•                                                                        Georges Brassens- 

    J'avais l' plus bel amandier 
    Du quartier, (bis) 
    Et, pour la bouche gourmande 
    Des filles du monde entier, 
    J' faisais pousser des amandes : 
    Le beau, le joli métier !

    Un écureuil en jupon, 
    Dans un bond, (bis)
    Vint me dir' : "je suis gourmande 
    Et mes lèvres sentent bon, 
    Et, si tu m' donn's une amande, 
    J' te donne un baiser fripon !

    Grimpe aussi haut que tu veux, 
    Que tu peux, (bis) 
    Puis tu grignot's, et puis tu 
    Redescends plus vite encore 
    Me donner le baiser dû ! "

    Quand la belle eut tout rongé, 
    Tout mangé... (bis) 
    "Je te paierai, me dit-elle, 
    A pleine bouche quand les 
    Nigauds seront pourvus d'ailes 
    Et que tu sauras voler !

    "Mont' m'embrasser si tu veux, 
    Si tu peux... (bis)
    Mais dis-toi que, si tu tombes, 
    J'n'aurai pas la larme à l'œil, 
    Dis-toi que, si tu succombes, 
    Je n' porterai pas le deuil !"

    Les avait, bien entendu, 
    Toutes mordues, (bis) 
    Tout's grignoté's, mes amandes, 
    Ma récolte était perdue, 
    Mais sa joli' bouch' gourmande 
    En baisers m'a tout rendu !


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  •                                                            Jean Ferrat

    Ils quittent un à un le pays
    Pour s'en aller gagner leur vie
    Loin de la terre où ils sont nés
    Depuis longtemps ils en rêvaient
    De la ville et de ses secrets
    Du formica et du ciné
    Les vieux ça n'était pas original
    Quand ils s'essuyaient machinal
    D'un revers de manche les lèvres
    Mais ils savaient tous à propos
    Tuer la caille ou le perdreau
    Et manger la tomme de chèvre

    Pourtant que la montagne est belle
    Comment peut-on s'imaginer
    En voyant un vol d'hirondelles
    Que l'automne vient d'arriver ?

    Avec leurs mains dessus leurs têtes
    Ils avaient monté des murettes
    Jusqu'au sommet de la colline
    Qu'importent les jours les années
    Ils avaient tous l'âme bien née
    Noueuse comme un pied de vigne
    Les vignes elles courent dans la forêt
    Le vin ne sera plus tiré
    C'était une horrible piquette
    Mais il faisait des centenaires
    à ne plus que savoir en faire
    S'il ne vous tournait pas la tête

    [Refrain]
    Pourtant que la montagne est belle
    Comment peut-on s'imaginer
    En voyant un vol d'hirondelles
    Que l'automne vient d'arriver ?

    Deux chèvres et puis quelques moutons
    Une année bonne et l'autre non
    Et sans vacances et sans sorties
    Les filles veulent aller au bal
    Il n'y a rien de plus normal
    Que de vouloir vivre sa vie
    Leurs vies ils seront flics ou fonctionnaires
    De quoi attendre sans s'en faire
    Que l'heure de la retraite sonne
    Il faut savoir ce que l'on aime
    Et rentrer dans son H.L.M.
    Manger du poulet aux hormones

    [Refrain]
    Pourtant que la montagne est belle
    Comment peut-on s'imaginer
    En voyant un vol d'hirondelles
    Que l'automne vient d'arriver ?


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  •                                                                                                          Béart Guy

    Ma petite est comme l'eau, elle est comme l'eau vive
    Elle court comme un ruisseau, que des enfants poursuivent
    Courez, courez vite si vous le pouvez
    Jamais, jamais vous ne
    la rattraperez

    Lorsque chantent les pipeaux, lorsque danse l'eau vive
    Elle mène les troupeaux, au pays des olives
    Venez, venez, mes chevreaux, mes agnelets
    Dans le laurier, le thym et le serpolet

    Un jour que, sous les roseaux, sommeillait mon eau
    vive
    Vinrent les gars du hameau, pour l'emmener captive
    Fermez, fermez votre cage à double clé
    Entre vos doigts, l'eau vive s'envolera

    Comme les petits bateaux, emportés par l'eau vive
    Dans ses yeux les jouvenceaux voguent à la dérive
    Voguez, vogu
    ez, demain vous accosterez
    L'eau vive n'est pas encore à marier

    Pourtant un matin nouveau, à l'aube mon eau vive
    Viendra battre son trousseau, aux cailloux de la rive
    Pleurez, pleurez, si je demeure esseulé
    Le ruisselet, au large s'en est allé.


