•                          Léo Ferré

    Madame?
    Où courez-vous dans le silence
    Du tohu-bohu de la rue
    Madame?
    Tu vas retrouver ton amant
    Pendant que ton mari travaille
    Madame?
    Le bonheur ça vaut pas trois mailles
    Madame?
    Aussitôt là faut qu'il s'en aille
    Alors...
    Profite de l'après-midi
    Madame?
    Où courez-vous dans le vacarme
    Et le silence du devoir
    Madame?
    Tu vas retrouver ton mari
    Pendant que l'Autre fait la pause
    Madame?
    Le bonheur ça n'est pas grand-chose
    Madame?
    C'est du chagrin qui se repose
    Alors
    Il ne faut pas le réveiller
    Le bonheur...
    QU'EST-C'QUE C'EST?


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  •                                                          Pierre Perret

    On s'est connus
    Au restaurant du tors-boyaux
    C'est des frissons plein la peau
    Qu'on est r'venus
    Moi j'ai pensé
    Qu'entre la chaleur de son corps
    Et la chaleur de mon corps
    Ça pourrait chauffer

    {Refrain:}
    Jusque là rien d'anormal
    Nul ne le contestera
    Le bonheur conjugal
    Nous tendait les bras

    On s'était dit
    Qu'entre ses parents hystériques
    Et mes parents alcooliques
    Ça pourrait coller
    On a pensé
    Que sa frangine sortant d'une maison
    Et mon p'tit frère de prison
    Ça pouvait gazer

    {au Refrain}

    Je me réjouis
    Son parfum d'ail me plut autant
    Que la couleur de ses dents
    Un peu vert-de-gris
    Son teint blafard
    Etait pour sûr un don des cieux
    Ainsi que ses yeux chassieux
    Pas besoin de fard

    {au Refrain}

    Or les copains
    Sûrement jaloux que j'ai eu du flair
    Ont prétendu que son frère
    Me refusait sa main
    Mais halte-là
    Ne nous laissons point abuser
    Y pouvait pas me la refuser
    Elle n'en avait pas

    {au Refrain}

    Comble de joie
    Elle avait une jambe de bois
    Du côté gauche par bonheur
    Moi du côté droit
    J'étais joyeux
    Sa famille n'avait pas de maison
    La mienne couchait sous les ponts
    C'était merveilleux

    {au Refrain}

    Seulement voilà
    Elle faisait des fautes de français
    Personnellement ça me gênait
    J'ai le certificat
    Pour comble un jour
    Dans une conversation d'amour
    Elle me sortit tout de go
    J'aime les z'haricots

    {au Refrain}

    C'était vraiment pas normal
    Nul ne le contestera
    Et ce trou cérébral
    Venait me couper les bras
    J'ai rompu mes fiançailles
    Mais le remords me tenaille
    Car pour moi l'idéal
    C'est le bonheur conjugal


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  •                                                                                                Pierre Perret

    Le bonheur c’est toujours pour demain
    Hé ! fillette ne prends pas ma main
    Mes doigts ont effeuillé tant de ro-oses
    Que de parler d’amour encor je n’o-ose

    Où sont mes amis qui seront fidèles
    Et ces pays pleins d’odeurs de cannelle
    Et toi mon bel amour ma tristesse nouvelle
    As-tu un cœur de fer sous ton corsage de velours
    Y a-t-il quelque part un ruisseau d’eau pure
    N’existe-t-il pas cet amour qui dure
    Le bonheur est-il bref comme un orage en ciel d’été
    Celui qui sait tout ça est homme plus heureux que moi

    REFRAIN

    Brûlants sont les mots sortis de tes lèvres
    L’eau de tes baisers m’a donné la fièvre
    Si un autre que moi dort dans ta chevelure
    Mes doigts seront serpents couteaux seront mes dents
    Et quand tu t’endors ingénue divine
    La bouche meurtrie contre ma poitrine
    Ne faut-il pas partir avant d’encor un’ fois mourir
    Celui qui sait tout ça est homme plus heureux que moi


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  •  

    BONHEUR                                               Claude Nougaro


    Bonheur, tu nous fais souffrir
    C’est contradictoire
    Bonheur, tu nous fais souffrir
    La peur que tu t’barres

