•                                                Georges BRASSENS

    Dans les comptes d'apothicaire
    Vingt ans, c'est un' somm' de bonheur
    Mes vingt ans sont morts à la guerre
    De l'autr' côté du champ d'honneur
    Si j'connus un temps de chien, certes
    C'est bien le temps de mes vingt ans                                                                Cependant, je pleure sa perte                                                                                          Il est mort, c'était le bon temps


    Il est toujours joli, le temps passé
    Un' fois qu'ils ont cassé leur pipe
    On pardonne à tous ceux qui nous ont offensés
    Les morts sont tous des braves types

    Dans ta petit' mémoire de lièvre
    Bécassine, il t'est souvenu
    De notre amour du coin des lèvres
    Amour nul et non avenu
    Amour d'un sou qui n'allait, certes
    Guèr' plus loin que le bout d'son lit
    Cependant, nous pleurons sa perte
    Il est mort, il est embelli

    Il est toujours joli, le temps passé
    Un' fois qu'ils ont cassé leur pipe
    On pardonne à tous ceux qui nous ont offensés
    Les morts sont tous des braves types

    J'ai mis ma tenue la plus sombre
    Et mon masque d'enterrement
    Pour conduire au royaum' des ombres
    Un paquet de vieux ossements
    La terr' n'a jamais produit, certes
    De canaille plus consommée
    Cependant, nous pleurons sa perte
    Elle est morte, elle est embaumée

    Il est toujours joli, le temps passé
    Un' fois qu'ils ont cassé leur pipe
    On pardonne à tous ceux qui nous ont offensés
    Les morts sont tous des braves types


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  •  

    ♪ Ma Bretagne quand elle pleut ♪       Jean-Michel Caradec

    Grand-mère lavait nos chemises
    Au lavoir près de la remise
    Le chat faisait le gros dos sur l'âtre auprès du feu
    Qu'elle est belle ma Bretagne quand elle pleut

    Papa nous contait des légendes
    De trésors enfouis sous la lande
    Maman cachait quelques pièces sous des draps très vieux
    Qu'elle est belle ma Bretagne quand elle pleut

    Et la petite fille de l'école
    Je crois qu'elle avait la rougeole
    J'ai jamais osé lui dire que j'étais amoureux
    Qu'elle est belle ma Bretagne quand elle pleut

    Et je rêvais de la Garonne
    Des bûcherons, des bûcheronnes
    Le petit bois de chez nous a fini dans le feu
    Qu'elle est belle ma Bretagne quand elle pleut

    Tous les marins qui se souviennent
    Des barques qui jamais ne reviennent
    Ont une envie de la mer quand même au fond des yeux
    Qu'elle est belle ma Bretagne quand elle pleut

    Quand je revois tous ces visages
    Je ne sais même plus mon âge
    En regardant des photos c'est fou ce qu'on est vieux
    Qu'elle est belle ma Bretagne quand elle pleut


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  •                           Renaud

    Marche près de moi,
    Va pas t'éloigner
    Attention, Lola,
    Les rues sont piégées.
     
    Tâche, ma colombe,
    De pas mettre un pied
    Sur les ligne sombres
    Entre les pavés,
     
    Sinon c'est l'enfer
    Archi assuré,
    Sinon c'est galère
    Pour l'éternité.
     
    C'est pas des histoires,
    C'est pas du pipeau
    Fais gaffe à la mine
    Près du caniveau.
     
    Y a que les enfants
    Qui savent éviter
    Ces sacrées rayures
    Qui nous font tomber
     
    Tu sais que les grands,
    Ce qu'on s'ra jamais,
    Suivent leurs chaussures
    Sans rien regarder
     
    Nous piétineraient même,
    Tranquilles, pour peu;
    Tout ça parce qu'on s'aime,
    Qu'on vit pas comme eux.
     
    C'est pas des histoires, non,
    C'est pas du pipeau
    Fais gaffe aux adultes,
    A leurs godillots.
     
    N'ouvre pas la porte,
    Y a sur'ment un loup,
    Faudrait pas qu'y sorte
    Du fond de son trou
     
    Pourrait bien, la bête,
    Nous bouffer tout cru,
    En voyant nos têtes,
    A nous, qui avons cru
     
    Si souvent le soir
    L'entendre hurler
    Au bout du couloir,
    Ou sous l'escalier.
     
    C'est pas des histoires,
    C'est pas du pipeau
    Fais gaffe à ses griffes,
    Évite ses crocs.
     
    Y a que les enfants
    Qui savent aimer
    Les loups noirs ou blancs
    Qui nous font trembler.
     
