•                                       Georges Brassens

    C'était un petit tout petit voilier
    Un petit bateau de pêche
    On l'avait bâti d'un bout de papier
    Et d'un vieux noyau de pêche
    Dans un petit port entre deux roseaux
    On l'avait mis à l'amarre
    Il appareillait dès qu'il faisait beau
    Pour naviguer sur la mare

    Mais un jour le petit bateau fit un rêve
    À son tour il voulut entreprendre un voyage au long cours
    Alors il s'en fut magnifiquement
    Tout là-bas vers les tropiques
    La vie qu'il menait lui donnait vraiment
    Des idées misanthropiques

    En l'apercevant chaque nénuphar
    Craignait qu'un malheur n'arrive
    Et le ver luisant qui servait de phare
    Lui criait "rejoins la rive !"
    Mais il répondit d'un air malséant
    "Je ne crains pas les déboires
    Aussi bien le fleuve et les océans
    Ce n'est pas la mer à boire"

    "Quel plaisir de voguer ainsi sur les ondes
    Quel plaisir de pouvoir naviguer au gré de son désir
    Le ciel est tout bleu et le vent léger
    Tous ces braves gens divaguent
    Je me moque bien d'ailleurs du danger
    Car je n'ai pas peur des vagues"

    Il ne savait pas qu'à côté de lui
    Un canard faisait trempette
    Pour notre bateau qui était si petit
    Cela fit une tempête
    Et rapidement je vous en réponds
    Les événements se gâtent
    L'eau s'est engouffrée dans les entreponts
    Adieu la jolie frégate

    "Sauve qui peut !" criait le navire en détresse
    "Sauve qui peut ! Je ne vais plus jamais revoir le beau ciel bleu !"
    Et tout en pleurant sa vie d'autrefois
    Le petit bateau chavire
    Ça prouve qu'il faut demeurer chez soi
    Quand on n'est qu'un petit navire


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  • Il pleut
    Les pépins tristes compagnons
    Comme d'immenses champignons
    Sortent un par un des maisons
    Il pleut
    Et toute la ville est mouillée
    Les maisons se sont enrhumées
    Les gouttières ont la goutte au nez
    Il pleut
    Comme dirigés par un appel
    Les oiseaux désertent le ciel
    Nuages et loups
    Les fenêtres, une larme à l'oeil
    Semblent toutes porter le deuil
    Des beaux jours
    Il pleut
    Et l'on entend des clapotis
    La ville n'a plus d'harmonie
    Solitaires, les rues s'ennuient
    Il pleut

    J'écoute
    Quand s'égoutte
    La pluie qui me dégoûte
    Sur les chemins des routes
    Et partout alentour
    Les gouttes
    Qui s'en foutent
    Ne savent pas sans doute
    Que mon coeur en déroute
    A perdu son amour

    Il pleut
    Les pépins, tristes compagnons
    Comme d'immenses champignons
    Sortent un par un des maisons
    Il pleut
    Et toute la ville est mouillée
    Les maisons se sont enrhumées
    Les gouttières ont la goutte au nez
    Il pleut
    La nature est chargée d'ennuis
    Là-haut tout est vêtu de gris
    Le ciel est boudeur
    Le nez aplati au carreau
    J'attends, laissant couler le flot de mes pleurs
    Il pleut

    Dans mon coeur aux rêves perdus
    Sur mon amour comme dans la rue
    Et sur mes peines sans issue
    Il pleut
                    Charles Aznavour