    Tu appartiens à ces choses volatiles
    Comme les bouquets de roses, tu t’fânes vite
    C’est à croire qu’on ne te mérite pas
    Que l’homme n’est pas fait pour toi

    Bonheur, tu aimes repartir
    À peine à l’amarre
    J’comprends qu’on préfère te fuir
    Comme chantait Gainsbarre

    Comme l’odeur de la mère, nourrisson
    Comme l’odeur de la mer, moussaillon 
    On te respire comme ces choses disparues
    Parfum des paradis perdus

    Bonheur, tu nous fais souffrir
    D’accord, c’est bizarre
    Bonheur, tu nous fais souffrir
    La peur que tu t’barres

    Tu appartiens à ces choses volatiles
    À ces choses qui ne tiennent qu’à un fil
    C’est à croire qu’on ne te mérite pas
    Que l’homme n’est pas fait pour toi

    Te barre pas, bonheur, bonheur
    Non ne te barre pas, mon beau voilier
    Je tiendrai bien la barre, bonheur, bonheur
    Mon souffle dans tes voiles.


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  •  

    Le bonheur

    Paroles et Musique: Gilles (Jean Villard)   1948

     

    Quand l’aurore aux accents
    D’une flûte champêtre
    Saute sur ma fenêtre
    Annonçant le beau temps
    Quand au sommet du jour
    Le soleil, dans sa force
    Fier et bombant le torse
    Fait rouler son tambour
    Ou quand le soir descend
    En posant sur la ville
    Ses douces mains tranquilles
    Dans mon ravissement
    Je pense à ce bonheur
    Dont nous rêvons sans cesse
    Mais la simple sagesse
    Me dit avec douceur

    Le bonheur est chose légère
    Que toujours, notre cœur poursuit
    Mais en vain, comme la chimère
    On croit le saisir, il s’enfuit
    Il n’est rien qu’une ombre fugace
    Un instant, un rayon furtif
    Un oiseau merveilleux qui passe
    Ravissant mais jamais captif
    Le bonheur est chose légère
    Il est là comme un feu brûlant
    Mais peut-on saisir la lumière
    Le feu, l’éclair, l’ombre ou le vent

    En ce siècle de peur
    De misère et de guerre
    Il est pourtant sur terre
    De très simples bonheurs
    Ils sont là sous la main
    Faits de très humbles choses
    Le parfum d’une rose
    Un beau regard humain
    C’est le souffle léger
    De l’enfant qui sommeille
    C’est l’amitié qui veille
    Et le pain partagé
    Et puis voici qu’un jour
    Le bonheur qu’on envie
    Entre dans notre vie
    Sur l’aile de l’amour

    Le bonheur, dans le grand silence
    De la nuit, c’est sur le chemin
    Le bruit clair de ton pas qui danse
    Ta main que je tiens dans ma main
    Le bonheur, c’est toi, source vive
    De l’amour, dans son vert printemps
    Quand la nuit, dans mes bras captive
    J’entends ton doux gémissement
    Le bonheur, c’est de croire encore
    Amants, que nous verrons un jour
    Resplendir l’éternelle aurore
    Qui sait, d’un immortel amour…

     


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  •  

    L'AMITIE

    Paroles et musique: Michel Bühler.
    1969

    Quand, autour de la table, devant un verre de rouge,
    Sous la lampe qui fume, et dont la flamme bouge,
    On chante avec des vieux des chansons du pays,
    On sourit de plaisir à se voir réunis.
    Ils sont tous là: les gros, les barbus et les moches,
    Ceux qui courent la montagne les deux mains dans les poches,

    Ceux qui ont grande gueule, ceux qui ont des mains noires,
    Ceux qui font des affaires, ceux qui n'ont plus d'espoir.
    Et quand la nuit vient battre contre nos carreaux,
    On s'arrête, on se sent pris par un souffle chaud:

    L'Amitié...

    Quand, le bonnet sur l'oeil et les souliers pesants,
    Sous les rires entendus des passants méprisants,
    On avançait sans joie, on allait sans savoir,
    Dans le matin brumeux ou dans le triste soir.
    Nos habits étaient sales, notre bras était prompt
    A rendre le coup reçu, notre bouche aux jurons.
    Et quand, sous un rocher, on s'arrêtait enfin,
    Nous n'avions que du pain pour calmer notre faim.
    Puis le calme venait, se taisait le ruisseau,
    Les étoiles naissaient, et puis ce souffle chaud:

    L'Amitié...