    Tu sais que les grands,
    Ce qu'on s'ra jamais,
    Méprisent souvent
    Les chiens sans collier,
     
    Leur préférant même
    Les agneaux, pour peu
    Qu'ils plient sous les chaînes,
    Et bêlent comme eux.
     
    C'est pas des histoires,
    C'est pas du pipeau
    Fais gaffe à jamais
    Suivre les troupeaux.
     
    C'est pas des histoires,
    C'est pas du pipeau
    Fais gaffe à jamais
    Suivre les troupeaux

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  •                                Nicolas Peyrac 

    Qui mettra les drapeaux en berne
    La mort jamais ne nous concerne
    Qu'il s'agisse d'un homme ou d'un port
    Qui de nous pleurera sa mort
    La mer rongera les madones
    Subsistant de l'ancienne Rome
    Qui dissipera le brouillard
    Qui recouvrira ta mémoire

    Moi je n'avais jamais vu Venise
    Jamais dormi au bord de l'eau
    Mais je sais que cette plage grise
    Avant s'appellait le Lido

    Et les mouettes ne sont plus blanches
    Les pigeons n'ont plus de dimanches
    Le Palais des Doges se meurt
    De tous ses murs suintent des pleurs
    Elle s'en va la grande dame
    Tout au fil de l'eau de ses larmes
    Quelques gondoles égarées
    Essayent de la rattraper

    Moi je n'avais jamais vu Venise
    Jamais dormi au bord de l'eau
    Mais je sais que cette plage grise
    Avant s'appellait le Lido

    Mais faudrait pas que ça te gêne
    Si ce n'est pas Paris sur Seine
    Faut pas te sentir obligé
    D'essayer d'être concerné
    Bientôt ce sera notre tour
    Et toutes nos chansons d'amour
    Parleront du monde d'avant
    Ça ne sera pas dans très longtemps

    Moi je n'avais jamais vu Venise
    Jamais dormi au bord de l'eau
    Mais je sais que cette plage grise
    Avant s'appellait le Lido


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  •        Davy Sicard

    Oyez la planète
    Oyez braves gens
    Terrible nouvelle
    Danger imminent
    Il s’est envolé perdu quelque part
    Peut-être au bout de l’autre monde
    Il est question de salut
    De le retrouver
    De lui dire à quel point il compte

    C’est le papillon qui bat de l’aile
    Veut jouer à qui mieux pourfend l’eau
    Il fallait bien qu’un jour il se rebelle
    Autant vous dire que ce sera chaud
    C’est le papillon dans la tourmente
    Qui erre est aux abois pleure la vie
    Qu’il avait avant qu’elle ne déchante
    Car elle la Terre était son paradis

    Oyez la planète
    Oyez braves gens
    Que tous ceux et celles
    Qui croient qu’il est encore temps
    De bouger les choses
    De se donner la main
    Pour que nos enfants
    Aient droit tout comme nous
    A une vie meilleure
    Se joignent à nous maintenant

    Pour retrouver le papillon qui bat de l’aile
    Veut jouer à qui vole plus haut
    Il fallait bien qu’un jour il nous rappelle
    Qu’ici bas nous sommes « à la Terre égaux »
    Pour retrouver le papillon dans la tourmente
    Qui erre est aux abois pleure la vie
    Qu’il avait avant qu’elle ne déchante
    Car La Terre était son paradis
    Et nous étions si bien ensemble
    Un peu comme trente millions d’amis
    Il dit que c’est à nous la faute
    Et donc qu’il nous revient d’en payer le prix

    Oyez citoyens du monde
    Penser à demain je dis gare à
    Ceux qui se targuent de quelque grenelle
    Quand le monde se couvre d’une bien ridicule ombrelle
    Ceux qui font passer leur seul et petit intérêt
    Avant celui de tout un monde couvert de plaies
    Ceux qui pensent que le peuple ne peut rien
    Car ils ne savent tout ce dont est capable le genre humain
    Je dis qu’il est juste et bon de faire de l’esprit
    En toute humilité au moyen de cette funeste théorie

    Celle du papillon qui bat de l’aile
    Veut jouer à qui le dernier mot
    Faut-il que le terme de cette querelle
    Ne vienne que par chaos
    Celle du papillon qui nous somme
    De nous reprendre de faire ce qu’il convient
    De nous comporter enfin comme des hommes
    Et non des dieux qui changent l’eau en vain
    Oyez oyez citoyens (ce sera chaud chaud chaud)
    Oyez oyez la planète (gare au flot flot flot)
    Il n’est ici de prophète
    Conscient de tout cela vous êtes
    Nous sommes notre propre fléau
    Méfions-nous des faux en tous genres
    Oyez Oyez braves gens


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