•                                          Béart Guy

    Les fleurs de mon jardin
    Sont des musiques de métal
    Les fleurs de mon jardin
    Font un accord instrumental
    Le vent qui va les fait tinter
    En mille notes éclatées
    J'écoute leur parfum
    C'est un refrain sentimental

    {Refrain:}
    Mon la
    C'est ce
    Lilas-ci
    Il boit
    L'eau de
    Mes soucis

    Les fleurs de mon jardin
    Ont des pétales de concert
    Le bourdon baladin
    Pianote dessus ses vieux airs
    Leur tige qui descend au sol
    C'est bien sûr une clef de sol
    Leurs feuilles d'acier fin
    Parlent d'amour à mots couverts

    {au Refrain}

    Les fleurs de mon jardin,
    Quand on a voulu les couper,
    Se sont changées soudain
    En lances, en fusils, en épées
    Le chèvrefeuille est un radar
    Qui défend ce vieux nénuphar
    Puis, le feu s'est éteint
    Sous une branche d'olivier

    {au Refrain}

    Les fleurs de mon jardin
    Ont oublié tous les méchants
    Et voyageant plus loin
    Ont épousé les fleurs des champs
    Et le métal de leur chanson
    Entortillé de liseron
    Va donner pour demain
    Un nouveau monde éblouissant
    Va donner pour demain
    Un nouveau monde éblouissant


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  •        Francis Cabrel

    L’arbre va tomber
    Les branches salissaient les murs
    Rien ne doit rester
    Le monsieur veut garer sa voiture
    Nous, on l’avait griffé
    Juste pour mettre des flèches et des cœurs
    Mais l’arbre va tomber
    Le monde regarde ailleurs

    L’arbre va tomber
    Ça f’ra de la place au carr’four
    L’homme est décidé
    Et l’homme est le plus fort, toujours
    Ouh, c’est pas compliqué
    Ça va pas lui prendre longtemps
    Tout faire dégringoler
    L’arbre avec les oiseaux dedans !

    Y avait pourtant tell’ment de gens
    Qui s’y abritaient
    Et tell’ment qui s’y abritent encore
    Toujours sur nous penché
    Quand les averses tombaient
    Une vie d’arbre à coucher dehors

    L’arbre va tomber
    L’homme veut mesurer sa force
    Et l’homme est décidé
    La lame est déjà sur l’écorce

    Oh, allez

    Oh, allez

    Y avait pourtant tell’ment de gens
    Qui s’y abritaient
    Et tell’ment qui s’y abritent encore
    Toujours sur nous penché
    Quand les averses tombaient
    Une vie d’arbre à coucher dehors

    L’arbre va tomber
    On se le partage déjà
    Y a rien à regretter
    C’était juste un morceau de bois
    Ouh, un bout de forêt
    Avancé trop près des maisons
    Et pendant qu’on parlait
    L’arbre est tombé pour de bon !

    Y avait pourtant tell’ment de gens
    Qui s’y abritaient
    Et toutes ces nuits d’hiver
    Quand les averses tombaient
    oh, t’as dû en voir passer
    Des cortèges de paumés
    Des orages, des météores
    Et toutes ces nuits d’hiver
    Quand les averses tombaient

    Une vie d’arbre à coucher dehors
    À perdre le nord
    À coucher dehors

     

    À coucher dehors


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  •                Eric Frasiak-

    Chat fait rien, c’est qu’un gros fainéant
    Un gros pacha, un charlatan
    Quand on l’appelle Chat répond pas
    N’en fait qu’à sa tête à chaque fois

    Chat s’en fout du “qu’en dira-t-on”
    Rentre quand il veut à la maison
    Chat fait du bien quand il ronronne
    C’est trop chou quand Chat s’abandonne

    Chat, c’est qui Chat ?
    C’est mon matou
    Qui vit chez moi
    Chat, même si parfois
    Nom d’un miaou
    J’vis chez mon chat…
    Et j’adore Chat

    Chat fait l’gros dos quand il a peur
    Du chien qu’Chat porte pas dans son coeur
    Les aboiements, Chat n’aime pas trop
    Les griffes, Chat les sort quand il faut

    Chat ramène toujours des trophées
    Oiseau, souris, Chat sait chasser
    Quand Chat va pas, qu’il est fâché
    Chat donne pas envie d’s’y frotter

    Chat pose ses pattes sur mon clavier
    Pour écrire, Chat c’est pas gagné
    Mais pour chaparder, s’échapper
    C’est Chat le plus fort du quartier

    Chat dort au chaud sur le capot
    D’mon Sharan ou dans mon chapeau
    Quand Chat s’endort sur mes genoux
    Chat m’fait comme du bonheur partout

    Chat fait tout c’qui veut d’son humain
    Car c’est moi qui lui appartient
    C’est Chat qui choisi, c’est son choix
    Ça va, il m’laisse habiter là

    Dans ce monde où les souris dansent
    Chat se fout bien de tout c’qu’on pense
    Qu’est ce qui nous attache lui et moi ?
    J’sais pas mais j’donne ma langue au…

    Chat, c’est qui Chat ?…
    Et j’adore Chat
    Et vice vercha !!