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  •                                                                                         Henri Tachan

     

    Y a des gens, depuis des millénaires,
    Qui s'pos'ent des questions très ordinaires
    Du genre: "To be or not to be?"
    "D'où je viens? Où je vais? Qui je suis?"
    "Dieu existe-t-il, oui ou non?"
    "L'Homme descend-il d'une guenon?"
    "Est-c'que tu m'aimes?" et tout c'qui s'ensuit,
    Moi la seul'e question qui me poursuit...

    C'est: "Dites-moi pourquoi les mulets,
    Qui ont le trou du cul bien rond,
    Dites-moi pourquoi les mulets
    Font des crottes carrées?"

    "Est-il né, l'Homme, méchant ou bon?"
    "Est-c'la Société qui le corrompt?"
    "Y a-t-il des Martiens au-d'ssus d'nos têtes?"
    "Sont-elles intelligentes, les bêtes?"
    A tous ces grands problèmes cruciaux,
    J'reste sourd et muet, j'suis l'idiot,
    Car pour moi, l'uniqu'e, la seul'e question,
    Le super point d'interrogation...

    C'est: "Dites-moi pourquoi les mulets,
    Qui ont le trou du cul bien rond,
    Dites-moi pourquoi les mulets
    Font des crottes carrées?"

    Quand ell'e se pointera, l'Heur'e Fatal'e,
    Où les os bouff'ent la viand'e sous l'futal,
    Quand mes g'noux s'ront devenus rotules,
    Qu'ils prendront leurs vacances, mes globules,
    Bref, quand je mourirai comme un gland,
    Qu'j'arriv'rai devant Dieu, qu'est un grand
    Ane bâté, un'e bourrique, un baudet,
    La seul'e chos'e que j'veux lui demander...

    C'est: "Dites-moi pourquoi les mulets,
    Qui ont le trou du cul bien rond,
    Dites-moi pourquoi les mulets
    Font des crottes carrées?"


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  •                                                            Béart Guy

    LES ÉLÉPHANTS 

    J'étais en bas âge
    J'ai volé un œuf
    Puis comme dit l'adage
    J'ai volé un bœuf
    Aujourd'hui je donne
    Dans les éléphants
    Que Dieu me pardonne
    Si j'ai vu trop grand
    J'aurais dû rester honnête
    Car les éléphants
    Sont les jouets que la planète
    Offre aux p'tits enfants
    Il se peut que l'on m'enferme
    Car la loi défend
    De toucher aux pachydermes
    Comme aux p'tits enfants
    De toucher aux pachydermes
    Comme aux p'tits enfants
    Ces bêtes baroques
    Je ne peux les gober
    Comme œuf à la coque
    Comme œuf en gelée
    Je ne peux les mettre
    Sous une poule enfin
    Pour en faire naître
    De petits poussins
    Si j'en veux une omelette
    Je n'en finis pas
    De faire passer la pauvre bête
    De vie à trépas
    Il se peut que l'on m'enferme
    Car la loi défend
    De goûter aux pachydermes
    Comme aux p'tits enfants
    De goûter aux pachydermes
    Comme aux p'tits enfants
    Ces foudres de guerre
    Aux flancs colossaux
    S'engageaient naguère
    Dans les chars d'assaut
    Le soir ils répètent
    Leurs combats anciens
    En jouant d' la trompette
    Jusqu'au p'tit matin
    Où sont mes bœufs pacifiques
    Sous quel firmament
    S'élèvent en chœur, en musique
    Leurs mugissements
    Je n' suis plus maître en ma ferme
    Où vont triomphants
    Mes troupeaux de pachydermes
    Et de p'tits enfants
    Mes troupeaux de pachydermes
    Et de p'tits enfants
    J'ai mal fait mon compte
    Et je m'aperçois
    Que ces mastodontes
    Ne sont pas faits pour moi
    Au diable ces chaînes
    Je m'en vais chasser
    Dans les mers lointaines
    Le gros cétacé
    J'irai courir la baleine
    Sans penser à mal
    Comment remplir des bas de laine
    Avec l'animal
    Je quitterai la terre ferme
    Pour les océans
    En laissant mes pachydermes
    À mes p'tits enfants
    En laissant mes pachydermes
    À mes p'tits enfants
    Fin

     


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