours il est huit heures du soir, j’ai dormi tout le jour
    Mais je sais qu’on est quelques milliards à chercher l’amour encore

    Encore une soirée où la jeunesse France
    Encore elle va bien s’amuser dans cet état d’urgence
    Alors elle va danser, faire semblant d’exister
    Qui sait si l’on ferme les yeux on vivra vieux

    Puisqu’on est jeune et con
    Puisqu’ils sont vieux et fous
    Puisque des hommes crèvent sous les ponts
    Mais ce monde s’en fout
    Puisqu’on est que des pions
    Contents d’être à genoux
    Puisque je sais qu’un jour nous nous aimerons
    Comme des fous

    Encore un jour se lève sur la planète France
    Où j’ai depuis longtemps perdu mes rêves, je connais trop la danse
    Comme toujours il est huit heures du soir, j’ai dormi tout le jour
    Mais je sais qu’on est quelques milliards à chercher l’amour       


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  •                          Jean-Roger Caussimon

    Entourloupé par les malfrats
    et succombant sous les contraintes,
    je change de style, les gars,
    j’abandonne les demi-teintes.
     
    Je tire à vue et dans le tas,
    bordel à cul charrette à bras,
    Verlaine avait au moins l’absinthe
    qu’en 14 on interdira.
     
    Il en tirait de douces plaintes
    Et des rimes de 100 carats.
    Sacré bordel de vierge enceinte,
    on me vend du faux Mascara
    ah, ah!
     
    Est-ce le tocsin ou le glas?
    Une cloche invisible teinte
    et cette horrible rumeur là
    c’est l’an 2000 qui se pointe
    du côté du mur Mururoa.
     
    Bordel à cul charrette à bras
    la côte d’alerte est atteinte
    dans le Sahel et le Fiagra.
    Devant leur vache sacro sainte
    les Hindous sautent les repas.
     
    Sacré bordel de vierge enceinte,
    quelle idée de naître là bas
    ah, ah!
     
    Dans la patrie de Neruda
    les aurores se sont éteintes,
    partout on se heurtait aux soldats
    chaque minute était une crainte.
     
    Un gadget made par là-bas
    bordel à cul, charrette à bras.
    Le pape à Rome, les mains jointes
    Prie, Ora, pro nobis, ora.
     
    Puis tout au bout de sa complainte
    lance une bulle ex cathedra.
    Sacré bordel de vierge enceinte
    au grand jamais n’avortera.
     
    Dans un hôtel à cancrelats
    une fille horriblement peinte
    Sur un lit bancal et sans draps
    attend qu'aboutisse l'étreinte.
     
    D'un michton qui n'en finit pas
    bordel à cul, charrette à bras
    nous, comme putes, l'on s'éreinte
    pour le gite et le bout de gras.
     
    La liberté déjà restreinte
    au fil des jours met les adjas.
    Sacré bordel de vierge enceinte
    89 c'est vieux déjà,
    ah, ah!
     
    Sacré bordel de vierge enceinte,
    réinventons le "Ça ira",
    ah, ah!

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  •                                     Georges Brassens

    La belle qui couchait avec le roi de Prusse
    Avec le roi de Prusse
    A qui l'on a tondu le crâne rasibus
    Le crâne rasibus

    Son penchant prononcé pour les " ich liebe dich ",
    Pour les " ich liebe dich "
    Lui valut de porter quelques cheveux postich's
    Quelques cheveux postich's

    Les braves sans-culott's et les bonnets phrygiens
    Et les bonnets phrygiens
    Ont livre sa crinière à un tondeur de chiens
    A un tondeur de chiens

    J'aurais dû prendre un peu parti pour sa toison
    Parti pour sa toison
    J'aurais dû dire un mot pour sauver son chignon
    Pour sauver son chignon

    Mais je n'ai pas bougé du fond de ma torpeur
    Du fond de ma torpeur
    Les coupeurs de cheveux en quatre m'ont fait peur
    En quatre m'ont fait peur

    Pire qu'une brosse, elle eut été tondue
    Elle eut été tondue
    J'ai dit : " C'est malheureux, ces accroch'-coeur perdus
    Ces accroch'-coeur perdus "

    Et, ramassant l'un d'eux qui traînait dans l'ornière
    Qui traînait dans l'ornière
    Je l'ai, comme une fleur, mis à ma boutonnière
    Mis à ma boutonnière

    En me voyant partir arborant mon toupet
    Arborant mon toupet
    Tous ces coupeurs de natt's m'ont pris pour un suspect
    M'ont pris pour un suspect

    Comme de la patrie je ne mérite guère
    Je ne mérite guère
    J'ai pas la Croix d'honneur, j'ai pas la croix de guerre
    J'ai pas la croix de guerre

    Et je n'en souffre pas avec trop de rigueur
    Avec trop de rigueur
    J'ai ma rosette à moi: c'est un accroche-coeur
    C'est un accroche-coeur


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  •                      Pierre Perret

    Comment aider ces pauvres gens qui agonisent
    Qui attendaient qu'on leur vienne à la rescousse
    Pendant qu'les infirmières mouillaient la chemise
    Qu'les infirmiers faisaient suer l'burnous
    Pendant qu'ils couraient tous dans la panade
    Dans les couloirs encombrés de macchabées
    Les cherchez pas pour soigner les malades
    Tous les docteurs étaient à la télé

    Ils nous ont tant confinés
    Puis déconfinés, puis reconfinés
    Qu'on redoutait d'être in fine
    Des cons finis

    Il décrétèrent un jour qu'les vieux d'la vieille
    Faut les achever à 70 balais
    Disant l'contraire de c'qu'ils disaient la veille
    Quand cette gripette les faisait bien marrer
    D'un air savant y venaient faire des tirades
    Remplis d'avis et d'conseils ampoulés
    Pendant qu'l'hosto croulait sous les malades
    Nos braves docteurs étaient à la télé

    Y avait l'Raoult çui qui les enquiquine
    Qui les traitait tous comme des Diafoirus
    D'après lui y a guère que sa chloroquine
    Qui pourra fout' les chocottes au virus
    La porte-parole elle s'appelle Sibeth
    Y'en a qui pensent qu'elle porte bien son nom
    On sent bien qu'la moindre idée qui se pointe
    Lui déclenche un ouragan dans l'citron

    L'soir aux infos y a l'tondu, l'aut' sadique
    Qui compte les morts et puis y a l'défilé
    Des professeurs, des stars, des scientifiques
    Et puis l'rouquin, l'Amerloque, le cinglé
    Et en fin d'compte on a su pour les masques
    Qui étaient gérés par une bande de couillons
    Qu's'il en restait plus du tout c'était parce que
    Ils en avaient détruit 600 millions

    Les infirmières qui gagnent des clopinettes
    Même pas au SMIC galèrent à tour de bras
    On récompense nos courageuses Cosettes
    D'applaudissements, d'médailles en chocolat
    Mes petits marquis vous devriez avoir honte
    La dignité chez vous elle est en deuil
    Pas une seule de vos promesses à la gomme
    Ont un jour consolé leur portefeuille

    Vous nous avez confinés
    Puis déconfinés, puis reconfinés
    Mais vous vous resterez pour la vie
    Des cons finis


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