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  •                        Francis Cabrel

    Quand la Terre se fendit
    C'était sous le règne des bandits
    Qui avaient tout défiguré

    Chaque ville entourée par
    Son cortège de hangars
    Ses parkings alignés

    Les autoroutes étaient pleines
    De camions en file indienne
    De convois bloqués au péage

    On se parlait presque pas
    Et chacun pressait le pas
    Son écran au ras du visage

    Le pays d'à côté est couvert de nuages

    On séparait par croyance
    Les leçons d'auto-défense
    Les rues interdites d'entrer
    La fumée ou le brouillard
    Impossible de savoir
    Chaque soir plus épais

    On noyait dans du plastique
    Des repas automatiques
    Que la mer rejetait sur les plages

    Braves gens, dignitaires
    Tout le monde laissait faire
    Par profit ou manque de courage

    Le pays d'à côté est couvert de nuages

    Sous les pieds bousculés, des moutons qui s'affolent
    Le berger à genoux qui cherche la boussole
    Et les loups affamés qui attendent aux grillages

    Tombé juste au milieu de la cour d'une école
    L'arc-en-ciel démonté qui traîne sur le sol
    Et tout le monde croit à des enfantillages

    Le pays d'à côté est couvert de nuages

    Quand la Terre se fendit
    C'était sous le règne des bandits
    Qui avaient bien prévu le coup

    Bien tiré la couverture
    Profité de la nature
    Disparus, on ne sait où

    Sous les casques et les enceintes
    Des télés jamais éteintes
    Tournait le même message

    Pardon de le répéter mais
    Y'a pas lieu de s'inquiéter
    Le pays d'à côté est couvert de nuages

    Y'a pas lieu de s'inquiéter
    C'est le pays d'à côté
    Le pays d'à côté qui est couvert de nuages

    Ne ressemblez jamais à ces moutons qui s'affolent
    Disait le berger à genoux qui cherchait la boussole
    Le pays d'à côté est couvert de nuages


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  •                       Georges BRASSENS

    C'est à travers de larges grilles
    Que les femelles du canton
    Contemplaient un puissant gorille
    Sans souci du qu'en-dira-t-on
    Avec impudeur, ces commères
    Lorgnaient même un endroit précis
    Que, rigoureusement ma mère
    M'a défendu de nommer ici
    Gare au gorille
    Tout à coup la prison bien close
    Où vivait le bel animal
    S'ouvre, on n'sait pourquoi, je suppose
    Qu'on avait dû la fermer mal
    Le singe, en sortant de sa cage
    Dit "c'est aujourd'hui que j'le perds"
    Il parlait de son pucelage
    Vous aviez deviné, j'espère
    Gare au gorille
    L'patron de la ménagerie
    Criait, éperdu "nom de nom
    C'est assommant car le gorille
    N'a jamais connu de guenon"
    Dès que la féminine engeance
    Sut que le singe était puceau
    Au lieu de profiter de la chance
    Elle fit feu des deux fuseaux
    Gare au gorille
    Celles-là même qui, naguère
    Le couvaient d'un œil décidé
    Fuirent, prouvant qu'elles n'avaient guère
    De la suite dans les idées
    D'autant plus vaine était leur crainte
    Que le gorille est un luron
    Supérieur à l'homme dans l'étreinte
    Bien des femmes vous le diront
    Gare au gorille
    Tout le monde se précipite
    Hors d'atteinte du singe en rut
    Sauf une vieille décrépite
    Et un jeune juge en bois brut
    Voyant que toutes se dérobent
    Le quadrumane accéléra
    Son dandinement vers les robes
    De la vieille et du magistrat
    Gare au gorille
    Bah, soupirait la centenaire
    Qu'on put encore me désirer
    Ce serait extraordinaire
    Et, pour tout dire, inespéré
    Le juge pensait, impassible
    Qu'on me prenne pour une guenon
    C'est complètement impossible
    La suite lui prouva que non
    Gare au gorille
    Supposez que l'un de vous puisse être
    Comme le singe, obligé de
    Violer un juge ou une ancêtre
    Lequel choisirait-il des deux
    Qu'une alternative pareille
    Un de ces quatres jours, m'échoie
    C'est, j'en suis convaincu, la vieille
    Qui sera l'objet de mon choix
    Gare au gorille
    Mais, par malheur, si le gorille
    Aux jeux de l'amour vaut son prix
    On sait qu'en revanche il ne brille
    Ni par le goût, ni par l'esprit
    Lors, au lieu d'opter pour la vieille
    Comme aurait fait n'importe qui
    Il saisit le juge à l'oreille
    Et l'entraîna dans un maquis
    Gare au gorille
    La suite serait délectable
    Malheureusement, je ne peux
    Pas la dire, et c'est regrettable
    Ça nous aurait fait rire un peu
    Car le juge, au moment suprême
    Criait "maman", pleurait beaucoup
    Comme l'homme auquel, le jour même
    Il avait fait trancher le cou

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