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  •                                        Hubert Félix Thiéfaine

    attention, attention !
    la concierge se trouve actuellement dans l’escalier mais comme elle ne le sait pas vous êtes priés de ne pas la déranger

    j’arriverai par l’ascenseur de 22h43
    en provenance de babylone
    les quais seront encombrés de pendus
    laissant claquer leurs mâchoires dans le vent
    en guise de discours de bienvenue (bis)

    j’arriverai par l’ascenseur de 22h43
    en provenance de babylone
    je ne connaîtrai rien de tes habitudes
    il se peut même que tu sois décédée
    mais j’demanderai ta main pour la couper (bis)

    attention, attention !
    sur le palier numéro 2 l’ascenseur de 22h43 en provenance de babylone est annoncé… veuillez dégager le vide-ordure s’il vous plaît & ne pas laisser les enfants s’amuser avec les fils à haute tension

    tout corps vivant branché sur le secteur étant appelé à s’émouvoir…

    j’arriverai par l’ascenseur de 22h43
    & je viendrai relever le compteur de ton ennui
    il te faudra sans doute changer de tête
    & puis brancher ton cerveau sur ton cœur
    rien ne sera plus jamais comme avant (bis)

    tout corps vivant branché sur le secteur étant appelé à s’émouvoir…

    j’arriverai par l’ascenseur de 22h43
    & je viendrai relever le compteur de ton ennui
    il te faudra sans doute changer de tête
    & puis brancher ton cerveau sur ton cœur
    rien ne sera plus jamais comme avant (bis)

    attention, attention !
    le surveillant général vient de sortir de son laboratoire & en refermant sa braguette il a dit aux oiseaux qui piaillaient dans la cour de récréation : hep vous là-bas ! si ça continue faudra que ça cesse… agagagaga !

    attention, attention !
    désormais vous êtes invités à laisser l’état dans les WC où vous l’avez trouvé en entrant… & puis surtout, n’oubliez pas de me faire envoyer la liste des erreurs constatées au F 756 du 72 03 10


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  •                            Mell (Mélanie Frisoli)

    A force de crier sur les toits
    Qu'il y a une tuile entre toi et moi
    Bah on a plus d'voix et à nos cordes
    On se pendra bientôt
    C'est bien trop tard
    Et si tu crois que ça m'amuse
    D'avoir plus un gramme d'amour
    Dans la cornemuse
    Ca m'laisse de glace comme un cornet
    Qui ne peut plus rien avaler
    Va y avoir d'la casse j'm'y connais

    Je me pas bien
    Comme un poisson
    Qui s'rait pas né du bon côté
    Allez j'raccroche, y'a trop d'friture
    Trop de charabia dans nos injures
    En char à voiles j'me fais la malle
    En char à voiles j'me fais la malle
    J'me fais la malle et des casses-dalles
    De caramel ou au cas où
    Y'aurait moyen d'y voir encore un peu plus flou
    Un peu plus flou

    A force de crier sur les toits
    Qu'il y a une tuile entre toi et moi
    Bah on s'fait plus d'ardoise
    On compte les points
    On serre les dents
    Jusqu'à c'quelles grincent

    Qu'il y a une tuile entre toi et moi
    Bah y'a eu une fuite
    Bien des dégâts
    Et du dégoûts dans ma bouche


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  •           Plastic Bertrand

    J'ai pas trop d'argent, la vie maintenant
    C'est dur pour tout le monde, surtout pour moi tout seul
    L'oseille, je veux de l'oseille
    Pour me rebiffer et me renflouer
    Du flouze, des marks, des dollars
    Des francs et des suisses, des florins et du yen

    REFRAIN
    Pognon, pognon, pognon, pognon
    J'en ai pas trop, donnez-moi-z'en
    Du blé !
    Du blé !
    Pognon, pognon, pognon, pognon
    J'en ai pas trop, donnez-moi-z'en
    Du blé !
    Du blé !

    Les impôts m'ont saigné, j'ai l'air d'un malheureux
    Pour garder ses amis, la maison ne fait plus de crédit
    Du fric, des sacs et des briques
    Un peu pour la sieste, un peu pour le zeste
    Des schnoks, des marks, des dollars
    Des francs et des suisses, des florins et du yen

    REFRAIN

    Soi disant qu'il y a des gens qui vivent pour l'argent
    C'est qu'ils ne connaissent pas l'amour
    L'oseille, je veux de l'oseille
    Pour me rebiffer et me renflouer
    Du flouze, des marks, des dollars
    Des francs et des suisses, des florins et du yen


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