    Quand la fête est finie, quand l'amour s'est éteint,
    Quand les braises se meurent et que vient le matin,
    Quand le brouillard descend, quand se lève le vent,
    Quand l'hiver, aux feuillages, a ravi le printemps,
    Quand le coeur s'effiloche, quand hésitent les mains,
    Quand les yeux sont usés à regarder demain,
    Lorsque pèse le temps et que la lassitude
    A gagné le combat, dans notre solitude,
    On recherche le jour, on revient à la vie
    Quand renaît ce vent chaud qui est notre patrie:

    L'Amitié...

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  •                                      Jacques Brel

     

    Bien sûr il y a les guerres d'Irlande
    Et les peuplades sans musique
    Bien sûr tout ce manque de tendres
    Il n'y a plus d'Amérique
    Bien sûr l'argent n'a pas d'odeur
    Mais pas d'odeur me monte au nez
    Bien sûr on marche sur les fleurs
    Mais voir un ami pleurer!

    Bien sûr il y a nos défaites
    Et puis la mort qui est tout au bout
    Nos corps inclinent déjà la tête
    Étonnés d'être encore debout
    Bien sûr les femmes infidèles
    Et les oiseaux assassinés
    Bien sûr nos coeurs perdent leurs ailes
    Mais mais voir un ami pleurer!

    Bien sûr ces villes épuisées
    Par ces enfants de cinquante ans
    Notre impuissance à les aider
    Et nos amours qui ont mal aux dents
    Bien sûr le temps qui va trop vite
    Ces métro remplis de noyés
    La vérité qui nous évite
    Mais voir un ami pleurer!

    Bien sûr nos miroirs sont intègres
    Ni le courage d'être juifs
    Ni l'élégance d'être nègres
    On se croit mèche on n'est que suif
    Et tous ces hommes qui sont nos frères
    Tellement qu'on n'est plus étonnés
    Que par amour ils nous lacèrent
    Mais voir un ami pleurer

    envoyé par Renato Stecca - 2/7/2007 - 23:48


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  • Paroles de chanson Michel Buhler - Nous étions Trois Amis

     

    Nous étions trois Amis

    Nous étions trois amis
    Frères de vie, compagnons
    Comment dire… unis
    Par dix mille saisons
    On buvait nos années
    Comme un verr' de bon vin
    Les ruisseaux ont coulé
    Et me v'là tout chagrin
    L' premier aimait le vent
    La neige, le rocher
    S'en allait seul souvent
    Tutoyait le glacier
    Je le revois debout
    Tête dans le ciel bleu
    Un sourire très doux
    F' sait pétiller ses yeux
    Dans le moindre sous-bois
    Dans l'idée d'une fleur
    Dénichait du bonheur
    Et des rires en éclats
    Rebelle à sa façon
    Sans drapeau sans fracas
    C'était un homme bon
    Tout est dit quand j' dis ça

     Les filles qu'on rêvait
    C'était pas d' la jet-set
    De ces poupées glacées
    Qu'on regarde et qu'on jette
    Non, c'était des diamants
    Aussi purs qu'une eau claire
    De ces fleurs de plein champ
    Vivaces et sans manières
    Quand l' deuxième en virée
    Se mettait à chanter
    Parole, ça f'sait trembler
    Jusqu'au bout d' la vallée
    C' tait l'Internationale
    Ou le Temps des Cerises
    Ouais c'est de c' côté-là
    Qu'il avait son église
    C'était pour ceux d'en bas
    Qu'il voulait du soleil
    Crachait sur les bourgeois
    Jamais sur une bouteille
    Tout ce qu'il a sifflé
    - Que son foie lui pardonne -
    Ça ferait déborder
    Tout's les Dranses et le Rhône

    Quand le brouillard des jours
    Se pointait à notr' table
    Il pesait pas plus lourd
    Que quatre grains de sable
    Si on s' fâchait c' tait l'hiver
    Entre nous, les grands froids
    La banquise, pire qu' la guerre
    C'est arrivé deux fois
    J'ai gardé un' photo
    On est là est tous les trois
    Sur fond d'arbres et d'oiseaux
    Tranquilles comme des rois
    On déconne comme des drôles
    On s' tient par les épaules
    Le bonheur était là
    Et dire qu'on l' savait pas
    On était trois frangins
    Et me v' là le dernier
    S' ils m' voyaient orphelin
    Ça les f'rait rigoler
    Avant qu'on m' mette en terre
    Puisque c'est notre sort
    Pour eux j' lève mon verre
    Et j' dis merde à la mort


