• "Contre tous les pouvoirs" ! (ch. th " Village..Pays"ou Vérité) ."Guerres ..."

                              Guy Béart 

    Contre tous les pouvoirs !
    Qu’il soit blanc, qu’il soit noir,
    Qu’il soit bleu, rouge ou rose
    Ou de toutes les couleurs ;
    Qu’il se dise d’ailleurs ;
    Qu’il gouverne ou s’oppose.

    Contre tous les pouvoirs !
    Du grand jour, du grand soir.
    Qu’il soit démocratique
    Royaliste, impérial
    Ou qu’il soit syndical,
    Commercial, politique.

    Contre tous les pouvoirs !
    Même ceux du foutoir,
    Civils ou militaires,
    Ramollis, exaltés,
    Qu’ils viennent de la cité
    Ou qu’ils viennent de la terre.

    Contre tous les pouvoirs !
    Même si par désespoir,
    Il devienne modeste,
    Qu’il veuille, pour subsister,
    Nous dire qu’il va changer,
    Qu’il retourne sa veste.

    Contre tous les pouvoirs !
    Qu’il dise « venez y voir »,
    Qu’il ouvre grand ses grilles,
    Ou qu’il soit très secret,
    Qu’il ne soit pas ce qu’il paraît,
    Qu’il soit carpe ou anguille.

    Contre tous les pouvoirs !
    Nostalgique ou d’espoir,
    Religieux, qui contemplent
    L’autre monde d’ici
    Et nous tiennent à merci
    Des marchands de leurs temples

    Contre tous les pouvoirs !
    Des beaux laboratoires
    Des savantes funérailles
    Des médecins demi-dieux
    Aux produits merveilleux
    Qui nous mènent en cobayes.

    Contre tous les pouvoirs !
    Des salons, des couloirs,
    Au clin d’œil sympathique,
    Au charme nonchalant,
    Des gangsters en gants blancs
    À l’œil informatique.

    Contre tous les pouvoirs !
    Des parfaits laminoirs
    Aux douceurs infernales,
    Aux mâchoires de boa,
    Qui digèrent les États,
    Ces multinationales.

    Contre tous les pouvoirs !
    Des parloirs, des gueuloirs,
    Des oiseaux de ramage :
    Journalistes, avocats,
    Au pouvoir qui ne va
    Qu’avec quelque chantage.

    Contre tous les pouvoirs !
    Des baudruches de la gloire,
    Des chanteurs, des artistes.
    Aux pouvoirs des médias
    Qui, à hue et à dia
    Jouent aux équilibristes.

    Contre tous les pouvoirs !
    Des terroirs, des trottoirs,
    Car sitôt qu’un esclave
    Est devenu le roi
    C’est pareil chaque fois :
    Dans le sang, il nous lave.

    Contre tous les pouvoirs !
    À parler provisoire
    Qui du pouvoir abdiquent
    Et qui sont rotatifs
    Ou bien décoratifs
    Et vive la République.


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