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  •     Les amis de Georges                       

    Les amis de Georges étaient un peu anars.
    Ils marchaient au gros rouge et grattaient leurs guitares.
    Ils semblaient tous issus de la même famille
    Timides et paillards et tendres avec les filles.
    Ils avaient vu la guerre ou étaient nés après
    Et s'étaient retrouvés à Saint-Germain-des-Prés
    Et s'il leur arrivait parfois de travailler
    Personne n'aurait perdu sa vie pour la gagner.

    Les amis de Georges avaient les cheveux longs.
    A l'époque ce n'était pas encore de saison.
    Ils connaissaient Verlaine, Hugo, François Villon
    Avant qu'on les enferme dans des microsillons.
    Ils juraient, ils sacraient, insultaient les bourgeois
    Mais savaient offrir des fleurs aux filles de joie
    Quitte à les braconner dans les jardins publics
    En jouant à cache-cache avec l'ombre des flics.

    Les amis de Georges, on les reconnaissait
    A leur manière de n'être pas trop pressés
    De rentrer dans le rang pour devenir quelqu'un.
    Ils traversaient la vie comme des arlequins.
    Certains le sont restés, d'autres ont disparu.
    Certains ont même la Légion d'honneur - qui l'eût cru ?
    Mais la plupart d'entre eux n'ont pas bougé d'un poil
    Ils se baladent encore la tête dans les étoiles.

    Les amis de Georges n'ont pas beaucoup vieilli.
    A les voir on dirait qu'ils auraient rajeuni.
    Le cheveu est plus long, la guitare toujours là.
    C'est toujours l'ami Georges qui donne le la.
    Mais tout comme lui ils ne savent toujours pas
    Rejoindre le troupeau ou bien marcher au pas.
    Dans les rues de Paris, sur les routes de province
    Ils mendient quelquefois avec des airs de prince
    En chantant des chansons du dénommé Brassens.

       -Georges Moustaki


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  • Les amis d'autrefois          Anne Sylvestre

    Les amis d'autrefois
    S'ils entendent ça
    Les amis du passé
    Vont se rappeler
    Nous n'étions nous n'étions
    Qu'à peine moins vieux
    Nous avions nous avions
    Envie d'être heureux
    Et s'il y avait la mer
    S'il y avait le vent
    Un ciel toujours couvert
    Et puis nos vingt ans
    C'est pour une aventure
    Que nous inventions
    Plus la mer était dure
    Et mieux nous vivions
    Et quand au soir tranquille
    On se retrouvait
    Magique et facile
    Cet air nous berçait

    Oh souvenez-vous-en
    M'oubliez pas trop
    J'ai glissé nos vingt ans
    Dans ces quelques mots
    Croyez-vous croyez-vous
    Qu'on oublie son coeur
    Avec vous avec vous
    J'ai compris le bonheur
    Nos rires nos folies
    Sur un fond de ciel
    Notre île était jolie
    La mer était belle
    Nous avions encore l'âge
    D'aimer pour de vrai
    Et de tous ces naufrages
    Nos coeurs se riaient
    Mais Dieu que c'est dommage
    Vous avez grandi
    Vous n'êtes plus sauvages
    Que le samedi

    Mes amis d'autrefois
    Nous voici au sec
    Nous rêvons quelquefois
    De l'île Drenec
    Il fallait il fallait
    Naviguer sans plus
    Si j'avais si j'avais
    Oh si j'avais su
    Je m'y serais noyée
    Pour ne pas vieillir
    Pour ne jamais changer
    Pour n'en plus partir
    Mes amis que j'appelle
    Mes amis perdus
    Dieu que la mer est belle
    Quand on n'navigue plus
    Oh que la mer me manque
    Que la mer est loin
    Oui la mer me flanque
    Un fameux coup de chien

    Les amis d'autrefois
    S'ils entendent ça
    Les amis du passé
    Vont se rappeler

    Paroles et Musique: Anne Sylvestre  

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